Jonathan Toews a mérité le surnom de «Capitaine Sérieux» à 22 ans, et l'étoile des Blackhawks de Chicago a reconnu que ses coéquipiers et lui s'approchaient de la finale de la Coupe Stanley, même s'il réalise en même temps à quel point il est difficile d'y accéder.

Il y a un an, les Blackhawks étaient éliminés de la finale de l'Association ouest en cinq parties par les Red Wings de Detroit, une équipe expérimentée qui a su s'imposer sans difficulté.

Les Blackhawks menaient leur série finale de l'Ouest 3-0 face aux Sharks de San Jose à l'aube du quatrième affrontement, dimanche, et advenant une victoire, ils obtiendraient le premier laissez-passer de la concession pour la finale de la Coupe Stanley depuis 1992 - alors que Toews était âgé de seulement quatre ans.

«Quand vous atteignez la finale d'association comme ce fut le cas l'an passé, vous êtes si près - même si nous étions seulement à la mi-chemin d'une conquête de la coupe Stanley l'année passée - que nous sentions que nous étions près du but», a déclaré Toews, qui a récolté au moins un point dans 12 matchs éliminatoires consécutifs, un record de concession.

«C'est un espèce de piège, a-t-il continué. Vous voulez gagner encore davantage. Vous sentez que vous avez tellement à perdre lorsque vous vous retrouvez dans une situation comme la nôtre cette année. Chaque match est stressant, et c'est difficile de s'endormir la nuit parce qu'on n'arrête jamais d'y songer.»

La série face aux Sharks, les champions de la saison régulière dans l'Ouest, s'est jouée sur la vitesse, la robustesse et quelques menus détails. Les Blackhawks ont remporté deux matchs sur la patinoire adverse et ont arraché une victoire de 3-2 en prolongation à domicile vendredi soir, grâce à un filet de Dustin Byfuglien.

«Je ne crois pas que nous méritons de tirer de l'arrière 3-0 dans cette série, mais c'est le cas», a confié l'entraîneur-chef des Sharks Todd McLellan.

Ses troupiers semblaient sereins samedi, alors qu'ils s'échangeaient le ballon de soccer dans le cadre d'un match amical dans les coulisses du United Center de Chicago.

«Nous n'avons d'autre option que d'être détendus. Nous accusons un retard de trois matchs dans cette série, et comprenons la situation», a analysé le défenseur des Sharks Rob Blake.

«Mais si nous nous asseyons et réflichissons à la situation dans son ensemble, ça semble désolant, de toute évidence, et donc nous acceptons les choses comme elles sont.»

Blake a ajouté que ses coéquipiers et lui ne devaient pas modifier leur préparation en prévision du quatrième match de la série, à part quelques petits détails, et simplement s'assurer de saisir les retours de lancers du gardien Antti Niemi et créer des chances de marquer en supériorité numérique. Ils n'avaient touché la cible qu'une fois en six occasions au cours des trois premières rencontres de la finale de l'Ouest.

Les Sharks peuvent aussi tirer des leçons de deux autres séries pour se motiver à remonter la pente. Les Flyers de Philadelphie, par exemple, ont comblé un déficit de 3-0 en demi-finale de l'Est pour finalement éliminer les Bruins de Boston. Les Sharks avaient aussi pris les devants 3-0 dans leur série demi-finale de l'Ouest face aux Red Wings, et s'étaient inclinés 7-1 dans le quatrième affrontement avant de revenir en force lors du match suivant pour éliminer les finalistes en titre de la Coupe Stanley.

«Nous avons parlé de la pression que nous avions ressentie après notre humiliation à Detroit, a dit McLellan. Les Red Wings ont joué sans complexe lors de ce match, le quatrième. Ils se sont présentés, et ont tout donné ce qu'ils avaient.

«Nous aimerions faire la même chose, en amorçant le match de manière détendue contre les Blackhawks, puis ajouter de la pression progressivement, a-t-il ajouté. Nous devons cependant nous assurer de franchir une étape à la fois.»