Avec des matchs de soccer ne durant que 70 minutes, l'Impact aurait déjà doublé le nombre de points amassés depuis le début de la saison. Cette vision simpliste des choses illustre cependant une tendance lourde: en plus de mal gérer son avantage au tableau d'affichage, le onze montréalais encaisse énormément de buts dans les 20 dernières minutes.

Le phénomène est apparu dès le deuxième match de la campagne avec une égalisation de Dominic Oduro, à la 71e minute. Depuis ce 17 mars face au Fire de Chicago, la défense montréalaise a été prise à revers à cinq reprises à ce moment crucial du match. La plupart du temps, ces buts découlent d'erreurs individuelles et de manque de concentration sur les phases arrêtées, comme samedi à Dallas.

Les principaux intéressés sont bien au courant de cette situation, mais les théories divergent pour l'expliquer. Davy Arnaud, par exemple, a parlé de «naïveté» et de «manque de maturité» alors que Zarek Valentin a d'abord tenu à «donner crédit à Dallas» avant de reconnaître le problème.

Pour Matteo Ferrari, la peur entrerait également en ligne de compte. «Nous devons nous améliorer et mieux faire en défense. Comme face à Toronto, nous avons fait du bon travail pendant 75 minutes en ce concédant pas beaucoup d'occasions. Je ne sais pas ce qui se passe par la suite. Peut-être avons-nous peur, mais nous devons réagir très vite.»

Les changements de Jesse Marsch ont également été une source de discussion. Lui-même s'est livré à une séance d'introspection pour parvenir à la conclusion qu'il n'a pas fait les bons choix au bon moment. Il a d'ailleurs eu le courage de le reconnaître dans son vestiaire:

«En y repensant, j'aurais peut-être dû laisser Bernardo (Corradi) un peu plus longtemps. Même s'il faisait un bon match, il commençait à être fatigué. J'aurais peut-être dû ne faire qu'un seul changement à la fois au lieu des deux simultanément. Après, nous avons quand même connu de bons passages, mais ensuite nous n'avons pas été aussi organisés que je le voulais.

«J'ai dit à l'équipe que j'étais déçu de la façon dont j'avais géré les changements, mais en tant que groupe, nous aurions aussi dû mieux nous occuper de certaines choses sur le terrain.»

Les coups de pied arrêtés constituent une très grande partie des buts encaissés par Donovan Ricketts cette année. Après les trois pénaltys plus tôt cette année, sa défense a été déstabilisée par un coup franc indirect et une rentrée en touche, samedi soir. Le sujet est pourtant abordé et répété, semaine après semaine, match après match.

«Nous en parlons à chaque coup franc. Je dis à mes coéquipiers d'être alertes et d'ouvrir les yeux parce que tout peut arriver, a expliqué Ferrari. C'est le soccer, le ballon aurait pu frapper la transversale et sortir alors qu'il a atterri sur la tête de leur attaquant (Blas Perez).»

Marsch confiant

Encore une fois, l'Impact est parvenu à tenir tête à une équipe qui a participé aux séries, la saison dernière. Même si les occasions montréalaises ont été minimes, le FC Dallas n'a guère causé plus de danger pendant 60 minutes. Une fois les absences de concentration réglées, Marsch croit que son équipe est promise à une belle saison.

«Nous nous sentons bien à propos de l'équipe et du soccer que nous développons. Par contre, nous n'acceptons pas le résultat et actuellement, c'est notre plus grande leçon: comment traduire de bonnes prestations en victoires?»

Voilà une question dont la réponse ne tardera pas à venir puisque l'Impact s'envole pour Washington cet après-midi, en vue du match de demain face au DC United.