(Montréal) À trois mois des Jeux de Tokyo, la plupart des judokas canadiens n’ont pas encore le luxe de concentrer leur attention en vue du tournoi olympique. Car, à l’exception de Catherine Beauchemin-Pinard, qui est déjà assurée de son billet, tous les autres membres de l’équipe devront patienter au moins jusqu’aux Championnats du monde en juin pour clarifier leur sort.

Les Mondiaux de judo, prévus du 6 au 13 juin à Budapest, en Hongrie, seront le dernier tournoi international de sélection. Et de l’aveu même du directeur général et directeur de la haute performance à Judo Canada, Nicolas Gill, l’évènement sera déterminant.

« Je pense que ça peut avoir un impact gigantesque. Dans plusieurs catégories, il y a plus d’un compétiteur canadien ayant une chance de participer aux Jeux », a-t-il expliqué.

« Les Championnats du monde détermineront si nous devons faire des sélections à l’interne. Mais je pense qu’en ce moment, c’est un peu difficile de faire des prédictions, car on ne sait pas qui y sera présent ni comment chaque délégation va gérer la situation », a-t-il poursuivi.

Le classement mondial sert de critère de sélection olympique en judo et les résultats aux Championnats du monde seront pondérés à la hausse compte tenu de leur importance. Les 18 meilleurs athlètes dans chaque catégorie se qualifieront pour les Jeux. Quelques places additionnelles seront aussi disponibles, selon les critères continentaux.

Gill prévient que dans le contexte actuel de pandémie et de restrictions sanitaires, les scénarios pour l’équipe canadienne sont encore bien indécis.

« Les Mondiaux ont lieu dans six semaines. En temps de COVID, c’est une éternité. À deux semaines de l’évènement, nous serons en mesure de mieux analyser tout ça », a-t-il dit.

D’autant plus qu’un autre tournoi de sélection, auquel le Canada ne participera pas, est prévu au calendrier à Kazan, en Russie, du 5 au 7 mai.

« Cet évènement est susceptible de chambouler un peu les classements et de mettre la table pour les Mondiaux », a ajouté Gill.

Judo Canada a annoncé, jeudi, que neuf athlètes composeront l’équipe canadienne aux Mondiaux. Dans la majorité des catégories de poids, deux athlètes sont toujours sur les rangs pour obtenir leur sélection olympique.

« Avec des degrés très différents de complexité, a analysé Gill, certains ont leur sort entre leurs mains, d’autres ont besoin d’une combinaison de résultats pour garantir leur place », a-t-il résumé.

Antoine Valois-Fortier, médaillé de bronze olympique des Jeux de Londres, a préféré faire l’impasse sur les Mondiaux, même s’il n’est pas encore assuré de sa sélection au sein de l’équipe. Il se rétablit toujours d’une blessure au cartilage d’une côte survenue le mois dernier en compétition à Tbilissi, en Géorgie.

« J’ai pris en considération les risques versus ce que j’avais à gagner, a expliqué l’athlète de Beauport à la sortie d’une séance avec son thérapeute Fayez Abdulrahman. Il y a aussi le contexte actuel, avec plusieurs restrictions, dont la quarantaine au retour au pays.

« Afin de m’assurer d’arriver aux Jeux en santé, c’était la bonne décision à prendre afin de maximiser le temps qui reste », a conclu Valois-Fortier.