Michael Ryder a troqué le gros CH du Canadien pour le gros B des Bruins. Il a troqué le bleu, le blanc et le rouge qui caractérise Montréal depuis 100 ans pour le noir et le jaune associés depuis toujours à Boston.

Mais le joueur, lui, n'a pas changé. Pas du tout.

Et ce ne sont pas les 12 millions$ pour trois ans que lui ont offert les Bruins pour l'attirer au sein de leur formation qui stresseront l'ailier droit âgé de 28 ans.

Rencontré à son arrivée à Halifax, hier, Ryder a esquissé un large sourire lorsqu'on lui a demandé s'il croyait être en mesure de rebondir après sa décevante saison de 14 buts de l'an dernier.

«Oui, je vais rebondir», a lancé Ryder, qui avait connu deux saisons de 30 buts avant de voir ses statistiques plonger l'hiver dernier.

Malgré cette saison difficile, le Terre-Neuvien assure regarder l'avenir avec optimisme et confiance.

«Je n'estime pas avoir de choses à me prouver. Je sais ce que je suis capable de faire. Ce qui est arrivé l'an dernier fait partie du passé et j'aime mieux ne plus m'y attarder. Guy (Carbonneau) et moi n'avons pas échangé souvent l'hiver dernier. J'ai surtout parlé avec Kirk (Muller) et Bob (Gainey) à quelques occasions. Je ne garde pas de rancoeur à l'endroit de qui que ce soit. Le Canadien a décidé de me laisser aller et je suis simplement heureux d'avoir trouvé une équipe qui compte sur moi et qui a l'intention de me donner l'occasion de repartir à neuf et de réussir», a expliqué Ryder.

Débarqué à Boston tout juste à l'ouverture du camp - tous les autres joueurs patinaient au domicile des Bruins depuis deux semaines -, Ryder s'est retrouvé en territoire complètement étranger. Presque étrange

«Je ne reconnaissais pas l'uniforme sur mon dos et je ne connaissais pas un seul joueur au sein de l'équipe», a lancé Ryder.

Le seul visage familier était celui de son entraîneur-chef, Claude Julien. L'entraîneur qui l'a dirigé à Hull, dans la LHJMQ, à Hamilton, dans la Ligue américaine et à Montréal avec le Canadien.

«C'est évident qu'il m'a dirigé à quelques occasions, mais sa présence n'explique pas ma décision de me joindre aux Bruins. Une fois le premier juillet arrivé, les Bruins et les Canucks de Vancouver ont clairement indiqué qu'ils voulaient obtenir mes services. Je préférais jouer dans l'Est et le mandat que me proposaient les Bruins semblait plus intéressant.»

Et comment!

Depuis l'ouverture du camp d'entraînement, Ryder, qui sera appelé à prendre la relève de Glenn Murray, que les Bruins ont laissé aller au cours de l'été, évolue au sein d'un trio piloté par Marc Savard et complété par la jeune sensation Milan Lucic.

«Ce sont d'excellents joueurs de hockey. C'est tout nouveau et il faudra du temps pour nous connaître, mais c'est une bonne combinaison.»

En plus de ce trio, qui pourrait permettre à Ryder de retrouver sa touche de marqueur, les Bruins comptent sur le retour en forme de Patrice Bergeron. Le Québécois évolue en compagnie de Phil Kessel et Marco Sturm. Le jeune David Krejci pilote un troisième trio capable de produire en attaque.

Un gros changement avec l'an dernier.

«Nous formons une belle équipe, a déclaré Ryder. Et il ne faut pas oublier que les Bruins, malgré les blessures qu'ils ont combattues l'an dernier, ont poussé la série contre le Canadien à la limite des sept matchs. Je regarde l'avenir avec optimisme, autant pour moi que pour l'équipe.»