L'été du vice-champion d'Allemagne, Dortmund, a été empoisonné par le feuilleton Lewandowski, le canonnier polonais n'acceptant pas de rester une saison supplémentaire dans la Ruhr alors qu'il espérait un transfert vers le Bayern.

À 24 ans, l'attaquant au profil de numéro neuf classique est devenu l'une des vedettes incontestées de la Bundesliga, notamment en raison de son efficacité et de sa régularité.

Habitué du classement des meilleurs buteurs, il s'est retrouvé sur la deuxième marche du podium lors des deux derniers exercices, avec 26 buts en 2011/2012 et 24 l'an passé, respectivement derrière Huntelaar (Schalke) et Kiessling (Leverkussen).

La saison dernière, il a pris une nouvelle dimension, cette fois sur la scène européenne: avec dix buts en Ligue des champions, il fut le deuxième buteur de la compétition, derrière le Madrilène Cristiano Ronaldo. En demi-finale aller, le bouillonnant Portugais avait d'ailleurs paru bien terne face au Polonais, auteur d'un quadruplé d'anthologie.

L'influence du joueur, le poids de sa contribution aux succès du Borussia expliquent pourquoi l'association des footballeurs professionnels allemands (VdV) lui a décerné le titre de joueur de la saison devant Franck Ribéry.

Mais elle permet aussi de mieux comprendre pourquoi le club n'a pas hésité à engager un bras de fer avec l'international.

Le feuilleton a débuté en avril. Déjà meurtris par le départ annoncé vers le Bayern Munich de Mario Götze, le «Messi allemand» transféré pour 37 millions d'euros, les partisans du BVB découvrent que Lewandowski pourrait lui emboîter le pas.

«Mieux pour tout le monde»

Le joueur, dont le contrat avec Dortmund court jusqu'en juin 2014, confirme quelques semaines plus tard: «J'ai informé les dirigeants. Je suppose que tout est clair désormais et que je pourrais partir cet été vers le club de mon souhait. Ce sera mieux pour tout le monde», assure-t-il début juin.

Le club refuse catégoriquement. «Robert Lewandowski ne sera définitivement pas transféré au Bayern en 2013. C'est la décision finale», affirme son président, Hans-Joachim Watzke. Difficile de se passer d'un joueur qui, depuis son arrivée juin 2010, a marqué 54 fois en 98 rencontres.

Lewandowski semble d'abord accepter cette décision. Mais fin juillet, après la victoire de Dortmund face au Bayern en Supercoupe d'Allemagne (4-2), il relance l'affaire en s'épanchant dans la presse polonaise: «franchement, je me sens trahi par le Borussia», déclare-t-il au journal Fakt, ajoutant: «le match de Supercoupe contre le Bayern n'était que le début de la saison et je ne sais pas si sur la durée, cette situation ne va pas laisser des traces sur moi».

Il laisse même planer le doute sur son désir de continuer à donner le maximum pour Dortmund en affirmant: «à un moment donné, je vais venir au match dans un mauvais état d'esprit».

À trois jours de la reprise de la Bundesliga, l'histoire n'a pas encore trouvé son point final. Sur le terrain, «Lewi» a de nouveau marqué, samedi, face à Wilhelmshaven, club de ligue régionale (3-0).

Son entraîneur, Jürgen Klopp, l'a «trouvé bon». «Il a bien travaillé et a marqué, tout va bien», a-t-il dit, laconique. Mais la période des transferts court jusqu'au 31 août et le club sait également qu'il ferait une mauvaise opération financière s'il ne laissait partir le buteur que l'année prochaine alors qu'il sera libre de tout contrat. À suivre...