Déjà entré en cours de match à deux reprises, en 2012, Karl W. Ouimette est devenu, ce week-end, le premier joueur de l'Académie de l'Impact à entamer un match dans la MLS. Aux côtés de Matteo Ferrari, le Québécois de 20 ans a rendu une copie très propre dans son positionnement et ses interventions lors du succès face aux Red Bulls de New-York (1-0)

«Il a été très attentif et très bien défensivement. On a senti un peu d'hésitation balle au pied à cause d'un petit stress, mais la glace est brisée, a souligné l'entraîneur-adjoint Philippe Eullaffroy. Il sait maintenant où il se situe contre deux bons attaquants parce que (Fabian) Espindola et (Peguy) Luyindula ne sont pas n'importe qui.»

Voir Ouimette sur le terrain a tout de même constitué une surprise. S'il était le candidat ayant connu le meilleur camp d'entraînement, il n'a jamais été mis de l'avant lors des dernières séances ouvertes aux médias. La décision du personnel d'entraîneurs s'est prise, jeudi après-midi, avec la volonté de remplacer Alessandro Nesta poste pour poste et ainsi ne pas déplacer les trois autres défenseurs. Ce choix a même surpris le joueur.

«J'ai été un peu perplexe pour cette fin de semaine parce que tout laissait croire que je n'allais pas être sur le onze partant. Quand on me l'a annoncé, jeudi, j'étais content et j'avais hâte», a-t-il avoué au terme du match. Même si l'Impact cultivait le secret sur l'identité du quatrième défenseur, Ouimette a mis sa famille au parfum tout en leur demandant de rester discret.

«La suite logique»

Cette première titularisation est une nouvelle étape dans la carrière du numéro 34. Avec Nelson Rivas toujours sur la touche et Camara bien installé à droite, il devient désormais le troisième choix de Marco Schällibaum, en défense centrale. Et puisque Nesta et Ferrari n'ont plus 20 ans, il devient évident que Ouimette aura encore la chance d'acquérir un peu d'expérience au cours de l'année. Pour l'état-major du club, ses bonnes prestations ne sont plus une surprise. Après tout, il s'entraîne depuis près d'un an avec les professionnels.

«Ce n'était pas une découverte pour nous ou comme si on le lançait dans la piscine en lui demandant de nager, a imagé Eullaffroy. C'était la suite logique des choses puisqu'il travaille depuis l'âge de 6 ans pour vivre ces moments-là.»

Le stress peut par contre, altérer les performances d'un joueur qui joue un premier match devant sa famille et sous les yeux de plus de 26 000 personnes. Mais Ouimette a d'abord pu compter sur l'expertise et l'expérience de Matteo Ferrari, encore impérial face aux Red Bulls. Les instructions données par Schällibaum étaient aussi rassurantes: il devait jouer simple.

«Cela voulait dire de ne pas perdre le ballon, de relancer efficacement sur Patrice Bernier ou Camara qui sont proches de moi. Le fait d'avoir fait ces petites passes-là m'a mis dans une zone de confort.

«J'étais stressé pour un ballon, mais tu fais une première passe simple et tout rentre dans l'ordre», a conclu Ouimette.