(Asuncion) La finale de Copa Libertadores va de nouveau être délocalisée : l’affiche 2019 entre River Plate et Flamengo, initialement prévue le 23 novembre à Santiago, a été reprogrammée mardi à la même date à Lima (Pérou) en raison de la crise sociale au Chili, un an après une finale polémique organisée à Madrid.

C’est un nouvel accroc pour les autorités chiliennes mais aussi pour la vénérable compétition de clubs sud-américaine, qui avait dû délocaliser à Madrid la finale retour 2018 entre les rivaux argentins de River Plate et Boca Juniors après des violences survenues à Buenos Aires.

« De nouvelles circonstances de force majeure et des questions d’ordre public, analysées et évaluées avec prudence […] ont justifié la décision de déplacer la finale de la Copa Libertadores 2019 à Lima, au Pérou, en maintenant la date du 23 novembre », a déclaré dans un communiqué la Conmebol.

« Le choix de cette nouvelle ville-hôte se base sur la proposition du gouvernement péruvien et sur les garanties de sécurité qui ont été apportées », a ajouté l’instance, en consultation avec les Argentins de River Plate et les Brésiliens de Flamengo.

« Préoccupant »

Cette finale de la Copa Libertadores, la première organisée sur un match unique, aurait dû avoir lieu à cette même date (23 novembre) au stade Nacional de Santiago, qui compte 49 000 places. Le gouvernement chilien, par la voix de la ministre des Sports Cecilia Pérez, avait d’ailleurs garanti la semaine dernière la bonne tenue de la rencontre malgré les troubles.

Mais les acteurs du match s’étaient dit inquiets, à l’image de l’entraîneur de River Plate Marcelo Gallardo, tenant du trophée. « Cela m’inquiète, tout cela est très préoccupant pour le peuple chilien », avait dit le technicien.

« La chose la plus importante et la plus grande préoccupation que nous avons eue tout au long de ce processus a été la question des personnes, la question humanitaire. Comment les gens peuvent-ils se déplacer en toute sécurité, parce que c’est une grande responsabilité d’amener tant de gens dans la ville », a réagi le président de Flamengo, Rodolfo Landim.

Le retrait de cette finale au Chili vient s’ajouter à une série d’annulations dans le pays, en proie à une vive agitation provoquée le 18 octobre par une augmentation du prix du ticket de métro (depuis annulée).

Mardi, la Fédération chilienne a annulé une rencontre amicale de son équipe nationale contre la Bolivie, programmée le 15 novembre à Concepcion, au sud de Santiago. La sélection se déplacera en revanche bien à Lima pour affronter le Pérou, toujours en amical, le 19 novembre, a précisé l’instance.

Le conflit au Chili a aussi entraîné l’annulation du sommet de l’APEC (forum de coopération économique Asie-Pacifique) qui devait se tenir à Santiago les 16 et 17 novembre, et de la conférence de l’ONU sur le climat COP25, également prévue dans la capitale en décembre.

La crise sociale chilienne a fait 20 morts, dont cinq après l’intervention des forces de sécurité, selon des chiffres officiels.