(Sapporo) Le Canadien Evan Dunfee a effectué une poussée dans les derniers mètres de l’épreuve du 50 km marche aux Jeux olympiques de Tokyo, vendredi, pour remporter la médaille de bronze.

Le Britanno-Colombien de 30 ans a accédé au podium lors d’une journée chaude et humide. Il faisait en effet 25 degrés Celsius avec un taux d’humidité de 70 % au départ de la course, au petit matin. Puis, lorsque Dunfee a croisé le fil d’arrivée, la température ressentie était de 32 degrés.

Le Polonais Dawid Tomala a triomphé en trois heures 50 minutes et huit secondes (3 : 50 : 08) devant l’Allemand Jonathan Hilbert (3:50,44).

Dunfee a dépassé l’Espagnol Marc Tur lors du dernier tour pour se tailler une place sur le podium. Le Canadien a levé ses bras dans les airs en arrivant au fil d’arrivée en 3 : 50 : 59.

« Je n’ai pas besoin de la médaille pour me prouver ce que je suis capable de faire, a mentionné Dunfee. Je suis fier de ce que j’ai accompli aujourd’hui. C’est un moment auquel je rêve depuis 21 ans.

« Je ne pourrais pas être plus heureux. »

Mathieu Bilodeau, de Québec, s’est classé 45e.

Dunfee a remporté la première médaille canadienne de l’histoire au 50 km marche, mais il pourrait bien s’agir de la dernière.

Le Comité international olympique (CIO) retirera cette épreuve du programme dès les Jeux de Paris, en 2024, pour des raisons d’égalité des genres. Les femmes ne marchent pas le 50 km, tandis que le 20 km est offert aux deux genres.

Dunfee a aussi terminé troisième aux Mondiaux de 2019, au Qatar. Aux Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, il avait conclu l’épreuve au pied du podium.

« Avec un peu de chance, cette médaille va faire en sorte qu’on va arrêter de me parler de Rio, a affirmé Dunfee. Moi j’étais très heureux de ce résultat, parce qu’il m’a permis d’aller raconter mon histoire à plus de 10 000 élèves de ma communauté pour leur transmettre ma passion pour le sport. »

Ce n’était que la troisième médaille du Canada en marche olympique. George Goulding a prévalu au 10 km en 1912, à Stockholm, tandis que Guillaume Leblanc a remporté l’argent au 20 km à Barcelone, en 1992.

Le comité organisateur des Jeux de Tokyo avait choisi, en 2019, de déplacer les épreuves de marathon et de marche vers Sapporo, dans la préfecture du Japon la plus au nord, afin d’offrir des températures plus fraîches aux athlètes.

Le Chinois Yadong Luo a rapidement pris les commandes de l’épreuve avec le Français Yohann Diniz, détenteur du record du monde, derrière lui. Dunfee se trouvait au sein du groupe de poursuite, derrière, avec une serviette mouillée autour du cou.

Le Canadien a pris le temps de saluer les caméras de télévision au troisième kilomètre, avant de se concentrer sur l’épreuve en compagnie des 59 autres marcheurs olympiques.

Diniz a semblé ennuyé par des douleurs et il a glissé vers l’arrière du peloton durant les 10 derniers kilomètres, mais il est remonté jusqu’au groupe dans lequel se trouvait Dunfee à mi-chemin du parcours.

Le Français de 43 ans a cependant perdu du rythme et il a finalement été l’un des 10 athlètes qui ont abandonné.

Dunfee est demeuré dans la course avec 10 km à faire, tandis que Tomala a creusé son avance à trois minutes.

Le Canadien a semblé perdre de l’énergie avec quatre kilomètres à faire, mais il a puisé dans ses ressources pour effectuer une dernière poussée.

« Mon corps m’a donné tout ce qu’il avait en réserve aujourd’hui, a souligné Dunfee. Dans les derniers kilomètres, je lui en ai demandé un peu plus.

« J’ai pensé à mes parents, mes amis et ma conjointe qui ne sont pas ici. J’ai pensé à elle. Elle me dit toujours que j’ai des ailes accrochées à mes pieds. »

La marche dans les rues de Sapporo a donné au public la chance de voir un rare évènement olympique en personne, puisque les spectateurs ont été bannis de la plupart des sites en raison de la pandémie de COVID-19.

Les marcheurs doivent maintenir le contact avec le sol en tout temps. La jambe de tête doit être droite lorsque le pied entre en contact avec le sol et rester droite pendant qu’elle se déplace sous le corps.

Les juges décernent des cartes d’avertissement en cas d’infraction. Si un athlète est averti trois fois par trois juges différents, il est disqualifié.