Pendant que le Ghana cherche à écrire l'histoire pour l'Afrique, l'Uruguay rêve de renouer avec sa gloire passée.

Sur le bord de l'estuaire du rio de la Plata, le petit pays de 3,5 millions d'habitants est coincé entre deux géants du soccer, l'Argentine et le Brésil.

La Celeste n'a pourtant pas grand-chose à envier aux équipes nationales de ses prestigieux voisins. Elle a déjà gagné deux Coupes du monde, trois de moins que le pays de Pelé, mais autant que celui de Maradona.

D'accord, ces victoires remontent à 1930 et 1950. Mais le soccer continue d'occuper une place centrale dans l'imaginaire du pays. Sorti en tête du groupe A après un match nul contre la France et des victoires aux dépens de l'Afrique du Sud et du Mexique, l'Uruguay a vaincu la Corée du Sud 2-1 en huitièmes de finale, grâce à une paire de buts de Luis Suarez, qui a développé un redoutable partenariat en attaque avec Diego Forlan.

«Nos victoires ont eu un immense impact sur le peuple uruguayen, a dit hier l'entraîneur Oscar Tabarez. Notre pays n'a pas remporté de tournoi international depuis très longtemps, mais nous avons une riche histoire et une grande culture de football que peu de pays peuvent égaler. Le soccer est important pour tout le monde en Uruguay, pas seulement pour ceux qui le pratiquent. C'est important pour les jeunes comme pour les plus âgés, comme moi, qui ont vécu les victoires d'autrefois. C'est une culture du football qui se transmet de génération en génération.

«En Uruguay, le cadeau le plus important qu'un enfant peut recevoir, c'est un ballon de soccer. Avant, quand les gens étaient plus pauvres, il pouvait être fait de tissu, de caoutchouc ou de papier. Le soccer, c'est le berceau de notre identité.»

Une victoire contre le Ghana placerait l'Uruguay en demi-finale et l'assurerait de son meilleur résultat depuis sa quatrième place au Mexique, en 1970. Contre une équipe qui aura deux joueurs suspendus et sans doute un ou deux blessés, c'est très jouable. Surtout que l'Uruguay s'est montré chiche en défense - un seul but accordé en quatre matchs - tandis que le Ghana peine à marquer, ayant inscrit deux de ses quatre buts sur penaltys.

Mais j'hésite sérieusement à parier contre le Ghana. L'équipe de Milovan Rajevac a prouvé lors de la Coupe d'Afrique des nations sa capacité à surmonter les épreuves et à utiliser son concept d'équipe pour pallier les absences dans son alignement. Et puis il y a le fameux 12e joueur, qui remplira les gradins de Soccer City et se rangera presque à l'unanimité derrière les Black Stars...

Ghana 2, Uruguay 1. En temps supplémentaire.

Et Brésil-Pays-Bas, dites-vous? Un choc au sommet. Avec Arjen Robben de retour en forme, les Oranje font peur. Mais la machine brésilienne me semble trop bien huilée pour trébucher dès les quarts. 2-1 Brésil.