Carlo Ancelotti dirigeant l'entraînement, sifflet à la bouche, Zinédine Zidane distillant ses conseils aux joueurs: entre l'entraîneur italien et son adjoint français, c'est un attelage inédit qui va tenter de ramener le Real Madrid vers les sommets.

Si le profil tout en rondeur de l'ex-technicien du Paris SG paraît idéal pour apaiser un vestiaire échaudé par José Mourinho, l'ancien numéro 10 des Bleus devrait en imposer par son charisme et donner des gages de «madridisme» aux partisans.

Les deux hommes se connaissent bien: à la fin des années 90, «Carletto» était un jeune entraîneur, «Zizou» un tout frais champion du monde, et le premier a dirigé le second pendant deux ans à la Juventus de Turin.

Leurs chemins se sont séparés à l'été 2001. Zinédine Zidane est devenu un «Galactique» au Real Madrid, qu'il a conduit à une neuvième victoire en Ligue des champions en 2002, tandis que l'AC Milan de Carlo Ancelotti a succédé à deux reprises aux Madrilènes au palmarès de la plus prestigieuse des compétitions européennes (2003, 2007).

En trois années au Real (2010-2013), l'entraîneur portugais José Mourinho n'est en revanche pas parvenu à décrocher la dixième Ligue des champions du club, un objectif évoqué à son arrivée.

Surtout, le technicien a braqué une partie de l'effectif et du public par des décisions autoritaires et des polémiques récurrentes, avant de repartir à Chelsea cet été.

Pour obtenir cette dixième coupe, la fameuse «Decima», qui de mieux que Zidane, icône du stade Santiago Bernabeu, et Ancelotti, sacré champion dans tous les pays où il a entraîné (Italie, Angleterre, France)?

Zidane comme Makelele?

Le sourire est déjà revenu aux entraînements du Real, où l'Italien dirige la manoeuvre avec son autre adjoint, l'Anglais Paul Clement.

«(Ancelotti) est affectueux avec les joueurs et c'est bon pour nous», a résumé la vedette portugaise Cristiano Ronaldo la semaine dernière.

«Il est simple et c'est un grand entraîneur. Nous avons beaucoup à apprendre de lui», a ajouté l'attaquant, apparemment soulagé du départ de Mourinho avec qui il a échangé quelques piques par médias interposés au cours de l'été.

De son côté, Zidane poursuit son évolution au sein du Real Madrid: après avoir été conseiller du président Florentino Pérez, puis «directeur du football» en 2011, le voilà tout près du terrain. Pour prendre ensuite la relève ?

«Zidane pourrait être le prochain entraîneur. Il a les diplômes et remplit tous les critères, mais la vérité, c'est que nous n'y avons pas encore songé», a déclaré Pérez en juin, au moment de la campagne pour sa réélection, précisant que le Français devait «peut-être encore s'aguerrir».

Dans ses nouvelles fonctions, on a vu l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France prendre sous son aile certains grands espoirs du Real.

«Je suis heureux qu'une personne comme Zidane m'aide et me conseille. Je veux apprendre le plus possible de lui, comme joueur et comme personne», s'est réjoui fin juillet l'Espagnol Jesé (20 ans), prometteur attaquant formé au club.

De fait, Zidane pourrait jouer au Real le rôle dévolu à son ancien équipier Claude Makelele sous l'ère Ancelotti au PSG: être un relais entre l'encadrement et les joueurs et faciliter la cohabitation entre les vedettes de l'effectif.

«(Zidane) est très motivé et a soif d'apprendre ce nouveau travail», a dit Carlo Ancelotti au cours de la préparation estivale.

«C'est une bonne chose pour nous parce qu'il a une très bonne relation avec les joueurs, ils vont beaucoup l'écouter et il va contribuer à ce que l'équipe soit meilleure.»