On a un sentiment de déjà vu alors que la Ligue nationale de hockey se prépare à entreprendre sa 91e saison.

Pour la deuxième année d'affilée, on procédera à la première mise au jeu de la saison régulière en Europe et on ne serait guère surpris si les Red Wings parvenaient à conserver la Coupe Stanley en juin prochain. Entre les deux, on aura droit à un autre match en plein air le jour de l'An.

À n'en pas douter, les Red Wings, les champions de la saison régulière et des séries éliminatoires la saison dernière, seront encore une fois une puissance dans la ligue, surtout avec l'addition de Marian Hossa.

Pour l'entraîneur Mike Babcock, la seule différence viendra de la perception des autres envers les champions. Dans le vestiaire des Red Wings, tout demeure exactement pareil.

«Je ne crois pas que le statut de l'équipe est vraiment différent de l'année dernière ou de l'année d'avant, a révélé Babcock. La différence se fait sentir quand nous ne jouons pas bien, les médias vont dire que ce sont les séquelles de notre coupe. Ce n'est pas vrai.

«Je pense qu'à un certain moment l'année dernière nous avons remporté une seule victoire en 10 matchs quand nous étions décimés par les blessures (en février). Cela n'avait rien à voir avec la conquête de la coupe, ce sont des choses qui arrivent dans cette ligue.»

La saison commence samedi avec des matches à Stockholm et Prague. Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh affrontent les Sénateurs d'Ottawa dans la capitale suédoise tandis que le Lightning de Tampa Bay fait face aux Rangers de New York en République tchèque. Ces mêmes équipes remettront ça l'une contre l'autre le lendemain.

Il s'agit d'un long voyage pour ces équipes mais la LNH estime que la visibilité obtenue sur un autre continent vaut le déplacement. En fait, c'est une expérience que d'autres voudraient vivre.

«Des joueurs me demandent comment il se fait que leur équipe n'a pas encore eu l'opportunité de vivre cette expérience, a précisé Paul Kelly, le directeur exécutif de l'Association des joueurs de la LNH. Nos joueurs sont vraiment très en faveur de cette expérience.»

La saison se poursuivra en Amérique du Nord à compter du 9 octobre, lorsque les Red Wings hisseront leur bannière au plafond du Joe Louis Arena avant le match contre les Maple Leafs de Toronto.

Les seuls absents importants cette année dans le camp des Red Wings sont Dominik Hasek et Dallas Drake, qui ont choisi de se retirer après la conquête de la Coupe Stanley. D'autres ont emprunté la même voie pendant l'été, dont Trevor Linden, Glen Wesley et Stu Barnes.

Ce sera également la première fois depuis 1989 qu'une saison prendra son envol sans la présence de Jaromir Jagr au sein d'une équipe. Le quintuple champion marqueur et ex-lauréat du trophée Hart est actuellement en Sibérie après avoir accepté un lucratif contrat avec le Omsk Avangard de Russie de la nouvelle Ligue continentale de hockey, connue sous le sigle KHL.

Il n'est pas le seul. Alex Radulov, Ray Emery, Jozef Stumpel, Sergei Brylin, Chris Simon, Steve McCarthy, Niko Kapanen, Wade Dubielewicz et Mark Hartigan évoluent désormais dans la KHL.

De ce côté-ci de l'Atlantique, l'avenir de quelques figures connues est toujours en suspens. Brendan Shanahan attend toujours que les Rangers de New York se donnent les moyens de lui offrir un contrat - plafond salarial oblige - tandis que Mats Sundin et Peter Forsberg n'ont pas encore décidé s'ils joueront cette saison.

Le feuilleton Sundin a alimenté les manchettes pendant tout l'été, plusieurs équipes montrant son intérêt pour le vétéran joueur de centre suédois. Mais le principal intéressé n'est toujours pas certain de vouloir faire tout ce qui est nécessaire pour demeurer une joueur de premier plan.

Quelques jeunes ados ont prouvé qu'ils sont vraiment prêts à faire le saut dans la LNH. Steven Stamkos, le premier choix au repêchage de 2008, a décroché un poste au sein du deuxième trio à Tampa tandis que Mikkel Boedker et Kyle Turris joueront ensemble avec la jeune équipe des Coyotes.

La situation à Phoenix rappelle celle des recrues Jonathan Toews et Patrick Kane à Chicago l'an dernier. L'entraîneur des Coyotes, Wayne Gretzky, veut offrir à Boedker et Turris toutes les chances de montrer leur talent.

Cela fait 15 ans que la Coupe Stanley n'a pas été remportée par une équipe canadienne et le Canadien de Montréal semble le mieux positionné pour mettre fin à cette disette. Le Tricolore a raflé le championnat de l'Association Est la saison dernière et il a ajouté à sa formation Alex Tanguay, Robert Lang et George Laraque.

L'équipe célèbre aussi son centenaire et elle aimerait gagner un 25e championnat.

Peu importe ce qu'il adviendra, Montréal sera véritablement le centre d'attraction de la planète hockey cette saison. Le Centre Bell accueillera le match des étoiles le 25 janvier et le repêchage amateur fin juin.

«C'est une opportunité en or de célébrer une équipe qui est une véritable institution, a précisé le commissaire Gary Bettman. Et je ne parle pas seulement en fonction du monde du sport. Le Canadien de Montréal est une grande institution en terme d'histoire, de traditions et de succès.»

Le joueur qui a connu le plus de succès dans l'uniforme tricolore au cours des deux dernières décennies sera fêté, le 22 novembre. C'est la soirée où le chandail numéro 33 de Patrick Roy sera retiré, un événement qui mettra fin au froid qui existe entre le joueur et l'organisation depuis que le gardien avait demandé son transfert en 1995.

Les chandails de Linden (numéro 16) à Vancouver, le 17 décembre, et de Mike Gartner (numéro 11) à Washington, le 28 décembre, seront également retirés de la circulation.

Les Blackhawks de Chicago seront pour leur part les hôtes du match en plein air, accueillant les Red Wings au légendaire Wrigley Field.