Les Canadiennes ont livré une lutte acharnée et robuste, mais ont vu leur titre leur glisser entre les mains, dimanche soir, en finale du Mondial féminin. Elles ont dû s’avouer vaincues par la marque de 6-3 devant leurs grandes rivales américaines. Une défaite crève-cœur…

Le refrain est bien connu : les meilleures joueuses font la différence dans les grands moments. Marie-Philip Poulin est l’exemple parfait. Encore dimanche, fidèle à son habitude, elle était de toutes les batailles dans le clan canadien ; elle a d’ailleurs inscrit un but et une passe. Mais sa rivale américaine Hilary Knight a trouvé le moyen d’en faire encore plus avec un tour du chapeau.

« Ce n’est pas le résultat que nous voulions, pas du tout, surtout à la maison, a dit la Québécoise au micro de TSN, après le match. C’est dur à avaler, mais je ne pense pas que ça nous définisse en tant que groupe. Il y a beaucoup de caractère dans ce groupe et nous retournerons au travail. »

Tout s’est joué dans les cinq dernières minutes de la rencontre. L’égalité de 3-3 persistait depuis une dizaine de minutes quand Brianne Jenner a été chassée pour avoir fait trébucher. Un peu plus d’une minute plus tard, Claire Thompson envoyait la rondelle dans les gradins en zone défensive.

Les Américaines recevaient ainsi un double avantage numérique sur un plateau d’argent… et elles n’ont pas laissé filer cette chance en or d’enfin s’emparer du titre mondial, qui appartient aux Canadiennes depuis 2021.

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS, FOURNIE PAR REUTERS CON

Les Américaines célèbrent la victoire.

Knight, qui avait déjà fait mouche une fois dans la rencontre, a marqué d’un tir de la pointe, son 100point en carrière en Championnat du monde. La numéro 21 a enfilé son troisième but à peine 27 secondes plus tard, en faisant dévier un tir de la jeune sensation Caroline Harvey.

Cette même Harvey s’est d’ailleurs révélée la joueuse la plus prolifique du tournoi. Du haut de ses 20 ans, la défenseure a terminé le tournoi au sommet des pointeuses avec une récolte impressionnante de 4 buts et 10 mentions d’aide en 7 matchs. En finale, elle a été la joueuse la plus utilisée de son équipe avec plus de 23 minutes (!) de temps de jeu.

Le duo Jenner-Poulin

Si l’identité des deux équipes en finale n’était en aucun cas une surprise, le résultat, lui, demeurait imprévisible… comme chaque fois que ces deux équipes s’affrontent. Et encore une fois, les amateurs ont été servis.

Avant que les Américaines scellent l’issue du match en fin de troisième période, les Canadiennes n’avaient encore jamais tiré de l’arrière dans la rencontre. Marie-Philip Poulin a été la première à trouver le fond du filet d’un tir sur réception en avantage numérique, mais Abbey Murphy a servi une tasse de café deux laits deux sucres à Erin Ambrose pour niveler la marque 1-1.

En deuxième période, Brianne Jenner a fait 2-1 d’un tir du haut de l’enclave. Encore une fois, les Américaines ont égalisé ; c’est là que Knight a inscrit son premier du match. Une minute plus tard, Jenner redonnait l’avance au Canada avec son deuxième de la rencontre. Caroline Harvey s’est chargée de faire 3-3 en début de troisième période.

Poulin, qui a vécu autant l’euphorie de l’or que la déception de l’argent au cours des 14 dernières années, affichait une mine déconfite en allant chercher le trophée des finalistes après la rencontre.

PHOTO FRANK GUNN, LA PRESSE CANADIENNE

Brianne Jenner

« Quand tu reçois cette médaille d’argent… C’est quelque chose qui reste avec toi, a-t-elle indiqué, toujours à TSN. Chaque fois que tu t’entraînes, que tu embarques sur la patinoire, tu t’en souviens. Ce moment-là était dur, mais ce sera une motivation pour nous toutes. »

Les représentantes de l’unifolié se sont battues jusqu’à la fin sous les yeux d’une foule bruyante et impliquée à Brampton. Elles ont dirigé 27 rondelles au filet dans la défaite, contre 22 pour les Américaines.

« Je vais réécouter le match, mais je suis assez fier de la façon dont elles ont joué », a indiqué l’entraîneur-chef canadien, Troy Ryan.

« Nous avons un groupe de joueuses qui a été très résilient tout au long de l’année. Elles trouvent des façons de rester dans ces matchs. De toute évidence, nous sommes très déçus, mais nous sommes satisfaits de notre processus et je suis fier de l’effort des filles ce soir. »

C’était la 21fois en 22 éditions du Mondial féminin que le Canada (12 victoires) et les États-Unis (9 victoires) s’affrontaient en finale. Si on se fie à ce ratio, disons que les Canadiennes devraient avoir une chance de se venger.