Le médecin en chef de la FIFA Michel D'Hooghe a un message à l'intention des joueurs qui disputeront la Coupe du monde en Afrique du Sud: vous allez le payer cher si vos tacles sont trop appuyés et menacent de blesser l'adversaire.

D'Hooghe a déclaré mercredi qu'il allait avertir les arbitres et leur donner des tonnes d'instructions à ce sujet, ajoutant qu'un événement de premier plan comme la Coupe du monde s'avère un moment privilégié pour sensibiliser les gens au fait que ce genre de tacle est inacceptable.

«Nous le communiquerons spécifiquement à nos arbitres et nous le ferons savoir à tout le monde» qu'il faudra sortir le carton rouge dès qu'une faute grave, risquant de blesser l'adversaire, est commise à la Coupe du monde, a déclaré D'Hooghe.

Au début de la présente saison, D'Hooghe a monté un DVD des pires fautes commises ces dernières années, dans le but de convaincre les fédérations nationales de couper court aux jeux violents. La tendance s'est toutefois poursuivie et D'Hooghe ne veut pas que celle-ci déborde jusqu'en Coupe du monde.

«J'ai décidé d'agir après qu'il y ait eu quatre ou cinq incidents de suite», a-t-il déclaré à The Associated Press depuis son bureau de médecin dans l'Ouest de la Belgique.

L'une de ces fautes a été commise dans la ligue belge, alors que le milieu de terrain du Standard de Liège Axel Witsel a fracturé les deux os dans la jambe droite de l'international polonais Marcin Wasilewski dans un match revanche contre Anderlecht.

D'Hooghe espère que sa campagne de sensibilisation aura autant de succès que celle visant à réduire le nombre de blessures au visage, lancée avant le Mondial allemand.

Lors du tournoi de 2002, en Corée du Sud et au Japon, il y avait eu une douzaine de cas de blessures au visage à la suite de coups de coude, souvent donnés sous le coup de la colère ou avec malice. Quand est venu le moment de disputer la Coupe du monde de 2006, le personnel médical de la FIFA avait fait campagne pour que tout coup de coude au visage soit automatiquement sanctionné par une expulsion.

«Nous avons vraiment mis l'accent là-dessus à l'approche de la Coupe du monde en Allemagne, et nous sommes passés de 12 à seulement deux blessures, a noté D'Hooghe. À mon point de vue, le premier médecin à la Coupe du monde, c'est l'arbitre.»

Au cours de la série de tacles violents survenus cette saison et de blessures qui en découlent, on a souvent vu des joueurs lancer un tacle à l'aveuglette, sans se préoccuper s'ils sont encore en mesure d'atteindre le ballon. Ensuite, avec leur jambe tendue, ils frappent le pied de l'adversaire à son endroit le plus tendre, entre le pied et le tibia.

«Si vous savez que plus du tiers des blessures découlent de jeux violents, et que vous pouvez réduire le nombre de jeux violents, alors vous avez déjà accompli beaucoup», a souligné D'Hooghe.

Les joueurs n'écopent pas toujours d'un carton rouge dans ce contexte, alors qu'ils prétendent inévitablement avoir tenté de viser le ballon et que s'il y a eu blessure, c'est par accident.

Arsenal est un bon exemple des conséquences pernicieuses de tels tacles. Sa quête du championnat dans la Premier League a été compromise par l'absence de plusieurs joueurs blessés de la sorte.

Le jeu dur a également eu un impact sur plusieurs sélections nationales qui participeront à la prochaine Coupe du monde. Le capitaine de l'Allemagne, Michael Ballack, s'est déchiré des ligaments à la cheville droite en finale de la FA Cup à cause du tacle négligent d'un adversaire.

«Dans le cas de Ballack, sa Coupe du monde à lui, elle est déjà terminée», a déploré D'Hooghe.