Depuis sa brillante qualification contre les rivaux égyptiens (1-0) obtenue en novembre dans la chaude ambiance de Khartoum (Soudan), l'Algérie, qui a alterné bonnes et mauvaises performances, suscite désormais autant d'espoirs que d'inquiétudes pour le Mondial-2010.

Les Verts, qui n'étaient pas favoris, ont réussi l'exploit de se qualifier après 24 ans d'absence au détriment des éternels rivaux égyptiens et grâce à un bon parcours durant les qualifications (4 victoires, 1 nul, 1 défaite).

De retour de Khartoum, les joueurs ont été accueillis en héros à Alger par plus d'un million de supporteurs et reçus par le président Abdelaziz Bouteflika. Comme s'ils avaient gagné le Mondial... avec huit mois d'avance !

Mais depuis cette qualification, l'étoile des Fennecs n'a cessé de pâlir et la 4e place à la CAN-2010 en Angola est très loin de masquer des performances en dents de scie.

Les Verts, qui avaient sombré lors du premier match de cette CAN contre le Malawi (3-0), ont certes réussi à passer le premier tour et à battre la Côte d'Ivoire (3-2) de Didier Drogba en quarts de finale, cela ne les a pas empêché de s'effondrer en demi-finales (4-0) contre... l'Egypte !

De nombreux observateurs estiment ainsi que cette équipe est aussi bien capable de miracles désespérés que de désillusions cruelles.

L'Algérie a été ensuite sévèrement battue par la Serbie (3-0) le 3 mars à Alger lors de son premier match post-CAN. Une défaite qui a sonné la fin de l'état de grâce dont bénéficiaient joueurs et entraîneurs depuis l'automne.

La presse locale et les anciennes gloires de l'équipe nationale critiquent désormais les choix de l'entraîneur national Rabah Saâdane de compter sur une équipe constituée de joueurs en grande majorité émigrés et qui manquent de temps de jeu avec leurs équipes.

«Les supporteurs algériens sont pressés et exigeants. Ils veulent une équipe performante comme le Brésil tout de suite alors qu'il faut du temps pour la construire», confie un membre de la Fédération algérienne de football (FAF).

Le manque de régularité dans les performances des Verts est en partie dû au manque de cohésion d'une équipe récemment constituée qui tente d'amalgamer sur des cadres vieillissants des promesses aussi jeunes qu'hypothéthiques. Sans compte les récentes blessures en cascade des joueurs clés.

Des joueurs titulaires comme le milieu Mourad Meghni (Lazio Rome), le défenseur Nadir Belhadj (Portsmouth), le milieu Hassen Yebda (Portsmouth) traînent ainsi comme des boulets les pépins physiques apparus au début de l'année.

D'autres, à l'image de Madjid Bougherra (Glasgow Rangers) ou Rafik Halliche (National Madère) s'en remettent tout juste, alors que le stratège Karim Ziani ne joue plus depuis plusieurs mois à Wolfsburg.

Encore 26e au classement FIFA à la fin 2009, l'Algérie se retrouve désormais au 31e rang.