(Paris) « L’aventure d’un siècle » : Emmanuel Macron a salué la réalisation « dans un temps record » du Village olympique des Jeux de Paris, inauguré jeudi à Saint-Denis et capable d’accueillir plus de 14 000 athlètes, ainsi que son « exemplarité sociale et environnementale ».

« On est tous en train de participer à l’aventure d’un siècle », a-t-il lancé aux équipes qui ont réalisé le site, gigantesque épicentre des JO bâti en sept ans, martelant que tout ce qui a été fait aura « marqué le siècle ».

« Nous sommes au rendez-vous des engagements qui avaient été pris », le chantier a été réalisé « dans les temps », « malgré la COVID-19 », et dans des « conditions sociales exemplaires », notamment en termes de « sécurité » des ouvriers, a-t-il ajouté. « C’est une étape essentielle de ces Jeux » qui se tiendront du 26 juillet au 11 août).

Point d’orgue de ce moment festif, le directeur général de la Solideo (la Société de livraison des ouvrages olympiques), Nicolas Ferrand, a symboliquement remis la clé du site au président du comité d’organisation des Jeux, Tony Estanguet.

« On a fait du Village olympique non seulement une vitrine, mais aussi un manifeste sur les grandes questions urbaines du 21e siècle », s’est félicité Nicolas Ferrand.

« Un village pour les athlètes »

Construit en sept ans, il regroupe quelque 82 bâtiments, 3000 appartements et 7200 chambres sur un site qui s’étend sur 52 hectares entre Saint-Denis, l’île Saint-Denis et Saint-Ouen, au nord de Paris.

« C’est assez fort ce que la Solideo et les constructeurs sont parvenus à faire, il faut le souligner », note un cadre d’une société ayant travaillé sur cet immense chantier. « Le milieu était sceptique sur la capacité à monter un village de cette taille en si peu de temps ».

PHOTO THIBAULT CAMUS, ASSOCIATED PRESS

Le Village olympique

Hormis un retard, évalué à « quelques semaines » par Nicolas Ferrand, pour les bâtiments situés sur l’île Saint-Denis, le calendrier prévu pour la livraison a été tenu.  

Mais le travail n’est pas terminé : pour pouvoir accueillir les 206 délégations olympiques, les organisateurs vont avoir du pain sur la planche d’ici à l’ouverture des Jeux.  

Les appartements sont en effet livrés nus et il faut désormais les équiper, installer le mobilier (lits, tables de chevet…), aménager les centres de services pour les athlètes.

« Cela représente plus de 345 000 pièces en tout qui vont être acheminées. Des couettes, des tables de chevet, des lits – il y en aura 14 250 –, 8200 ventilateurs et 5535 sofas », détaille Laurent Michaud, directeur des villages olympiques et paralympiques au comité d’organisation de Paris 2024.  

« Il y aura deux athlètes par chambre de 12   m2 et une salle de bains pour quatre personnes. Tout le monde sera logé à la même enseigne ».

L’équipement de ces appartements tout comme les nombreux services dont vont jouir les athlètes et leur personnel pendant leur séjour vont être assurés par les commanditaires.

« C’est un village qu’on a travaillé avec des athlètes pour des athlètes […] pour que chaque athlète puisse retrouver l’ensemble des besoins dont il aura besoin », résume Laurent Michaud.

Cité éphémère

Le temps des JO, le village va fonctionner comme une cité classique, mais éphémère.  

Les athlètes pourront par exemple faire laver leur linge dans des laveries temporaires avec près de 600 machines à laver et sèche-linge. L’entretien des appartements dans plus de 70 résidences sera assuré par 12 conciergeries disséminées dans le village.

Seules les cuisines seront absentes des appartements. Les sportifs auront un accès 24 heures sur 24 à l’imposante nef de la Cité du cinéma transformée en un restaurant géant avec une déclinaison en six thèmes culinaires (Italie, Asie, France…) pour près de 3200 places assises et 40 000 repas servis par jour. Un deuxième restaurant sera installé sur l’île Saint-Denis et des food-trucks seront répartis sur le village.

Une épicerie, un commissariat, un salon de coiffure, une salle de gym, un bar (sans alcool), un centre multiconfessionnel… Les athlètes ne devraient manquer de rien. Même une poste sera installée de façon temporaire dans cette ville qui ne disposera pas de maire.  

Une polyclinique de 3000 m2, à la place de l’école d’ostéopathie Dahnier, sera également à leur disposition 24 heures sur 24 pour des soins, un scanneur ou une IRM.

La circulation se fera à vélo ou en navettes électriques « qui tourneront 24 h sur 24 », ajoute Laurent Michaud.

Une fois les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre) terminés, les appartements seront reconfigurés pour accueillir habitants et entreprises dans ce nouveau quartier au nord de Paris.