Un peu plus de quatre ans après sa retraite, le Québécois Patrice Bernier devient un immortel du soccer canadien.

Canada Soccer a dévoilé mardi matin les noms des trois nouveaux intronisés à son Temple de la renommée. La Québécoise Rhian Wilkinson ainsi que Martina Franko font aussi partie de la cuvée 2022.

« Je n’y croyais pas, même quand on me l’a annoncé. Ç’a pris du temps avant que je le réalise », a laissé entendre Bernier en conférence de presse.

Vainqueur du Championnat canadien deux fois plutôt qu’une avec l’Impact de Montréal, le Québécois a fait 56 apparitions avec l’équipe nationale, dont il a été le capitaine à trois reprises. Quand on lui a demandé quel était son plus beau moment dans l’uniforme canadien, Bernier en a plutôt nommé deux.

À commencer par sa toute première sélection internationale. Un match contre la République tchèque, alors quatrième au monde.

« Colin Miller, l’entraîneur, m’avait inclus, a-t-il raconté. J’avais déjà été appelé avant, mais je n’avais jamais joué. De jouer contre la République tchèque quelques mois avant que Pavel Nedved devienne Ballon d’or… Je vais toujours me rappeler de jouer contre elle, une des meilleures équipes à ce moment-là, et contre un futur Ballon d’or. C’était une belle façon d’entrer sur la scène internationale. »

Bernier a disputé quatre éditions de la Gold Cup. Celle de 2007, où l’équipe s’est inclinée en demi-finale face aux États-Unis, est gravée dans sa mémoire.

« Même si on n’a pas atteint la finale, j’ai senti qu’on avait vraiment fait un bon coup en Concacaf », a-t-il relaté.

« Nous nous sommes exprimés, nous étions plus offensifs, nous gardions la possession et les équipes adverses sur le champ arrière, a-t-il continué. […] Les gens avaient du respect pour nous à ce moment. Nous avons ouvert des yeux. »

La carrière de Patrice Bernier ne s’est pas limitée au Canada. Au fil des années, le Brossardois a évolué en Norvège, en Allemagne et au Danemark, où il a d’ailleurs été double vainqueur de la Coupe du Danemark.

Coupe du monde

Alors que l’équipe canadienne actuelle est en excellente position pour décrocher son billet pour la Coupe du monde de novembre prochain, il convient de rappeler que Bernier a représenté le pays dans le cadre de trois cycles de qualifications. S’il n’a qu’une déception, c’est celle de n’avoir jamais pris part à la Coupe du monde, un des plus grands évènements sportifs de la planète.

« De représenter ton pays sur la scène internationale, il n’y a rien de plus grand que ça. Tout ce qui me manquait, c’est d’aller à la Coupe du monde. Heureusement, je vais pouvoir le voir. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de le vivre en tant que joueur. »

Dans tout ça, Bernier s’est dit surtout fier de pouvoir dire qu’il vient du Canada. Un pays de hockey.

« J’ai lâché le hockey pour me concentrer sur le soccer à 100 %, a-t-il rappelé. Là, d’avoir fait mon parcours, ma carrière et de maintenant dire que je peux faire partie du Temple de la renommée, je crois que j’ai quand même fait un bon choix. J’ai suivi ma passion et persévéré. »

« J’ai passé 24 ans à voyager grâce à l’équipe nationale et à voir le monde, a-t-il ajouté. Ça, je ne regretterai jamais. »

L’homme d’aujourd’hui 42 ans restera aussi toujours le premier Canadien à avoir joué plus de 10 000 minutes en MLS avec une équipe canadienne. Le CF Montréal l’a d’ailleurs félicité sur Twitter, mardi après-midi. « Nous sommes fiers de toi ! », a-t-il écrit.

Rhian Wilkinson aussi intronisée

Quant à Rhian Wilkinson, elle a remporté un championnat de la Concacaf et deux médailles de bronze en trois participations aux Jeux olympiques. La Montréalaise, qui cumule 181 matchs sous les couleurs du Canada, a pris part à quatre Coupes du monde féminines de la FIFA.

La femme de 39 ans, actuellement entraîneuse-chef des Thorns de Portland, a aussi évolué aux États-Unis et en Norvège.

« Ces trois héros canadiens méritent ce grand honneur à titre de reconnaissance pour leur carrière de joueurs professionnels », a mentionné le président de Canada Soccer, le DNick Bontis.

Avec l’intronisation de Wilkinson et Franko, le Temple de la renommée de Canada Soccer comptera, dans la catégorie des Joueurs canadiens modernes, autant d’hommes que de femmes, soit 29.