Peut-on vraiment parler de rivalité lorsqu’une des deux équipes domine constamment l’adversaire ?

C’est la question qu’on est en droit de se demander à l’occasion de la visite des Bruins de Boston samedi soir au Centre Bell.

La rivalité Canadien-Bruins a en effet déjà été plus vive. Les deux rivaux ne se sont pas croisés en séries depuis 2014. En 2022-2023, le ridicule calendrier de la LNH faisait en sorte qu’il n’y avait que trois duels au menu.

Mais surtout, les Bruins ont remporté les 10 derniers duels entre les deux équipes, par un pointage agrégé de 46-19. La dernière victoire du Tricolore contre les Bruins remonte au 5 novembre 2019, une victoire signée Carey Price, grâce à des buts de Victor Mete, Paul Byron, Ben Chiarot et Tomas Tatar. Deux des cinq bougres ne jouent plus, et les trois autres évoluent sous d’autres cieux, tout comme les entraîneurs du CH à l’époque. Les seuls survivants de cette victoire sont Nick Suzuki, Brendan Gallagher et Joel Armia.

« Je n’étais pas au courant de cette séquence, mais ça nous donne encore plus de motivation de gagner », a laissé tomber l’attaquant du CH Alex Newhook, qui vivra son premier Canadien-Bruins.

Dans le vestiaire adverse, Brad Marchand a lui aussi assuré ne pas être au courant de la série victorieuse. Le nouveau capitaine des Bruins a enrobé le tout comme savait le faire Marc Trestman à la veille d’un match contre les Argonauts de Toronto, à l’époque où les Argos faisaient leur possible.

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Brad Marchand

« Chaque match est compétitif et s’il y a des massacres, ce sont des exceptions, a jugé Marchand. Tu tombes sur une bonne soirée, tu profites de bonds chanceux. On ne s’attend pas à ça, à voir comment ils jouent. Ils sont capables de marquer quatre ou cinq buts dans un match. Ils sont impressionnants et ont des joueurs très dangereux. »

Le problème pour Montréal, c’est que nonobstant l’histoire récente entre les deux clubs, les Bruins terrorisent la LNH jusqu’ici. Leur fiche de ,885 (13-1-1) est la meilleure du circuit en cette jeune saison.

C’est pourquoi Martin St-Louis a admis les voir comme « dominants. Ce ne sera pas un défi facile, mais c’est une occasion. C’est une équipe organisée, qui joue ensemble », a résumé l’entraîneur-chef du Canadien, à l’issue de l’entraînement matinal au Centre Bell.

La production de Caufield

Pour l’occasion, St-Louis comptera sur le retour de Rafaël Harvey-Pinard. L’attaquant a subi une frousse la semaine dernière en Arizona, lorsqu’il a semblé se blesser à une jambe. Le voici rétabli. Il remplacera Joel Armia dans l’effectif.

Samuel Montembeault défendra le filet du CH.

Du reste, il sera intéressant de surveiller Cole Caufield. Le héros des prolongations jusqu’ici cette saison compte certes 13 points en 13 matchs, mais il a surtout profité des différentes phases de jeu pour engraisser sa fiche. Un seul de ses cinq buts a été inscrit à 5 contre 5. L’an dernier, il avait inscrit 17 de ses 26 buts dans cette situation.

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Cole Caufield

« C’est important qu’il ait une bonne game à 5 contre 5 aussi, a admis St-Louis. Mais à Detroit, sans la rondelle, c’était un de ses meilleurs matchs, donc c’est encourageant. »

St-Louis a confirmé que Caufield et Nick Suzuki joueront de nouveau sur des trios différents samedi. Il les a séparés jeudi, jumelant Caufield à son bon ami Christian Dvorak, qui tentera maintenant d’aider le numéro 22 à marquer à 5 contre 5.

Il doit continuer dans la même veine. Il obtient des chances. Il possède un excellent tir. S’il continue à avoir des chances, ça va rentrer.

Christian Dvorak, au sujet de Cole Caufield

Dvorak n’a pas tort en ce sens. Caufield obtient jusqu’ici 10,98 tirs par tranche de 60 minutes à 5 contre 5. L’an dernier, il était à 9,96. Bref, les tirs sont là ; ne reste qu’à les convertir.

Ce qu’il devra faire samedi contre Jeremy Swayman, le gardien qui présente la meilleure efficacité (,952) dans la LNH cette saison.