Un père de famille de 43 ans est mort dimanche après être tombé dans un fleuve à Madrid et 11 partisans ont été blessés lors d'affrontements entre ultras, entraînant la consternation après ces violences plutôt rares en Espagne.

«Il est mort il y a quelques minutes, il n'a pas surmonté l'arrêt cardiorespiratoire» dont il avait été victime, a déclaré en début d'après-midi à l'AFP une porte-parole de l'hôpital Clinico où l'homme avait été admis, tandis que la police évoquait au moins 12 blessés avant ce match de championnat au stade Vicente-Calderon remporté 2-0 par l'Atletico Madrid.

Selon le service des urgences de Madrid, l'homme de 43 ans a été repêché dans un fleuve proche du stade, le Manzanares, en état d'hypothermie et en arrêt cardio-respiratoire, atteint aussi d'un traumatisme crânien.

Son coeur est reparti sur place, mais il est finalement décédé dans le service de soins intensifs de l'hôpital. Il faisait partie selon la presse des plus ultra des partisans de La Corogne. Il était marié et avait un enfant de quatre ans.

La  bagarre a éclaté avant le match, dans plusieurs rues des alentours du stade, de manière plus ou moins simultanée.

24 arrestations 

«On nous a appelés peu avant 9 h. Il y avait plusieurs foyers [d'affrontements]», a expliqué une porte-parole du Samu à l'AFP en précisant que ses services avaient assisté douze personnes, onze partisans et une policière. Selon cette porte-parole, une personne était alors grièvement blessée et il s'agissait du partisan de La Corogne décédé quelques heures plus tard.

Parmi les blessés, la plupart avaient des plaies à la tête et des contusions et trois ont été touchés à l'arme blanche.

Dans un communiqué diffusé peu après la mort du partisan, la Ligue de football professionnel d'Espagne a condamné les incidents et assuré qu'elle avait tenté sans succès de suspendre la rencontre.

Les deux clubs ont condamné aussi ces affrontements, notamment celui La Corogne, qui a dénoncé «tout type de violence portant atteinte au sport, au football et à la ligue».

«Nous, les clubs, devons lutter contre ce type de choses [...] nous sommes à disposition de la famille», a aussi déclaré Tino Fernandez, le président du club.

«Les valeurs encouragées par le sport doivent être plus fortes que toute rivalité et nous devons lutter tous ensemble contre ce fléau de la violence», a déclaré l'Atletico dans un communiqué.

La police a fait état de 24 arrestations. Selon la presse, les partisans les plus radicaux des deux clubs s'étaient donné rendez-vous avant le match,  juste après l'arrivée des bus d'admirateurs en provenance de Galice, via les réseaux sociaux.

200 personnes impliquées

Les responsables seraient des membres des «Riazor Blues», une bande de partisans du Deportivo, et du «Frente Atletico», de l'Atleti. Les premiers, plutôt d'extrême gauche selon El Pais, auraient été soutenus par des admirateurs du club Rayo Vallecano, les «Bukaneros» et du club d'Alcorcon, en banlieue de Madrid, les Alkor Hooligans. La bagarre aurait impliqué jusqu'à 200 personnes, pour certaines armées de bâtons et barres de fer.

L'entraîneur de l'Atletico Madrid Diego Simeone a déclaré qu'il s'agissait d'un «problème social et pas du football» et qu'il n'avait pas réalisé ce qui s'était produit avant le début du match.

Le ministre de la Culture et des sports José Ignacio Wert, également consterné, a convoqué une réunion urgente de la Commission nationale contre la violence lundi matin.

Un message de la ligue de football condamnant la violence devait être diffusé dans tous les stades dimanche soir.

De telles violences sont rares en Espagne, contrairement à l'Amérique latine, en particulier l'Argentine, où les nombreuses armes en circulation augmentent le danger.

Ainsi, en seulement huit jours, sept partisans sont morts en Argentine mi-novembre.