Le rêve de qualification directe de l'équipe de France de soccer pour le Mondial 2010 pourrait définitivement se briser, mercredi, à Belgrade.

Si les Serbes, leaders du groupe 7 des éliminatoires, l'emportent face aux Bleus agités par une polémique concernant les compétences du sélectionneur Raymond Domenech, ils valideront définitivement leur billet pour l'Afrique du Sud et précipiteront au mieux la formation de Raymond Domenech vers les affres d'un barrage incertain.

Le sélectionneur national paraît résigné.

«Ce match à Belgrade, il n'est pas décisif. Qu'on le gagne, qu'on fasse match nul ou qu'on le perde, ça ne modifiera pas radicalement la suite de la compétition, car il restera deux matches derrière», a déclaré Domenech sur le site web de la Fédération française de football.

Si les Bleus l'emportaient, ils reviendraient pourtant à un point des Serbes et tout se jouerait ensuite à distance. Les Français, qui recevront les Iles Féroé et l'Autriche en octobre, semblent disposer d'un meilleur calendrier que les Serbes qui recevront la Roumanie puis se rendront en Lituanie.

Le match nul 1-1 concédé à la Roumanie samedi au Stade de France a empêché les Bleus de garder leur destin en mains. S'ils avaient battu les Roumains, ils pouvaient prendre la tête du groupe 7 en cas de victoire mercredi à Belgrade.

Le scénario possible est désormais tout autre: s'ils perdent contre les Serbes, ils pourraient être menacés par l'Autriche pour la deuxième place du groupe. La Serbie totalise 18 points, la France 14, l'Autriche 10, la Lituanie 9, la Roumanie 8 et les Féroé 1.

Les Bleus doivent donc gagner pour préserver un véritable espoir de qualification directe.

«On a une chance de faire un vrai match, de se dire: on est costaud, on est solide, on est capable d'aller à l'extérieur. Continuez à vous faire plaisir et aux gens qui vous regarde», a dit Domenech comme message aux joueurs.

En première mi-temps face aux Roumains, les Bleus ont affiché une aisance dans le jeu qu'on ne leur connaissait plus. Mais en dépit de multiples occasions, ils n'ont marqué qu'un but, par Thierry Henry, et concédé l'égalisation par un tacle contre son camp de Julien Escudé.

«Il faut avoir plus de réalisme devant le but», a souligné Yoann Gourcuff, satisfait du jeu pratiqué.

Selon le journal «Le Parisien», Henry aurait mis en doute publiquement à Clairefontaine la veille de France-Roumanie les compétences de Domenech. L'attaquant du FC Barcelone a ensuite estimé sur TF1 que ses propos ont été déformés, sans démentir sur le fond: «On est sorti de cette discussion (...) Tout le monde était assez heureux et je pense que ça c'est vu dans le match contre la Roumanie.»

Les joueurs ont-ils pris le pouvoir? Ont-ils conduit à cette animation offensive Henry, Gignac, Anelka, Gourcuff qui a donné le tournis 45 minutes durant aux Roumains? Les changements de joueurs introduits en deuxième période par Domenech ont semblé dérégler la mécanique.

Dans le chaudron du stade Marakana de l'Étoile Rouge de Belgrade, les Serbes, portés par leurs 60 000 supporters, ne vont pas partir la fleur au fusil.

«Si nous en avons l'occasion, nous allons finir le travail mercredi et nous qualifier pour la Coupe du monde, souligne Nemanja Vidic, la star de la défense serbe qui évolue à Manchester United. Mais nous pouvons aussi parvenir à cet objectif en signant seulement un nul contre la France.

«Il ne faudra pas se précipiter sur le but français, dit-il. Il faut que nous restions disciplinés et organisés car leurs joueurs sont bons individuellement et peuvent faire la différence en un contre un.»

Franck Ribéry, entré en seconde période face aux Roumains, est touché au mollet, alors que l'autre incertitude concerne Escudé.