(Montréal) Crystal Emmanuel a laissé sortir un cri de célébration lorsqu’elle a franchi la ligne d’arrivée, vendredi, brisant le silence au Complexe sportif Claude Robillard, à Montréal.

Emmanuel a mis la main sur son huitième titre national à l’épreuve féminine du 100 mètres, vendredi, aux essais olympiques canadiens d’athlétisme.

La sprinteuse la plus dominante au Canada au cours de la dernière décennie est reconnue pour soulever la foule. Les photos à la ligne d’arrivée la montrent souvent avec la bouche ouverte ou la langue sortie avec un large sourire.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Crystal Emmanuel, à gauche, et Khamica Bingham, à droite

Mais dans cette ère sportive au centre de la pandémie de COVID-19, il n’y avait aucun partisan à divertir. Elle a crié pour elle-même.

« Ce n’était pas trop bizarre parce que j’ai voyagé et j’ai aussi couru au pays sans qu’il y ait une foule. Je suis un peu habituée, a mentionné Emmanuel. C’était une belle occasion de courir et de viser le standard olympique pour les Jeux de Tokyo. Juste le fait de connaître une bonne course pendant ces temps difficiles, c’est une très bonne chose. »

Aaron Brown a remporté l’épreuve masculine du 100 mètres, alors que le triple médaillé olympique Andre De Grasse était absent.

John Gay a quant à lui réussi le standard de qualification tout en remportant le 3000 mètres steeple.

Lindsey Butterworth a triomphé lors de l’épreuve féminine du 800 mètres avec un chrono d’une minute 59,19 secondes tout juste inférieur au standard de qualification de 1 : 59,50.

Butterworth a devancé Melissa Bishop-Nriagu à quelques pas de l’arrivée pour remporter l’épreuve. Bishop-Nriagu, qui avait déjà enregistré un chrono suffisant pour se qualifier, a couru la distance en 1 : 59,50.

Emmanuel, une Torontoise de 29 ans, a réalisé un chrono de 11,18 secondes, ratant de peu le standard de qualification pour Tokyo de 11,14, mais les points gagnés en remportant les essais canadiens devraient lui permettre de grimper suffisamment au classement mondial d’athlétisme pour confirmer sa place dans cette épreuve. Elle a déjà réussi le standard de qualification au 200 mètres.

Khamica Bingham s’est classée deuxième en 11,25, tandis que Shyvonn Roxborough a terminé troisième.

Les femmes ont dû s’y prendre à deux fois après un faux départ dans la première course.

Brown a couru la distance en 10,12 secondes. Le Torontois de 27 ans était déjà qualifié pour les 100 et 200 mètres, mais il utilise les essais comme mise au point finale pour Tokyo.

Il n’y avait pas de pression.

« Ce n’était pas une situation dans laquelle je devais finir dans le top-2 ou le top-3 pour faire partie de l’équipe. Je voulais juste quitter les blocs. Mais c’est tout de même un championnat national alors j’ai fait de mon mieux pour avoir une bonne approche, a déclaré Brown. C’était bizarre de ne pas voir de partisans et il n’y avait pas la même électricité que la dernière fois. »

Jerome Blake a terminé deuxième en 10,27, tandis que Bolade Ajomale a terminé troisième en 10,36. De Grasse avait déjà assuré sa place au sein de l’équipe canadienne pour Tokyo.

En raison des restrictions aux frontières, Athlétisme Canada a annoncé que les athlètes qui avaient atteint les normes de qualification n’avaient pas besoin de concourir à Montréal pour faire partie de l’équipe.

Brown a cependant dit que comme son groupe d’entraînement en Floride participait aux essais olympiques américains, lui et Blake ont passé du temps à Vancouver pour s’entraîner et ils ont décidé de venir à Montréal.

Damian Warner, qui a récemment pulvérisé le record canadien au décathlon pour gagner la compétition Hypo-Meeting, à Gotzis, en Autriche, a gagné l’épreuve du saut en longueur grâce à une distance de 7,81 mètres. Il prendra aussi part à l’épreuve de 110 mètres haies à Montréal.

Liz Gleadle a lancé son javelot à une distance de 59,81 mètres pour triompher à cette épreuve chez les dames. Noelle Montcalm a remporté l’épreuve féminine du 400 mètres haies (56,34 secondes), alors que Philip Osei a gagné cette même épreuve chez les hommes (46,60 secondes).

Entre les restrictions de voyage, les exigences de quarantaine et un calendrier de compétition radicalement modifié par COVID-19, les athlètes canadiens d’athlétisme ont fait face à d’énormes obstacles pour se qualifier pour Tokyo. Beaucoup se sont rendus aux États-Unis ces dernières semaines pour participer à des compétitions, mais ont ensuite dû faire face à des exigences de quarantaine à leur retour chez eux.

Les essais constituent la dernière chance pour plusieurs athlètes d’atteindre les standards olympiques et en raison de la troisième vague de la pandémie qui sévit au pays, Athlétisme Canada n’a reçu le feu vert pour les organiser qu’il y a trois semaines.