Alors que le Canada se prépare à fracasser le record d'assistance pour une Coupe du monde féminine de soccer, le président de l'Association canadienne de soccer soutient que la prochaine étape serait la présentation d'une Coupe du monde masculine.

«Je pense que nous faisons du bon travail depuis le début du tournoi, que c'est déjà un succès, a dit Victor Montagliani en entrevue avec La Presse Canadienne. Nous voulons continuer d'accueillir des compétitions et il y en a une que nous n'avons jamais accueillie, c'est la Coupe du monde masculine.

«Le monde de la FIFA est en train de changer et je ne sais pas quels seront les nouveaux critères pour obtenir une Coupe du monde, mais je pense que c'est la prochaine étape.»

Montagliani croit toutefois qu'un de ces critères est une augmentation du rayonnement du soccer canadien, que ce soit par une plus grande présence du Canada dans les circuits professionnels américains comme la Major League Soccer (MLS) et la North American Soccer League (NASL), ou encore par la création d'une ligue canadienne professionnelle.

On compte présentement cinq équipes canadiennes dans la MLS ou la NASL, à Montréal, Ottawa, Toronto, Edmonton et Vancouver. On retrouve aussi des ligues semi-professionnelles au Québec et en Ontario.

«Ce n'est pas beaucoup pour développer les Canadiens, a-t-il admis. En plus, les joueurs canadiens sont classés comme étant des joueurs étrangers pour les équipes américaines [dans les circuits pros], ce qui rend les choses plus difficiles. Il faudrait changer cette règle. Mais si nous voulons que le soccer canadien contrôle sa destinée dans le soccer professionnel, il faut soit une ligue canadienne, soit un plus grand nombre d'équipes canadiennes dans les ligues américaines.»

Le plus récent scandale de corruption ayant éclaboussé la FIFA a forcé l'organisation à interrompre le processus de candidature pour la Coupe du monde de 2026. Il est donc encore beaucoup trop tôt pour espérer voir la prochaine génération d'étoiles internationales débarquer à Montréal.

Montagliani croit toutefois que les bouleversements dans les quartiers généraux de la FIFA ouvrent la porte à un rôle plus important pour l'Association canadienne de soccer.

«Je pense que personne ne sait vraiment comment ça va évoluer, a-t-il dit. Il va y avoir un nouveau président, mais ce n'est pas juste ça qui doit changer. Il faut changer beaucoup de choses dans le système de gouvernance. Au Canada, nous avons un très haut niveau de gouvernance et nous sommes prêts à être un des leaders dans le nouveau monde du soccer.»

En attendant, les organisateurs de la Coupe du monde féminine s'attendent à éclipser rapidement le record d'assistance d'un peu moins de 1,2 million de spectateurs en 1999 aux États-Unis.

Si l'augmentation du nombre d'équipes - et donc du nombre de matchs - y est pour quelque chose, la moyenne par rencontre depuis le début du tournoi au Canada est de 26 118 (avant les matchs de lundi), un chiffre qui devrait grimper pendant les éliminatoires.

Les cotes d'écoute sur les réseaux de télévision canadiens et américains sont aussi impressionnantes et Montagliani a espoir que le tournoi aura un impact sur le développement du soccer féminin au Canada, mais aussi partout à travers le monde.

«Nous voyons beaucoup de jeunes filles dans les stades, a-t-il rappelé. Mais je pense que l'impact sera beaucoup plus grand. Oui, un tournoi de cette ampleur attire des futures joueuses, mais aussi des bénévoles et des politiciens. Ils voient donc l'ampleur de l'événement et c'est bon pour l'avenir du sport. Ça ouvre les yeux de beaucoup de gens.»