(Zhangjiakou ) « Vous allez bien ? Vous n’avez pas trop froid aux orteils ? » Les questions ne viennent pas de journalistes. C’est plutôt un athlète, Simon d’Artois, qui s’adresse aux reporters. Dans la zone mixte, les olympiens s’expriment avec une surprenante authenticité.

« Salut ! Ça va ? », a dit Sébastien Toutant, la vedette sept fois médaillée aux X Games. Il venait de terminer 8e sur 12 aux qualifications de la descente acrobatique.

« Euh, toi, comment vas-tu après tes deux descentes ? », ont rétorqué les journalistes, un peu surpris.

À la montagne, le planchiste n’a jamais semblé pressé de se défiler après l’entraînement, les qualifications ou la finale de la descente acrobatique où il a terminé neuvième.

« Je suis choyé de vivre l’expérience olympique. Ce sont mes troisièmes Jeux et il n’y a pas beaucoup de monde qui a la chance de vivre ça dans une vie », a-t-il dit pour expliquer son sourire.

Brady Leman, médaillé d’or des Jeux de PyeongChang en ski cross, a effectué une tournée d’entrevues après sa sixième place, au parc de neige de Genting. Après 20 minutes dans la zone mixte, une porte-parole a interrompu les journalistes pour que le skieur canadien puisse se réchauffer et se reposer.

« Non, non, ça va », a dit l’athlète, patient.

Même chose avec Mikaël Kingsbury : quand la même porte-parole a voulu mettre fin aux entrevues, l’athlète originaire de Deux-Montagnes s’y est opposé. Il avait encore du jus pour s’entretenir avec les journalistes.

Les médias n’étaient pas invités au dernier entraînement de l’équipe canadienne de ski cross. Jared Schmidt et sa sœur Hannah, qui skient au mont Tremblant, ont tout de même accepté de prendre quelques minutes pour répondre à des questions. Seule condition posée par Jared : faire l’entrevue au soleil pour éviter qu’il ne prenne froid.

Jules Burnotte, lui, nous a lancé tout de go : « Si vous couvrez des épreuves où on gagne des médailles, ne venez pas me voir. » Une chance qu’on ne l’a pas écouté, car l’équipe masculine a battu un record canadien lors du relais en biathlon.

L’athlète de Sherbrooke a d’ailleurs terminé chacune de ses entrevues en remerciant les journalistes d’être présents à ses épreuves.

Samedi, après l’épreuve du 30 km en ski de fond (le 50 km a été réduit à cause de la météo), les fondeurs québécois, déçus de leur journée, ont pleuré devant notre collègue Simon Drouin.

Les athlètes étrangers se montrent aussi généreux. Le Norvégien Alessandro Hämmerle, qui avait terminé ses entrevues, a tout de même pris quelques minutes à la fin de la zone mixte pour vanter le planchiste québécois Éliot Grondin. Son attaché de presse faisait les gros yeux, derrière. Hämmerle a fini premier au snowboard cross ; Grondin, deuxième.

Les athlètes nous font vivre des exploits sportifs aux Jeux, mais ils nous font aussi vivre des moments emplis d’authenticité.