(Tokyo) Les anneaux olympiques arrivent à Paris ! Après des JO de Tokyo inédits sous pandémie, la capitale française va reprendre le flambeau dimanche soir pour organiser à l’été 2024 cette fête sportive planétaire avec devant elle trois ans de défis.  

Cette fois, il sera vraiment difficile de comparer avec l’édition précédente : des Jeux de Tokyo reportés d’un an, maintenus quoiqu’il en coûte, à huis clos, et malgré l’opposition de l’opinion japonaise.  

À trois jours de la clôture, la bulle sanitaire a tenu, le Japon a sacré pas mal de champions sur son sol, et l’évènement a bel et bien eu lieu. Tokyo peut passer le relais.  

Ne pas trahir les promesses

Tony Estanguet sera lui à Paris pour des festivités.  

Une fois ce relais symbolique passé, le comité d’organisation (Cojo), la société de livraison des ouvrages olympiques chargée des chantiers (Solideo) et l’État qui met en musique le tout, devront relever plusieurs défis : maîtriser le temps, le budget, et ne pas trahir les promesses de candidature.  

Le temps, car la date des épreuves est déjà fixée (26 juillet au 11 août 2024) et le budget, car les opinions publiques ne supportent plus les dérapages budgétaires souvent engendrés par de tels projets, contribuant à écorner une popularité des JO déjà un peu émoussée.  

Financé par des recettes privées (commanditaires, contribution CIO et billetterie), le comité d’organisation a déjà trouvé 300 millions d’économies en 2020, en réaménageant la carte des sites et supprimant des installations temporaires. Son budget est de 3,9 milliards d’euros.  

« Pas de surcoûts »

Côté commanditaires, plusieurs contrats ont été engrangés avant l’été, Sanofi et Décathlon,  portant les recettes à quelque 600 millions sur les 1,1 milliard d’euros escomptés pour boucler le budget.   

Côté chantiers, les plus importants, le centre aquatique olympique à Saint-Denis et le village des athlètes ont commencé.  

Fin juin, devant un parterre d’élus franciliens, Michel Cadot, délégué interministériel aux JO, chef d’orchestre de tous les acteurs, a été très clair : « On ne pourra pas accepter des retards, il nous reste un tout petit peu de marge, nous devrons être extrêmement vigilants », a-t-il lancé. « Nous ne pourrons pas traiter ces questions par des surcoûts », a-t-il appuyé, au sujet des chantiers en cours, car c’est là que l’argent public est injecté.  

Après un parcours semé d’embûches, les travaux du village des médias, aussi situé en Seine-Saint-Denis, ont finalement débuté eux aussi.  

Outre un spectacle sportif hors du commun dans des sites « iconiques » (la Place de la Concorde ou le Château de Versailles), les JO ont aussi promis de laisser « un héritage » en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France : des piscines supplémentaires, des logements, des infrastructures routières.  

Des projets qui se heurtent parfois à des contestations locales comme à Aubervilliers où une piscine qui doit servir d’entraînement vient raboter des jardins ouvriers.  

Mais Paris 2024 a aussi des ambassadeurs de poids, à l’instar de Teddy Riner : « On s’est trop battu pour aller chercher cette candidature Paris-2024. On a les Jeux et je compte bien en profiter et vivre ces Jeux pleinement et faire tout mon possible pour être présent », a lancé depuis Tokyo le quintuple médaillé olympique, qui aura 35 ans en 2024.