Après avoir vu les Pays-Bas subir la défaite à leurs deux premières participations à la finale de la Coupe du monde, les joueurs néerlandais tiennent à ne pas perdre leur concentration et leur détermination en vue de l'affrontement ultime de dimanche.

Les Pays-Bays ont atteint la grande finale en 1974 et 1978 alors qu'ils alignaient certains des meilleurs joueurs au monde, mais chaque fois l'équipe-hôte avait surpris l'Oranje.

Après la victoire de 3-2 contre l'Uruguay, mardi, le sélectionneur Bert van Marwijk veut absolument éviter que l'actuelle série de six victoires de son équipe au tournoi sud-africain ne ramène à la surface la traditionnelle faiblesse des équipes nationales néerlandaises - c'est-à-dire, croire que la victoire va venir toute seule.

«Nous savons que nous pouvons jouer au football, a déclaré le capitaine Giovanni van Bronckhorst. Maintenant, le plus important, c'est d'être fort mentalement.»

Les souvenirs de Van Marwijk du tournoi de 1974, quand les Néerlandais avaient enchanté le monde pour finalement se faire battre 2-1 par une équipe allemande déterminée, sont encore trop vifs pour qu'il laisse ses joueurs succomber à la même tentation.

S'ils perdent dimanche à Soccer City, ce ne sera pas par manque de préparation.

«Souvent, quand nous commençons à battre des équipes, nous devenons trop confiants et ensuite on nous renvoie chez nous, a noté Van Marwijk. Nous avions perdu le match (en 1974) alors que nous aurions dû l'emporter parce que nous jouions merveilleusement bien.

«Johan Cruyff a été le meilleur joueur de foot qui ait jamais existé.»

Van Marwijk se fait maintenant un honneur de remporter des matchs sans chercher à jouer du beau foot. Les Néerlandais connaissent présentement une séquence de 25 matchs sans défaite, qui comprend 10 victoires d'affilée.

L'entraîneur adjoint Frank de Boer était un défenseur en 1998 quand les Pays-Bas avaient atteint les demi-finales pour la dernière fois avant cette année. L'équipe avait alors été éliminée par le Brésil aux tirs au but. De Boer estime que la mentalité des Néerlandais a changé au fil des ans.

«En 1998, nous étions heureux juste d'atteindre les demi-finales et d'y affronter le Brésil», a-t-il dit.

Il a remarqué la même chose chez les joueurs de l'Uruguay, mardi. Il savait que la victoire n'était qu'une question de temps dès qu'il a vu l'attitude des joueurs lorsque ceux-ci se sont présentés sur le terrain quelques heures avant la demi-finale.

«Laissez-moi vous donner un petit exemple: je savais que nous allions l'emporter quand j'ai vu une demi-douzaine de leurs joueurs s'amener sur le terrain avec leurs caméras - et je parle de joueurs du onze partant. Ils ont filmé le stade, filmé les joueurs.

«Je savais dès lors que notre approche était bien meilleure. C'est pourquoi il est important de garder le même niveau de concentration.»