(Pékin) Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a demandé aux organisateurs chinois des Jeux de Pékin de ne pas mêler politique et sport, après des propos de la porte-parole du comité d’organisation des JO-2022 Yan Jiarong dénonçant la veille des « mensonges » concernant la situation des droits de l’homme au Xinjiang, a affirmé Mr Bach vendredi.

« Nous n’avons pas ignoré ce problème », a assuré Thomas Bach, au lendemain des propos tenus en conférence de presse par Yan Jiarong, porte-parole du comité d’organisation Pékin 2022,  sur la question des droits humains au Xinjiang et le statut de Taïwan.

« Nous avons été en contact avec (le comité d’organisation) immédiatement après cette conférence de presse […] et avons réaffirmé » l’importance de « rester politiquement neutre, comme l’exige la Charte olympique ».

La veille, en réponse à deux questions posées par des journalistes étrangers sur le Xinjiang, vaste région du nord-ouest de la Chine à majorité musulmane, Mme Yan avait affirmé que « ces questions reposent en grande partie sur des mensonges ».

« Certaines autorités ont déjà contesté ces fausses informations avec de nombreuses preuves solides », avait-elle ajouté.  

Des associations de défense des droits de l’Homme accusent Pékin d’avoir engagé depuis 2017 une répression systématique des Ouïghours et des autres ethnies musulmanes de la région, comme les Kazakhs. Elles reprochent au régime chinois d’avoir recours au travail forcé et à des stérilisations forcées et d’avoir enfermé plus d’un million de personnes dans des camps de rééducation.

Pékin conteste ce chiffre et explique qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à combattre le radicalisme islamiste, après des attentats attribués à des Ouïghours.

En décembre, les États-Unis, suivis par plusieurs autres pays dont la Grande-Bretagne, le Canada ou encore l’Australie ont décidé de boycotter diplomatiquement ces Jeux, pour dénoncer les violations des droits de l’Homme en Chine, notamment au Xinjiang.

Ces pays n’ont pas envoyé de responsables officiels à Pékin même si leurs sportifs participent aux Jeux.

Interrogée sur Taïwan, Yan Jiarong avait avancé que l’île « est une partie inaliénable de la Chine » en soulignant que cela était « un principe international bien reconnu ».

Le régime communiste considère Taïwan comme une de ses provinces destinées à revenir dans son giron, au besoin par la force. Aux Jeux olympiques, le territoire est représenté sous le nom de « Taipei chinois ».

Les sportifs ne peuvent pas défiler derrière le drapeau taïwanais lors de la cérémonie d’ouverture ni utiliser l’hymne national de l’île, au regard du statut particulier de cette dernière.  

« Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde », avait insisté Mme Yan avant de conclure : « Nous sommes toujours contre l’idée de mélanger sport et politique ».