L'Impact n'a pas enclenché de profonde réflexion sur la présence de son équipe des moins de 21 ans dans la Ligue canadienne de soccer (LCS) malgré le portrait très sombre dressé par la CBC, la semaine dernière.

Plus d'un an après la révélation d'un match truqué entre l'Attak de Trois-Rivières et le Toronto Croatia, la CBC a divulgué que des joueurs ontariens s'étaient partagé 18 000 $ en pots-de-vin afin de s'incliner par deux buts d'écart contre l'ex-club-école montréalais. Le réseau criminel de paris sportifs, basé en Allemagne et dont deux des membres les plus influents ont été condamnés à cinq ans de prison, aurait tenté de répéter l'expérience à plusieurs reprises.

«Pour nous, la Ligue canadienne reste celle qui permet à nos joueurs d'être confrontés au plus grand défi, même si nous sommes toujours en train d'analyser d'autres options», a révélé le directeur sportif du club, Nick De Santis, en entrevue téléphonique.

Du même souffle, De Santis martèle que l'Impact «n'a rien à voir avec cette histoire», mis à part le fait d'avoir croisé la route du Toronto Croatia le 12 septembre 2009. Le message n'est pas différent du côté de la défunte administration de l'Attak, qui a mis un terme à ses activités l'année suivante, lors de la création de l'Académie - et donc de l'équipe des moins de 21 ans.

«Je ne me suis jamais aperçu de rien. Je croyais que tout le monde était propre dans cette ligue, a indiqué l'ancien président de l'Attak, Tony Iannitto, au journal Le Nouvelliste. Mais je demeure certain d'une chose, c'est que nous, nous étions intègres. Nous avions des bons joueurs, mais aussi de bonnes personnes honnêtes.»

Cette histoire a rappelé que les réseaux criminels ciblaient en priorité les championnats de moindre envergure en raison des salaires plus modestes perçus par les joueurs. Toujours selon la CBC, la rémunération de certains pensionnaires de la Ligue canadienne ne dépasse pas les 5000 $ par saison.

Sensibilisation

Dans la formation donnée au sein de son Académie, l'Impact n'hésite maintenant pas à sensibiliser ses jeunes joueurs à cet aspect plus obscur du soccer mondial. «Pour nous, cela nous a ouvert les yeux et c'est quelque chose à quoi nous faisons attention, a jugé De Santis. Philippe [Eullaffroy, directeur de l'Académie et entraîneur-chef des moins de 21 ans] est assez intelligent pour mettre ce sujet sur la table. C'est important, car nous savons que cela touche même le soccer amateur d'ici.»

En guise de clin d'oeil, De Santis a rappelé que l'Impact a été indirectement impliqué dans des scandales de matchs truqués pour la deuxième fois, cet été. «Nous avons déjà goûté à ça avec tout ce qui est arrivé à Marco Di Vaio en Italie. Mais à la fin, la justice fait son travail, et ceux qui ne font pas des choses correctes seront punis.»

Créée en 1998, la Ligue canadienne, qui regroupe des équipes du Québec et de l'Ontario, est composée de deux divisions. Le premier échelon comprend 16 équipes, dont les Académies de l'Impact et du Toronto FC.