(Laval) Si au lever, dimanche, Jean-François Houle note des changements à sa chevelure, il n’aura probablement pas de difficultés à en trouver l’origine.

De sa position derrière le banc, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval a vu ses joueurs gaspiller deux avances de deux buts avant, finalement, d’arracher une importante victoire de 7-4 contre les Thunderbirds de Springfield devant une autre salle comble de 10 293 spectateurs, samedi après-midi à la Place Bell.

À l’issue des matchs joués samedi, le Rocket (32-28-8) demeure à égalité au cinquième rang de la division Nord de l’Association Est – le dernier donnant accès aux séries éliminatoires dans cette division – avec les Senators de Belleville (33-27-6), qui ont défait le Crunch de Syracuse 5-2 en soirée.

Les deux clubs, qui croiseront le fer dans une série aller-retour pour clore le calendrier régulier les 19 et 20 avril, totalisent 72 points. Les Senators ont cependant joué deux parties de moins.

Face à un rival qui disputait un troisième match en quatre jours et qui était arrivé à Laval autour de 2 h du matin en provenance de Belleville, le Rocket a dû travailler d’arrache-pied pour s’arroger deux précieux points au classement.

Ces deux points, il les doit principalement à trois joueurs, soit Mitchell Stephens (3-2), Lias Andersson (0-3) et Arnaud Durandeau (2-1), qui ont amassé 11 points au sein d’un trio nouvellement formé.

« Cette ligne-là a très bien joué. Durandeau a eu un fort match, Stephens aussi, puis Andersson. Ç’a été notre meilleure ligne aujourd’hui », a analysé Houle.

« C’est un match excitant pour les partisans, mais qui donne des cheveux gris aux coachs. Ce ne sont pas des matchs que l’on veut tout le temps voir. Mais je suis content que ça ait débloqué offensivement », a par ailleurs ajouté l’entraîneur-chef du Rocket.

Avec un score de 4-4 après 40 minutes, Durandeau a inscrit ce qui allait devenir le filet victorieux à 6 min 37 s de la troisième période. Stephens a ajouté le but d’assurance environ quatre minutes plus tard avant de compléter son tour du chapeau dans un filet désert.

« Capables de marquer des buts »

« On a commencé fort, on a été capables d’entrer dans leur zone, de travailler profondément derrière leurs défenseurs. On a réussi à créer des revirements et on a été capables de marquer des buts », a souligné Durandeau.

David Reinbacher (2e) et Philippe Maillet (20e) ont également trouvé le fond du filet pour le Rocket face au gardien Vadim Zherenko, qui a bloqué 30 rondelles.

Adam Gaudette a dirigé l’attaque des Thunderbirds avec deux buts, ses 39e et 40e, et une aide. Mikhail Abramov (1-1) et Joseph Duszak (1-1) ont complété.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jakub Dobes

Dépêché devant le filet du Rocket dans un deuxième match en moins de 24 heures, le gardien Jakub Dobes a fait face à 35 tirs et a réalisé plusieurs arrêts de qualité.

Le Rocket a joué ce match en l’absence du défenseur Justin Barron, rappelé d’urgence par le Canadien de Montréal en matinée, et de son pilier offensif Brandon Gignac, qui s’est blessé au bas du corps vendredi soir, contre le Crunch de Syracuse.

Il ne reste plus qu’un match local au Rocket, et celui-ci viendra clore la saison régulière le 20 avril, contre Belleville.

Entre-temps, les hommes de Jean-François Houle prendront la direction de Cleveland, tôt mardi, en vue de deux matchs contre les Monsters, jeudi et samedi prochain.

Départ canon du Rocket

Le 2 mars dernier à Springfield, Zherenko avait été la grande vedette d’une victoire de 7-3 des Thunderbird dans un match lors duquel le Rocket l’avait bombardé de 56 tirs.

Samedi après-midi, les joueurs du Rocket ont touché la cible en deux occasions en moins de huit minutes, et à l’aide de seulement six tirs.

Stephens a marqué son neuvième but de la saison à 4 min 4 s grâce à un tir de l’enclave, après du beau travail derrière le filet de la part de Durandeau et d’Andersson.

Environ trois minutes plus tard, Stephens et Andersson ont de nouveau fait sentir leur présence en zone adverse, et leur boulot a permis à Reinbacher d’inscrire son deuxième but de la saison à l’aide d’un tir de la ligne bleue.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Logan Mailloux

Le Rocket semblait alors en plein contrôle du match. Toutefois, une mauvaise punition à Logan Mailloux, profondément en zone adverse et pendant que son équipe bénéficiait de l’avantage d’un homme, a contribué au but d’Abramov à 11 min 6 s.

Deux autres punitions mineures au Rocket, une à Olivier Galipeau en fin de première période et l’autre à Gabriel Bourque après 19 secondes de jeu au deuxième vingt, ont mené au filet égalisateur de Gaudette, à 1 min 3 s.

La bonne nouvelle pour le Rocket, c’est que la première punition venait tout juste de prendre fin.

L’autre bonne nouvelle, c’est que le trio de Stephens, Andersson et Durandeau a repris là où il avait laissé tôt au premier vingt.

Les deux premiers ont travaillé avec acharnement derrière le filet et le troisième a fait vibrer les cordages à 6 min 10 s.

Ce but a eu un effet tonifiant pour le Rocket, qui a porté la marque à 4-2 66 secondes plus tard, grâce à un tir sur réception de Maillet, venu du cercle droit de mise en jeu.

Toutefois, le vent allait tourner au point où à peine cinq minutes après le filet de Maillet, les deux clubs étaient de nouveau à égalité.

Gaudette a d’abord marqué son deuxième but de l’après-midi, sur un tir de punition mal accueilli par les partisans du Rocket, à 11 min 40 s. Seulement 45 secondes plus tard, Duszak complétait une belle pièce à trois.

Pour la troisième fois du match, le Rocket s’est donné une avance de deux buts, en troisième période. Et cette fois-ci, la formation lavalloise a su la protéger.

« Notre objectif était de gagner la troisième période, et le match », a résumé Stephens.

« Tout le monde s’est impliqué. Les gars ont bloqué des tirs et Doby [Jakub Dobes] a joué un fort match. C’est le niveau d’engagement dont nous aurons besoin lors de nos quatre derniers matchs. »