Au moment de l’entrevue téléphonique, Samuel Piette aurait dû être au Honduras, en train de préparer le match retour de quarts de finale de la Ligue des champions. Par la force des choses, il est plutôt à la maison à manier le rouleau et les pinceaux.

« Je suis chez moi tranquille. Je suis en grosse période de peinture dans mon sous-sol. Je vais ensuite voir si j’ai le temps de faire une autre chambre. C’est plus long qu’on pense, surtout que c’est la première fois que je peins. »

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Samuel Piette développe actuellement de nouveaux talents !

Cet exercice fait partie de son quotidien depuis que la MLS et la CONCACAF ont suspendu, le 12 mars, leurs activités pendant 30 jours. Depuis cette date, il a également été demandé aux joueurs de ne pas s’entraîner et, comme la population générale, de limiter leurs déplacements.

« Je suis assez relax. Notre début de saison a été assez rock’n’roll avec beaucoup de voyages. J’en profite pour bien me reposer », dit-il avant d’énumérer son programme qui, outre la peinture, comporte son lot de films et de télévision. Puis il y a aussi sa grande annonce de mercredi, qui ne manquera pas de bouleverser son quotidien : il deviendra papa en septembre.

N’oublions pas, évidemment, la portion du conditionnement physique en matinée.

« On nous a donné un petit programme à faire à la maison si jamais tu as une salle de gym chez toi. Sinon, c’est un programme dans lequel tu utilises le poids de ton corps. Évidemment, ce n’est pas pareil qu’en salle, mais au moins, ça te permet de garder la forme. Sinon, je vais courir. »

On n’a pas le choix de rester actifs parce qu’on ne sait jamais quand ça va recommencer.

Samuel Piette

Certaines équipes aux États-Unis – les Nets de Brooklyn (NBA) – et en Europe – le Valence CF (soccer espagnol) – ont été particulièrement touchées par la COVID-19. Dans les sports, en Amérique du Nord, c’est le test positif de Rudy Gobert, joueur du Jazz de l’Utah, qui a précipité les évènements. Le sujet était-il abordé dans le vestiaire montréalais ?

« Pour vrai, on n’en parlait pas vraiment. À Montréal, au Québec et au Canada, c’est un peu tombé du jour au lendemain. La NBA avait stoppé sa saison un mercredi soir assez tard et le lendemain, pendant notre entraînement, la MLS a annoncé sa suspension. C’est un gros changement.

« Je suis devant ma télé et le gouvernement demande d’éviter les places publiques, de limiter nos contacts avec les autres et je pense que tout le monde fait ça. C’est la moindre des choses. On n’est pas l’un des pays les plus touchés, mais si on est capables de prendre les mesures, c’est l’idéal. »

Une pause suffisante ?

Dans les heures qui ont suivi la suspension de la saison, l’Impact et la MLS avaient insisté auprès des joueurs afin qu’il n’y ait pas de contacts entre eux. On les a toutefois vus unis dans un enchaînement vidéo de dribbles avec des rouleaux de papier de toilette

Quant à la saison, personne ne peut dire avec certitude si la pause de 30 jours sera suffisante. Bien que nécessaire, elle vient toutefois briser un bon début d’année marqué par une victoire en huitièmes de finale de la Ligue des champions et quatre points engrangés en deux matchs de MLS.

« Passer les huitièmes de finale était déjà une très bonne chose. On perd le match aller contre le CD Olimpia, mais on a très bien réagi en deuxième demie. Cela nous a donné de l’espoir d’aller chercher un résultat là-bas, précise Piette. En MLS, on a obtenu de bons résultats contre la Nouvelle-Angleterre et même à Dallas. Être déçu d’un match nul, ça envoie des signaux positifs. »

Le quart de finale contre CD Olimpia a aussi été l’occasion de voir le premier match de Victor Wanyama avec l’Impact. Cela a eu quelques conséquences pour Piette.

« En deuxième demie, on m’a positionné un peu plus haut avec Victor en 6 [milieu récupérateur] et moi en 8 [milieu relayeur]. C’est une position un peu nouvelle, où je suis moins à l’aise, mais dans les circonstances du match, j’ai voulu soutenir l’attaque en gardant mon jeu le plus simple possible. »