(Tokyo) Les accréditations de deux entraîneurs de la délégation biélorusse aux Jeux olympiques de Tokyo ont été retirées pour leur rôle dans l’affaire Krystsina Tsimanouskaya, cette athlète menacée d’être rapatriée de force en Biélorussie après avoir critiqué les instances sportives de son pays, a annoncé vendredi le Comité international olympique (CIO).

« Une commission disciplinaire a été mise en place par le CIO dans le cadre de l’affaire Krystsina Tsimanouskaya pour clarifier les circonstances de ce qu’il s’est passé et le rôle joué par les entraîneurs Artur Shimak et Yury Maisevich », a expliqué l’instance olympique sur son compte Twitter.

« Dans l’intérêt des sportifs du comité olympique biélorusse qui sont toujours à Tokyo et à titre provisoire, le CIO a annulé et retiré la nuit dernière les accréditations de M. A. Shimak et de Y. Maisevich », a poursuivi le CIO.

« Il a été demandé aux deux entraîneurs de quitter le Village olympique avec effet immédiat, ce qu’ils ont fait. Il leur a été offert la possibilité d’être entendu », conclut le texte.

Krystsina Tsimanouskaya avait affirmé dimanche dernier avoir échappé à un rapatriement forcé en Biélorussie, quelques jours après avoir ouvertement critiqué la Fédération d’athlétisme de son pays.

Craignant de se retrouver en prison si elle rentrait en Biélorussie, elle avait obtenu l’aide du CIO et une protection policière alors qu’elle se trouvait à l’aéroport de Tokyo-Haneda.

Krystsina Tsimanouskaya s’est ensuite réfugiée deux nuits à l’ambassade de Pologne dans la capitale japonaise, avant de rallier mercredi, via Vienne, la Pologne, pays qui lui a accordé un visa humanitaire.

Tsimanouskaya était l’une des plus de 2000 personnalités sportives biélorusses qui ont signé une lettre ouverte appelant à de nouvelles élections et à la libération de prisonniers politiques.

La Biélorussie, ancienne république soviétique dirigée d’une main de fer par le président Alexandre Loukachenko depuis 1994 et dont le fils est à la tête du comité olympique biélorusse, a été secouée par une répression contre l’opposition après des élections présidentielles contestées.