Michael Phelps ne reproduira pas son exploit de Pékin et s'alignera sur sept épreuves aux jeux Olympiques de Londres, où il pourrait devenir l'Olympien le plus médaillé de l'histoire.

Alors qu'il s'est qualifié pour les JO sur cinq épreuves individuelles aux sélections américaines d'Omaha (Nebraska) et qu'il semblait être parti pour nager à Londres les huit mêmes courses qu'à Pékin, le nageur de Baltimore a décidé de retirer de sa liste le 200 m libre, dont il est pourtant double champion olympique et qu'il a remporté à Omaha devant son rival Ryan Lochte.

Dans les bilans mondiaux, Phelps est toutefois à plus d'une seconde du Français Yannick Agnel, qui survole le 200 m libre cette année.

Son programme londonien inclura donc les 200 et 400 m 4 nages, les 100 et 200 m papillon, quatre épreuves dont il est double champion olympique en titre, et -presque à coup sûr- les relais (4x100 m, 4x200 m, 4x100 m 4 nages).

Il dispose de la meilleure performance mondiale de la saison dans toutes les courses sauf le 400 m 4 nages (2e temps derrière Lochte).

L'entraîneur de Phelps, Bob Bowman, qui a annoncé la nouvelle lundi sur Twitter, a indiqué que ce changement permettra à son protégé «de consacrer plus d'énergie pour les relais».

Les séries et demi-finales du 200 m libre ont lieu le même jour que la finale du 4x100 m.

«On ne récupère plus aussi vite»

«On était bien avec le programme nagé à Omaha mais quand on ajoute les relais, quelqu'un doit céder quelque chose», a expliqué Bowman, qui a obtenu le feu vert de Phelps dimanche soir après avoir évoqué la chose durant la semaine.

Le relais 4x100 m des États-Unis est sous la menace de l'Australie, qui s'annonce toute puissante avec James Magnussen et James Roberts, ainsi que de la France et de la Russie.

L'entraîneur des relais US a indiqué lundi que cette gestion des efforts était aussi la conséquence de l'âge de Phelps, qui vient d'avoir 27 ans.

«C'est plus dû au fait de son difficile programme. Il est bien plus âgé (qu'à Pékin) et on ne récupère plus aussi vite», a dit Greg Troy.

L'athlète le plus titré de l'histoire des Jeux (14) avait maintes fois assuré après les JO-2008 qu'il ne comptait pas reproduire à Londres, ses derniers Jeux, les travaux d'Hercule de Pékin.

Mais il avait semé le doute cette saison en reprenant le 400 m 4 nages, qu'il avait publiquement décidé d'abandonner, et en retrouvant le goût de l'effort dans les bassins après des années de relâchement dans la foulée de ses exploits en Chine.

«Ces sélections m'ont montré que je pouvais encore tenir un tel programme à haut niveau, avait expliqué Phelps dimanche à Omaha. Ces dernières années, j'ai eu du mal à faire ne serait-ce qu'une seule course à ce niveau.»

Cet été, Phelps aura l'occasion de devenir l'Olympien le plus médaillé de l'histoire. Avec seulement trois breloques, un total tout à fait dans ses cordes, il dépassera la gymnaste soviétique Larisa Latynina (18 médailles de 1956 à 1964). S'il monte sur le podium de ses quatre épreuves en solo, il égalera le record de médailles individuelles de la Russe (14).