Quels sont les deux points communs entre les City Stars de Cleveland et le Crystal Palace de Baltimore? En plus de leur brève existence en USL/NASL, les deux équipes comptaient dans leur formation un certain Evan Bush.

Avant d'atterrir à Montréal cette saison, le gardien de but de 25 ans a connu le mauvais côté de la deuxième division nord-américaine avec ses pelouses synthétiques infestées de lignes de football, ses petites foules et son incertitude financière.

Lorsqu'il a reçu une invitation pour participer au camp sur invitation de l'Impact, en janvier, le gardien américain ne s'est pas fait prier. Dans un championnat à l'instabilité chronique, Bush a alors rejoint un club pilier de la NASL qui, généralement, occupe les premières positions.

«C'est le jour et la nuit par rapport à ce que je vivais à Cleveland et à Baltimore, concède le natif de Concord Township, en Ohio. En fin de compte, c'est ce qui m'a poussé à venir ici plutôt qu'au Minnesota ou une autre équipe de la Ligue qui ne dispose pas d'un tel appui populaire et d'un tel degré d'engagement de la part de la direction. C'est une grande différence.»

Son expérience montréalaise, Bush la doit en très grande partie à sa soirée du 11 août 2010. Tandis que les Ali Gerba, Eduardo Sebrango et Tony Donatelli tentaient de sortir l'Impact de sa torpeur, il avait multiplié les sauvetages durant 90 minutes. Avec, en guise de conclusion, un 0-0 et des esprits montréalais marqués par la performance d'un gardien que Marc Dos Santos avait baptisé «Harry Potter» en conférence de presse.

«C'est probablement mon meilleur match en tant que joueur professionnel, croit Bush. Je regarde encore quelques bouts de la rencontre pour me donner de l'énergie et cela me donne toujours envie de rejouer au stade Saputo.»

Un numéro 1 bis

Avec la signature de Bill Gaudette au mois de février, Bush savait qu'il serait appelé à jouer les doublures cette saison. Mais la blessure à un genou subie par l'ex-gardien des Islanders de Porto Rico, le 12 juin, a changé la donne.

Propulsé à l'avant-scène, Bush s'est fort bien acquitté de sa tâche avec des arrêts opportuns à chaque rencontre. Après avoir arrêté un penalty à Edmonton, il a notamment stoppé Jonathan Fana, des Islanders, en échappée avant de retarder l'échéance contre les Railhawks de la Caroline.

«Bush montre sa force de caractère et répond à l'appel, indique fièrement l'entraîneur des gardiens de l'Impact, Youssef Dahha. Il a une très bonne attitude envers les autres joueurs et les entraîneurs et il possède une éthique de travail exceptionnelle.»

Dahha, qui a vu passer de très grands gardiens depuis 2004, loue également la bonne chimie qui règne entre les trois gardiens de l'Impact. Cela est dû en grande partie à la bonne attitude qu'affiche Bush. Mais ses qualités ne s'arrêtent pas là, ajoute-t-il.

«Ses sorties aériennes sont une de ses forces. Il est propre dans ses sorties avec une bonne explosion et de bonnes mains. Il est très intelligent dans son anticipation du jeu. Il est aussi très serein dans son carré des 18 mètres et fait de bonnes relances au pied.»

La seule chose - et elle est de taille - qui lui manque pour être heureux est la victoire. Si l'on exclut le match amical contre les Red Bulls de New York, Bush n'a toujours pas connu ce doux sentiment avec le maillot montréalais sur le dos.

«Je ne peux pas être satisfait en raison du portrait général parce que nous ne gagnons toujours pas, convient-il. Mais sur le personnel, je suis très content de mes performances et très confiant.»

Et au retour de Gaudette? Encore là, Bush ne s'en fait pas trop.

«Quand il reviendra à l'entraînement, ce sera bien pour nous deux, car nous nous poussons à nous dépasser. Quelle que ce soit la décision prise, je sais que ce sera pour le bien de l'équipe.»