Au-delà du cliché du « un match à la fois », il est toujours intéressant de subdiviser la saison en portions. Et celle qui attend l'Impact, dans les cinq premières semaines, est loin de constituer un début de saison en douceur.

Aux longs et difficiles déplacements à Vancouver, Dallas et Seattle s'ajoutent les réceptions compliquées de New York (Red Bulls), puis de Columbus d'ici le 9 avril. Aucune de ces équipes n'a fini en dessous du quatrième rang de sa conférence, en 2015.

« Quand j'ai vu le calendrier, je me suis dit qu'on allait débuter contre les quatre meilleures équipes de la ligue, commente Mauro Biello. Vancouver a longtemps été en première place, l'an dernier, Dallas a fini en tête de l'Ouest, les Red Bulls ont remporté la saison régulière et Seattle est une grande équipe. »

« Ce n'est pas facile, mais ce sera tout de suite un grand défi qui nous permettra de nous mesurer aux autres clubs », note Biello.

C'est donc à Vancouver que l'Impact lancera sa saison, dimanche à 17 h 30. Les Whitecaps ont encore renforcé leur défense avec l'arrivée, sous forme de prêt, du Canado-Écossais Fraser Aird. Mais c'est en attaque que les Caps ont senti le besoin d'agir, cet hiver, avec les acquisitions du milieu extérieur Christian Bolaños ainsi que des attaquants Blas Pérez et Masato Kudo.

« L'année passée, c'était une équipe qui misait beaucoup sur sa transition offensive avec la vitesse que ses membres avaient en avant. Depuis, les Whitecaps ont un peu changé de style et de schéma, dit Biello. Ils veulent être une équipe de possession pour pouvoir s'installer dans la zone adverse. Ils ont des joueurs de qualité à surveiller. »

L'EXPÉRIENCE DE 2013

Ce n'est pas la première fois que l'Impact lance sa saison sur la côte Ouest. En 2012, la troupe de Jesse Marsch avait découvert la MLS au BC Place de Vancouver. L'année suivante, le groupe de Marco Schällibaum avait remporté deux victoires à Seattle et à Portland. S'il y a un rapprochement à faire, c'est vers cette saison-là que Patrice Bernier - dont la blessure aux ischio-jambiers est plus sérieuse que prévu - se tourne.

« On était allés à des places où on ne s'attendait pas à ce qu'on gagne. On affronte encore des équipes qui sont redoutées dans la ligue, mais ça va nous mettre à l'épreuve. »

En 2013, l'Impact avait avant tout misé sur une bonne assise défensive pour bien lancer son année à l'autre bout du continent. Cette saison, les Montréalais se plaisent à dire qu'ils seront mieux armés pour faire le jeu si nécessaire.

« Les entraîneurs insistent pour que l'on soit une équipe qui joue sur tous les plans, dit le capitaine Bernier. Surtout qu'il faut peut-être améliorer la possession parce que les adversaires vont nous attendre un peu plus et ne plus nous donner le même espace pour nos contre-attaques. Le but, c'est d'être nous-mêmes. »

LA SURFACE SYNTHÉTIQUE

C'est désormais bien connu, l'Impact va disputer quatre des cinq premières rencontres sur une surface synthétique sans pouvoir compter sur Didier Drogba. Seul le déplacement à Dallas permettra aux joueurs montréalais de retrouver un gazon naturel.

« Le synthétique, c'est peut-être quelque chose de bien puisqu'on s'entraîne actuellement sur cette surface à Montréal. Il n'y a pas de surprise, philosophe le directeur technique Adam Braz avant d'enchaîner sur le calendrier. Si tu demandes à chaque équipe, ils vont te montrer une portion de la saison qui est plus difficile. Par exemple, l'an dernier, on avait eu un mois d'octobre très dur avec plusieurs déplacements. On n'a pas d'excuse, on doit gagner des points. »

Pour se consoler de son calendrier, l'Impact peut toujours regarder vers le Toronto FC, qui, en raison des travaux au BMO Field, passera ses huit premiers matchs sur la route. De toute façon, l'histoire a prouvé, à l'image des Timbers de Portland de 2015, qu'il valait mieux monter en puissance en fin d'été plutôt que de s'essouffler en cours d'année.

« Je ne dirais pas que c'est super important [d'avoir un bon début] parce qu'on a vu, la saison dernière, qu'on s'était bien rattrapés, a convenu Laurent Ciman. Il faut quand même être prêts directement parce que l'engagement va être là. On joue à Vancouver et ils auront à coeur de bien faire à domicile. Il faudra aller au combat. »