Les deux clubs de Manchester, longtemps contrariés par des adversaires décomplexés, ont néanmoins fini par s'imposer 1-0, ce qui permet même à City de prendre la tête du championnat d'Angleterre samedi après la 19e journée.

Voilà donc City, encore 8e mi-novembre, en tête avec deux points d'avance (41 contre 39) sur Arsenal qui n'a pas d'autre choix que de s'imposer à Newcastle dimanche s'il ne veut pas rétrograder.

Les Citizens, invaincus depuis le 10 novembre, se voient ainsi logiquement récompensés après avoir enchaîné ensuite 10 victoires et un nul.

Pourtant, leur 10e victoire à domicile en autant de matchs n'a pas été la promenade de santé promise contre Crystal Palace.

Mais pour lutter contre la fatigue liée à l'enchaînement des rencontres, Pellegrini avait fait le choix comme d'autres entraîneurs de laisser au repos certains joueurs. La présence sur le banc de Negredo, Nasri et Touré peut expliquer les difficultés initiales du rouleau compresseur.

Tiré de sa réserve, Dzeko en a profité pour inscrire d'une frappe lourde à bout portant (66) son 10e but de la saison, mais son 4e seulement en championnat et le premier depuis le 2 novembre.

Proclamé «meilleur gardien anglais» par Pellegrini malgré six semaines de repos forcé, Hart n'a rien fait pour démentir son entraîneur en repoussant encore ensuite les assauts du 17e.

Après avoir encaissé 12 buts en sept matchs, la défense en profite au moins pour se rassurer en finissant enfin une rencontre invaincue.

United a également connu des difficultés à Norwich (14) qui a joué crânement sa chance. Habitués aux départs mous, les Red Devils n'ont pas dérogé à la règle, là encore probablement perturbés par une composition originale au coup d'envoi.

Welbeck marque encore

Blessé, Rooney est ainsi venu rejoindre van Persie à l'infirmerie alors que la défense était amoindrie par les blessures de Jones et Rafael. Au milieu, Carrick faisait son retour après plusieurs semaines d'absence pour assister Giggs dans sa tâche de «baby-sitter» de Cleverley et Kagawa.

Titulaire, Hernandez n'a lui pas eu la même réussite que le Bosnien des Citizens Dzeko puisque c'est Welbeck, entré à la pause, qui a débloqué la rencontre peu après (57) en profitant d'une frappe du Mexicain mal dégagée pour inscrire son 6e but en championnat, mais le 4e depuis le 15 décembre.

Cela fait donc désormais six victoires d'affilée pour United qui est invaincu à l'extérieur depuis le 22 septembre et continue de remonter lentement au classement (6).

Dans les autres rencontres du jour, Hull (10) a cartonné (6-0) contre Fulham (18), bien plombé par une saison galère.

Le Néerlandais Meulensteen, qui a remplacé récemment Jol chez les Cottagers, pourrait rencontrer les mêmes difficultés que celles qui ont fini par avoir la peau de son compatriote.

Plus tôt, la rencontre spectaculaire et agréable (3-3) entre West Ham (18) et West Brom (15) avait été éclipsée par le doublé de Nicolas d'Anelka, ses deux premiers buts de la saison, dont le premier a été célébré par le geste controversé de la «quenelle», salut antisémite d'après certains, simple bras d'honneur anti-système selon d'autres, rendu populaire par l'humoriste français Dieudonné.

En fin d'après-midi, le licenciement de l'entraîneur à Cardiff (16) n'a pas eu l'effet escompté puisque Sunderland (20) a fini par égaliser (2-2) après avoir été mené 2-0. Les deux clubs restent du coup dans une position inconfortable.

Anelka célèbre un but avec geste controversé

LONDRES - L'attaquant français Nicolas Anelka, auteur d'un doublé samedi avec West Bromwich Albion contre West Ham en Championnat d'Angleterre (3-3), a créé une polémique en fêtant son premier but avec un geste controversé en France appelé «quenelle».

Ce geste, créé par l'humoriste-polémiste Dieudonné, est un bras tendu vers le bas et l'autre croisé à travers la poitrine. Il est depuis quelques semaines vu comme un salut antisémite par certains et comme un simple bras d'honneur anti-système par d'autres.

L'ancien attaquant de Chelsea a justifié sa célébration sur son compte Twitter, d'abord en français puis en anglais, comme étant «juste une spéciale dédicace à (son) ami humoriste Dieudonné».

PHOTO IAN KINGTON, AFP

La «quenelle» est un bras tendu vers le bas et l'autre croisé à travers la poitrine.

Ce geste intervient le jour même où le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, s'est déclaré déterminé à interdire les spectacles de l'humoriste, ceux-ci relevant selon lui d'une «mécanique de la haine».

La ministre des Sports française Valérie Fourneyron a qualifié sur Twitter «le geste d'Anelka (de) provocation choquante, écoeurante». «Pas de place pour antisémitisme et incitation à la haine sur terrain de foot», a ajouté la ministre dans son tweet.

«Je suis au courant, mais cela n'a rien à voir avec tout ce qui se dit», avait assuré après la rencontre Keith Downing, l'entraîneur intérimaire de WBA, au sujet du geste d'Anelka: «Il n'est absolument pas au courant du problème autour de ça et des interprétations qui ont été faites. Il est complètement surpris par l'ampleur que cela a pris.»

«C'était juste une célébration dédiée à un humoriste français dont il est très très proche. Celui-ci utilise ce geste dans ses spectacles, et je pense que maintenant il faut arrêter ces spéculations. C'est vraiment n'importe quoi», a insisté Downing.

Anelka, 34 ans, au coeur de nombreuses polémiques depuis ses débuts professionnels, avec notamment une insulte fameuse lancée au sélectionneur Raymond Domenech lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, était revenu en Angleterre cet été. Il n'avait pas encore inscrit le moindre but lors de ses huit premiers matches cette saison sous les couleurs de WBA.

L'enfant terrible du football français a inscrit un second but samedi, cinq minutes après le premier, sans cette fois rééditer le geste controversé.