Le président du club de River Plate, Daniel Passarella, s'en est pris à l'arbitrage dans le championnat argentin et a réclamé la démission du président de la Fédération argentine (AFA), Julio Grondona, une demande appuyée par Maradona mercredi.

À l'occasion d'une réunion du comité exécutif de la fédération mardi soir, Passarella a sévèrement critiqué l'arbitrage du «superclasico» entre River Plate et Boca Juniors, perdu dimanche par son club (2-0).

L'ancien capitaine de la sélection argentine championne du monde en 1978 a ensuite réclamé la démission du président de l'AFA Julio Grondona, également vice-président de la FIFA.

«Oui je réclame la démission (de Grondona). Je me dois de défendre les supporteurs de River qui, comme moi, se sont sentis volés dimanche. Nous aurions dû avoir au moins cinq penalties pour nous», a précisé Passarella à la presse mercredi.

Devant le comité exécutif de l'AFA, Passarella s'en est pris plus globalement à l'arbitrage dans le championnat argentin et critiqué le soutien de certains de ses homologues à Grondona, qui dirige d'une main de fer la fédération depuis 1979.

«Moi qui ai joué au football pendant 30 ans, je ne sais pas ce que je fais ici à parler avec vous qui ne comprenez rien. Ce que je comprends c'est que l'AFA est riche et les clubs pauvres», a lancé Passarella à ses collègues.

De son côté, Grondona a ironisé sur les tensions avec Passarella durant la réunion: «C'est un garçon qui a un fort caractère, qui a toujours des petits problèmes, il est très sanguin, mais ça va se soigner», a déclaré mercredi le puissant dirigeant qui a appelé son opposant à «se calmer».

«Il faut qu'ils s'en aillent»

Passarella a reçu le soutien de l'ancien sélectionneur Diego Maradona, poussé vers la sortie après l'élimination de l'Argentine en quart de finale du Mondial sud-africain (défaite 4-0 face à l'Allemagne) et qui s'en était pris ensuite à Julio Grondona et Carlos Bilardo (manageur des sélections nationales argentines, ndlr).

«Ils sont vieux et s'ils sont vieux il faut qu'ils s'en aillent» a estimé Maradona mercredi sur la chaîne TyC Sports. «Passarella a dit les choses qu'il fallait dire».

La polémique entre Passarella et Grondona intervient dans un climat général de suspicion sur l'arbitrage en Argentine relancé par les accusations mardi d'un ancien arbitre, Javier Ruiz.

«Il y a quatre ou cinq arbitres corrompus, les quatre ou cinq qui ont arrangé des championnats durant des années et aujourd'hui essayent de se refaire une virginité», a déclaré Javier Ruiz dans une interview au quotidien Libre, publiée mardi soir, où il dénonce aussi des dirigeants et chefs d'entreprise.

L'ancien arbitre de 43 ans avait déjà affirmé l'an dernier que le titre de Boca Juniors lors du championnat d'ouverture 2008 et les montées de San Martin de Tucuman la même année et Chacarita Juniors en 2009 avaient été «achetés».