Une finale entre le Canada et les États-Unis en hockey féminin semble inévitable. Mais cela n'a pas empêché les membres de l'équipe en rouge, noir et blanc de jouer de prudence à l'approche du début du tournoi olympique.

«Nous ne pouvons pas prendre quiconque à la légère», a dit l'attaquante Meghan Agosta plus tôt cette semaine lors du point de presse dans le cadre de la présentation de l'équipe canadienne.

«Nous sommes heureuses d'être enfin ici et ce que nous avons accompli dans le passé nous donne confiance, mais nous vivons les choses un jour à la fois, un match à la fois», a répété la gardienne Geneviève Lacasse, qui en sera à ses deuxièmes Jeux.

Pourtant, le Canada et les États-Unis ont croisé le fer à chacune des 18 éditions du Championnat du monde de hockey féminin, le Canada ayant le dessus 10 fois.

C'est presque la même chose du côté des Olympiques, alors qu'il n'y a qu'une seule tache au dossier. Elle est du côté des États-Unis, qui avaient perdu contre la Suède en demi-finale lors des Jeux de Turin en 2006.

Et si les Américaines ont remporté les quatre dernières éditions du mondial, les Canadiennes ont triomphé lors des quatre dernières olympiades.

Pendant que les journalistes répétaient qu'il n'y avait que deux équipes qui pouvaient espérer monter sur la plus haute marche du podium, les membres de l'équipe canadienne offraient plutôt des fleurs aux autres programmes.

«La Finlande et la Suède avaient de bonnes équipes quand je jouais, a dit l'entraîneuse Laura Schuler, qui a gagné l'argent avec le Canada aux Jeux de Nagano, en 1998. Ce qui a changé, c'est la vitesse du jeu et la condition physique des joueuses. Elles sont très talentueuses et je suis très fière de l'évolution de notre sport.»

De son côté, la directrice générale du programme national de hockey féminin, Melody Davidson, a rappelé que ses protégées se sont contentées du bronze lors de la plus récente édition du Championnat du monde des moins de 18 ans.

«C'est un signe d'où se trouve la nouvelle génération, a-t-elle mentionné. On parle beaucoup de l'équipe américaine, mais nous allons devoir passer à travers de bonnes équipes si nous voulons les retrouver en finale. Le travail sur la patinoire est bon et nous verrons 10 équipes au Championnat du monde en 2019. Nous travaillons pour que la parité soit suffisamment bonne pour qu'il y ait 10 équipes aux Jeux olympiques en 2022.»

Lors du tour préliminaire, le Canada affrontera dans l'ordre les Athlètes olympiques de Russie dimanche, la Finlande mardi, et les États-Unis jeudi.

Ce qui donne un peu de crédibilité à la prudence affichée par l'équipe canadienne est la défaite subie contre la Finlande lors du tour préliminaire du Championnat du monde, le printemps dernier. C'était la première fois que la Finlande battait le Canada en hockey féminin, mais les Canadiennes avaient eu leur revanche cinq jours plus tard en demi-finales.

En ce qui concerne le premier adversaire du Canada, la Russie a récemment gagné le bronze aux mondiaux en 2016, mais elle n'a jamais remporté de médaille olympique.

«C'est une équipe qui a fait beaucoup de progrès au niveau de l'entraînement et de la préparation, a soutenu Davidson. Nous ne pouvons pas la prendre à la légère après notre défaite contre elle chez les U18. Leur préparation s'est aussi bien déroulée que la nôtre, mais nous n'avons pas eu autant de distraction qu'elle. Notre équipe de dépistage menée par Troy Ryan et Perry Pearn a observé son match [mardi] et ils ont vu des choses dont nous allons devoir nous méfier.»

La bonne nouvelle, c'est que les deux dernières finales olympiques entre le Canada et les États-Unis ont été des plus dramatiques. Marie-Philip Poulin a été l'héroïne à chaque fois pour le Canada.

Si les joueuses ont préféré le cliché d'«un jour à la fois» lors de leur conférence de presse, il faudra maintenant voir à quel autre cliché le tournoi olympique donnera-t-il raison entre «l'histoire a tendance à se répéter» et «toute bonne chose a une fin».