Puisque la Suisse évolue avec deux attaquants, le sélectionneur chilien Marcelo Bielsa a ressorti son schéma tactique préféré. Face au bloc compact suisse, il a donc aligné son équipe en 3-3-1-3 avec le retour d'Humberto Suazo au poste d'attaquant axial.

L'opposition de style a donc été flagrante dès le début du match avec des Chiliens entreprenants et des Suisses qui ont tenté de contenir la vague rouge.

Ils y sont parvenus lors de la première demi-heure en limitant les espaces et en empêchant Matias Fernandez de trouver Jean Beausejour, à gauche, et Alexis Sanchez, à droite.

Mais tout a basculé à la 32e minute avec l'expulsion sévère de Valon Behrami pour un coup de coude sur Arturo Vidal. Les espaces se sont alors multipliés, notamment sur le côté gauche de l'attaque chilienne.

Beausejour a fait parler sa vitesse face à Stephan Lichtsteiner et adressé de bons centres en direction de Sanchez. Comme lors du premier match, le jeune attaquant a encore péché dans la finition.

Devant ce déséquilibre, l'entraîneur suisse Ottmar Hitzfeld a sacrifié Alexander Frei pour faire de la place à un véritable joueur de couloir, Tranquillo Barnetta.

Mais la pression chilienne exercée en fin de demie n'a fait que s'accroître au retour des vestiaires. Sauf que cette construction, à base de passes courtes et rapides, n'a pas abouti sur grand-chose durant les 30 premières minutes. Et lorsqu'ils sont parvenus à percer le double rideau défensif suisse (4-4-1), ils ont de nouveau fait preuve de maladresse ou buté sur le gardien Diego Benaglio.

Au rayon des changements, Bielsa a encore eu la main heureuse en lançant dans le bain Mark Gonzalez et Jorge Valdivia, à la place de Vidal et du décevant Suazo.

Le premier s'est montré plus offensif tandis que le second a davantage apporté dans la construction du jeu. Et que dire du troisième changement avec l'arrivée d'Esteban Paredes. S'il a été souvent individualiste, le buteur de Colo-Colo a été l'auteur du centre qui a mené au coup de tête victorieux de Gonzalez.

La Suisse étant déjà réputée pour une être équipe défensive, les circonstances l'ont forcée à l'être davantage pour tenir le 0-0. Mais après avoir encaissé ce but tant redouté, il était évident qu'elle n'avait pas les outils nécessaires pour revenir au score.

Seule une situation de coup de pied arrêtés ou une contre-attaque pouvait lui permettre d'espérer une égalisation. Eren Derdiyok a failli réaliser le vol parfait en fin de rencontre mais son plat du pied est passé à la droite du cadre de Claudio Bravo.