L'Espagne, l'un des grands favoris du Mondial 2010, aborde en toute humilité mais en pleine confiance son entrée en scène face à la Suisse lors du premier match du groupe H, mercredi à Durban.

«On a faim de titres mais le facteur chance est fondamental», rappelle Cesc Fabregas.

Le milieu d'Arsenal n'a pas oublié la surprenante défaite l'an passé contre les États-Unis en demi-finale de la Coupe des Confédérations (0-2). La seule en 25 matches du sélectionneur Vicente Del Bosque depuis qu'il a succédé à Luis Aragones qui a tiré sa révérence après le titre à l'Euro 2008.

Avec sa cohorte de stars et son ossature madrido-barcelonaise, la «Roja» s'avance en pleine confiance, après une tranquille campagne de matches amicaux, conclue par un «carton» face à la Pologne (6-0) le 8 juin à Murcie.

«Soyons prudents, je nous vois plus comme candidats (au titre) que favoris», résume le milieu du FC Barcelone, Xavi.

Les Espagnols s'appuient sur un système en «4-1-4-1» bien rôdé. Une incertitude plane cependant sur la participation d'Andrés Iniesta, blessé à une cuisse en préparation. Si le Barcelonais devait renoncer, Cesc Fabregas serait titularisé.

L'autre interrogation concerne le poste d'attaquant de pointe, vraisemblablement confié à David Villa, au détriment de Fernando Torres, qui finit de soigner une blessure à un genou.



Quel visage pour la Suisse?


«C'est la meilleure équipe de tous les temps, s'enthousiasme le milieu suisse Gelson Fernandes. Ils ont une bonne transition défense-attaque, j'ai rarement vu une telle maîtrise collective. Il faut faire un pressing très haut et très fort sur le porteur du ballon, je pense que c'est la clef».

Face à une telle armada, quel visage présentera la Suisse, réputée pour son inconstance? En 2006, la «Nati» avait été éliminée en huitièmes de finale sans avoir encaissé le moindre but. Deux ans plus tard, lors de l'Euro 2008 joué à domicile, elle n'avait pas passé le premier tour.

Qualifiés relativement facilement pour le Mondial, les Suisses n'ont pas particulièrement brillé lors des matches de préparation, alternant entre une défaite contre le Costa Rica (0-1) et match nul à Rome contre l'Italie (1-1).

Pour ce premier match, ils seront privés de leur buteur Alexander Frei, ainsi que du milieu Valon Berhami, convalescents. La pointe de l'attaque sera confiée à Blaise Nkufo, 35 ans, d'origine zaïroise.

Le sélectionneur Ottmar Hitzfeld, qui hésite entre plusieurs organisations tactiques, est convaincu que son équipe devra être audacieuse et se projeter vers l'avant pour éviter toute désillusion face aux Espagnols.

«Contre l'Espagne, il faut qu'on essaie de marquer un ou deux buts, avance-t-il. Parce que jouer le 0-0 contre (eux) est très dur, peu d'équipes l'ont réussi».