(Calgary) L’extérieur du masque était décoré des mots « les gars seront des gars, pouvoir, rois ». À l’intérieur, on pouvait lire « douleur, suicidaire, besoin d’amour ».

Sur un autre masque, on pouvait lire à l’extérieur « intelligent, concentré, argent » et à l’intérieur « en colère, incertain, bi ».

Les masques, créés par des joueurs de hockey universitaires – dont certains ont joué au niveau junior majeur – ont fait l’objet d’un projet de recherche présenté vendredi lors du sommet Au-delà des bandes de Hockey Canada.

Ce sommet de deux jours avait pour but de s’attarder sur le hockey masculin d’élite, qui domine la culture du sport au Canada, et sur la masculinité toxique qui en fait partie et qui peut également engendrer du racisme, du sexisme et de l’homophobie dans le sport.

Les masques, distribués sur les tables de la salle de conférence pour examen, avaient pour but de montrer les effets de la masculinité toxique sur les hommes dans ce sport.

  • Les masques, distribués sur les tables de la salle de conférence pour examen, avaient pour but de montrer les effets de la masculinité toxique sur les hommes dans ce sport.

    PHOTO DONNA SPENCER, LA PRESSE CANADIENNE

    Les masques, distribués sur les tables de la salle de conférence pour examen, avaient pour but de montrer les effets de la masculinité toxique sur les hommes dans ce sport.

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« Ce sont des conversations que les hommes ne peuvent pas avoir », a déclaré la chercheuse Teresa Fowler, professeure adjointe à l’Université Concordia d’Edmonton.

Le huis clos des vestiaires et la violence présentée comme de la robustesse sont parmi les thèmes qui ont donné le coup d’envoi du sommet, qui s’achève samedi.

« On a dit aux hommes dans notre étude qu’ils devaient faire des choses qui allaient à l’encontre de leur constitution », a déclaré Teresa Fowler.

« L’un des joueurs savait qu’il devrait se battre, il n’arrivait donc pas à dormir, buvait dans l’avion et faisait tout ce qu’il fallait pour tenir le coup. »

Le public présent au sommet était composé de dirigeants du hockey mineur et professionnel. Les ateliers et les tables rondes étaient fermés aux médias.

Hockey Canada fait face à de la pression pour changer sa culture et celle du hockey à la suite de rapports et d’allégations d’agressions sexuelles et de bizutage.

L’un des exemples de bizutage les moins graves est celui d’une initiation de débutant au cours de laquelle un joueur masculin a été contraint de porter une robe dans le but de le faire se sentir inférieur au reste de ses coéquipiers.

Pour Katherine Henderson, l’ancienne directrice de Curling Canada qui a remplacé Scott Smith en tant que présidente et cheffe de la direction de Hockey Canada, le sommet était son premier évènement officiel au cours de sa première semaine de travail.

« Nos projets pourraient nous obliger à repenser certaines choses qui nous sont chères et que nous considérons comme vraies ou comme une partie intrinsèque du hockey », a déclaré Katherine Henderson dans son allocution d’ouverture.

« Le sommet est une étape pour comprendre un problème et commencer à déterminer où nous devons aller, qui doit être à bord et, franchement, qui doit descendre de l’autobus. »

Hockey Canada souhaite que ce sommet s’inscrive dans une série de rencontres, dont certaines portant sur le racisme, le sexisme et l’homophobie.