Frank Klopas a fait un crochet par la Caserne Letourneux pour la dernière fois, hier matin. Malgré l'annonce d'une rencontre avec les médias, l'ex-entraîneur montréalais a réservé ses derniers mots aux joueurs avant de saluer Nick De Santis et Adam Braz, puis de monter directement dans son véhicule. Il n'y avait ni colère ni amertume dans ses derniers moments à Montréal, seulement l'intention de remercier son groupe et de lui dire adieu.

«Il nous a dit qu'il était convaincu que l'équipe pouvait aller encore plus loin, a révélé Patrice Bernier. Il a ajouté que, même s'il ne pouvait pas nous diriger vers cet objectif-là, il croyait dans le groupe et que, de loin, il serait toujours un supporteur de cette équipe.»

Et chez les joueurs? Après les difficiles dernières semaines, ils sont tous d'accord pour prendre une partie du blâme. Mais comme le veut la formule, un congédiement est le risque qu'encourt chaque entraîneur lorsqu'il ne parvient plus à tirer le meilleur de ses hommes.

«Quand on regarde le mois d'août, on sentait que ça pouvait arriver. La décision a été prise, et il faut aller de l'avant, a indiqué Wandrille Lefèvre, employant une expression que plusieurs coéquipiers ont ensuite répétée. Mais ce n'est jamais facile de voir quelqu'un perdre son travail, surtout qu'on a aussi notre part de responsabilités. À la fin, c'est par nos performances qu'on lui a coûté, d'une certaine manière, son poste.»

La petite pointe de regrets, davantage sur le plan humain que sportif, s'est muée en vote de confiance lorsque les questions se sont transportées sur le cas de Mauro Biello. La journée d'hier n'était finalement pas autant le départ de Klopas que les premiers pas d'un successeur qui apportera une bouffée d'air frais. L'un des doyens du club, Hassoun Camara, a assuré que son cheminement dans le vestiaire faisait de lui l'homme parfait pour la suite des choses.

«Je le connais depuis longtemps et je peux laisser ma vie sur le terrain pour lui. Il y a beaucoup de joueurs qui ont beaucoup de respect pour lui et, selon moi, c'est la bonne personne pour nous guider vers les séries, a lancé le défenseur français. Il n'y a aucun doute à avoir sur son leadership, et je suis bien placé pour le savoir. Il a de la poigne et quand il y a des décisions à prendre et du caractère à avoir, il l'a aussi.»

Un premier entraînement

Un peu avant 11h, Biello a dirigé le premier entraînement post-Klopas. Pour commencer la semaine et son mandat, il a misé sur des exercices faisant la part belle au jeu et au plaisir. «J'ai vu de l'enthousiasme, et le message [hier] était d'avoir cette liberté de jouer et de s'exprimer sur le terrain, a expliqué Biello. J'ai essayé de partager les tâches avec mes adjoints et de contrôler l'entraînement de cette façon. Je pense que ça s'est bien passé.»

Le groupe était fortement réduit avec autant d'absents retenus par leur sélection nationale respective et coincés à l'infirmerie. Sur ce plan, la situation s'améliore tout de même. Camara, par exemple, a pu disputer l'intégralité de la séance. En avance sur son programme de réadaptation (cuisse), il devrait même être disponible pour le match de samedi contre le Fire de Chicago. Didier Drogba, blessé à un orteil, s'est entraîné en solitaire, alors que Nacho Piatti a disputé une très grande partie de la séance avec ses coéquipiers. «Il m'a dit, avant l'entraînement, qu'il se sentait bien, alors on va le surveiller au cours des prochains jours et voir s'il peut s'intégrer à 100%», a indiqué Biello.

Finalement, Bernier a reçu une injection de cortisone pour traiter une fasciite plantaire, samedi, et pourrait reprendre l'entraînement au cours de la semaine.



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Photo Olivier Jean, La Presse

Frank Klopas a réservé ses derniers mots aux joueurs de l'Impact avant de saluer Nick De Santis et Adam Braz, puis de monter directement dans son véhicule.

Une offre que Di Tullio ne pouvait pas refuser

Jusqu'ici entraîneur avec les moins de 18 ans de l'Académie, Jason Di Tullio ne pouvait pas refuser l'offre de se joindre à l'équipe première en tant qu'adjoint. «Quand Mauro m'a appelé et m'a demandé si j'étais intéressé, ça m'a surpris, mais ça m'a enthousiasmé, a indiqué le principal intéressé. J'ai discuté avec ma femme, ma famille, et quand la vraie offre est arrivée, je ne pouvais pas dire non.»

Ancien joueur de l'Impact, de 2002 à 2007, il assurera notamment le lien entre l'Impact et l'Académie. «J'ai joué avec lui, je le connais comme personne et comme entraîneur, et il a fait un excellent travail avec les U18 lors des deux dernières années, a souligné Biello. Je vois un peu de moi en lui et j'aime son caractère ou son désir de gagner. Ce sont des qualités qui peuvent aider cette équipe.»

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Le collectif avant tout pour Bernier

L'arrivée de Biello changera-t-elle la donne pour Patrice Bernier? Le capitaine, fidèle à sa ligne de conduite, n'a ni critiqué Klopas, qui l'avait réduit à un rôle minime sur le terrain, ni revendiqué une augmentation de son temps de jeu. «Le plus important n'est pas de savoir si je joue ou si Nacho Piatti joue. Il y a une équipe et on a réussi à passer au travers d'une phase où plusieurs joueurs étaient absents. C'est l'Impact qui est au classement, et tout le monde veut aider. Moi, je veux aider le plus possible, mais l'entraîneur prendra les décisions pour le bien du club.»