Les beaux discours de la semaine ne sont pas matérialisés chez l'Impact. Pour le proclamé «match le plus important de l'année», les Montréalais ont livré une terne copie dont la conclusion - une défaite de 1 à 0 contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre - les rapproche un peu plus de la sixième place. Pour une rare fois, cette saison, quelques huées se sont faits entendre au coup de sifflet final.

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Contre une belle équipe du Revolution, l'Impact a encore une fois répété les mêmes erreurs que d'habitude. Au premier rang des accusés, on peut notamment pointer du doigt un manque de créativité offensive et cette incapacité à jouer pendant 90 minutes. «Ce que je peux dire, c'est que l'on n'a pas été assez fort. On n'a pas été bon et on n'a pas eu cette domination pour faire mal à l'adversaire, a jugé Marco Schällibaum. On n'a pas eu beaucoup d'occasions aussi. La volonté était là, mais on n'était dans notre meilleur jour au niveau de la qualité.»

«On n'a pas réagi comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort, a ajouté Troy Perkins, plus direct. C'était comme s'il s'agissait d'un match de mi-juin ou mi-juillet. Nous n'avions aucune passion et aucune énergie, contrairement au Revolution.»

La chose s'est vue dès les premiers instants du match dans un stade Saputo baigné de soleil et dans lequel s'étaient réunis 18 917 spectateurs. En première mi-temps, seul un tir de Marco Di Vaio, au terme d'une contre-attaque menée par Andres Romero, a inquiété le gardien Matt Reis (41e minute). Avec un pourcentage de passes réussies de 72,8, l'Impact a multiplié les imprécisions dans la première relance. Il faut dire que le Revolution a rapidement montré les dents avec une équipe joueuse, mobile et des arrières latéraux aventureux. À la 19e minute, la grave blessure de Saer Sene, à la cheville, n'a pas même coupé l'élan des visiteurs qui ont ouvert le score grâce à Jose Goncalves (31e). Le défenseur central du Revolution, qui était resté dans la surface après un coup franc de Chris Tierney, était libre de tout marquage au moment de sa frappe. Malgré le cafouillage collectif, Maxim Tissot a tenu à prendre la responsabilité du but. «C'est moi qui devais marquer (Juan) Agudelo et j'ai foncé dans un joueur au départ de l'action. Il s'est retrouvé tout seul. Même, après, j'essaie de frapper le ballon qui a fait un rebond bizarre et cela passe entre moi et Troy (Perkins). Agudelo a aussi raté le ballon et cela va au deuxième poteau.»

Le pari Romero: un échec

S'il a déjà disputé quelques minutes dans l'axe, cette saison, Romero a surtout été catalogué comme un joueur de couloir depuis son recrutement. Aligné pour la première fois en soutien de Di Vaio, l'Argentin n'a pas été plus efficace que lors des derniers mois, en perdant quasiment tous ses duels et en ralentissant le jeu. Il a écopé pour sa performance en deuxième période alors que, même Di Vaio, aurait demandé à Schälibaum de sortir l'Argentin.

«Il a eu de bons moments, mais aussi des mauvais. [...] Il doit comprendre que si sa performance avait été meilleure, je n'aurais même pas pensé à le changer», a expliqué Schällibaum.

Son remplacement par Felipe, conjuguée à l'arrivée d'Andrew Wenger, a au moins permis à l'Impact de se montrer un peu plus dynamique pendant une dizaine de minutes. Mais, en fin de compte, le Revolution a obtenu les occasions les plus franches de la deuxième période sur une frappe lointaine de Goncalves claqué en corner par Perkins (49e) et un coup franc de Tierney sur la transversale (69e).

Faillite offensive

Alors que l'Impact se déplacera maintenant à Los Angeles pour y affronter le Galaxy, ses trois buts marqués lors des six derniers matchs ont de quoi inquiéter. «On a quand même mis le ballon dans la surface, mais il faut plus de gars dans la surface, a estimé Patrice Bernier, sorti à la 57e même s'il se sentait bien physiquement. On a réussi à centrer, mais il n'y avait que Marco et un autre joueur. Les adversaires savent qu'il est là, mais on doit avoir plus d'options dans la surface et plus d'envie de marquer en poussant vers l'avant.»

Davy Arnaud et Matteo Ferrai rateront le prochain match en raison d'une accumulation de cartons jaunes.