Si le Canadien gagne plus que prévu en ce premier tiers de saison, c’est tout le contraire chez le Rocket de Laval. Un des points positifs : les performances d’Anthony Richard. Avec les blessés qui s’accumulent chez le Tricolore, l’attaquant est en bonne posture pour être le prochain rappelé.

Depuis le début de la saison, Richard est le moteur offensif du Rocket. En 23 rencontres, il compte 15 buts et 10 mentions d’aide, ce qui le place au 5rang des pointeurs de la Ligue américaine.

Le principal intéressé ne se le cache pas ; il espère être le prochain à recevoir un appel du Tricolore.

« J’essaie de regarder les matchs pour voir s’il y a des blessures, mais les derniers matchs étaient un peu plus tard. J’ai regardé la première période [mardi], même chose à Vancouver. Mes amis, mes parents me textent quand il y a des blessures, mais je n’ai pas reçu d’appel ou rien », a-t-il dit mercredi matin, après un entraînement exigeant côté cardio à la Place Bell.

Il demeure que Richard n’est pas nouveau dans le monde du hockey professionnel. L’athlète de 25 ans – il aura 26 ans le 20 décembre – sait pertinemment que rien n’est jamais acquis. Il préfère donc jouer de prudence côté attentes.

« Il y a pas mal de gars qui jouent bien, a-t-il indiqué. C’est sûr que si tu regardes juste offensivement, oui, mon nom est en haut de tout le monde présentement. »

Si l’appel vient, il viendra. Mais pour l’instant, je travaille fort avec le Rocket.

Anthony Richard

Son entraîneur-chef, Jean-François Houle, s’est montré plus direct, affirmant que son attaquant « mérite un rappel ». « Il compte des buts, il utilise sa vitesse. Offensivement, il est excellent pour nous présentement. […] C’est l’organisation qui va prendre une décision, mais si [les dirigeants] me demandent mon conseil, ça va être facile, dans mon livre à moi. »

Lundi, le collègue Guillaume Lefrançois a justement demandé au vice-président des opérations hockey du Tricolore, Jeff Gorton, si Richard était en train de se positionner comme candidat numéro un chez le Rocket.

« On remarque assurément ce qu’il fait, a répondu Gorton. On ne le connaissait pas des tonnes, à part que de savoir que le Lightning de Tampa Bay l’avait rappelé pendant les séries et qu’il avait été bon contre Laval. Il a plus d’un point par match jusqu’ici. Son jeu ne passe pas inaperçu. »

En entendant ces commentaires, l’attaquant a reconnu que c’était « valorisant » de savoir qu’il ne jouait pas « pour rien ». « Si je jouais aussi bien et que ça n’était pas reconnu, ce serait très décevant », a-t-il ajouté.

Veilleux, Bouchard, Groulx

Sélectionné au quatrième tour du repêchage de 2015 par les Predators de Nashville, Richard roule sa bosse dans la Ligue américaine depuis 2016. Il a connu de bonnes premières saisons avec les Admirals de Milwaukee, récoltant 36 points à sa deuxième campagne, puis 47 la suivante. Mais il est ensuite « tombé un peu en dessous du radar », dixit Richard lui-même.

En début de saison, l’an dernier, il a été retranché de la formation à quelques reprises. Puis, les Predators l’ont échangé au Lightning en février. Ce changement d’équipe a été comme un second souffle, « une relance à [sa] carrière ». Au sein du club-école du Lightning, il a appris à être plus patient et confiant avec la rondelle.

Ç’a vraiment commencé à Syracuse. J’ai eu de bons entraîneurs : Éric Veilleux, Gilles Bouchard et Benoit Groulx. Ce sont des entraîneurs renommés au Québec. Ils ont pris le temps de s’asseoir avec moi et de faire de la vidéo.

Anthony Richard

Son rappel par le Lightning en séries éliminatoires lui a ensuite donné un « boost de confiance », même s’il n’a pas disputé de match.

« Je savais au fond de moi que j’étais capable de jouer là. Depuis le camp [à Montréal], je joue vraiment du hockey comme je jouais junior. Je suis vraiment content de la manière dont je joue présentement. »

Rapide sur ses patins

Un des aspects les plus frappants du jeu de Richard demeure sa vitesse. Vif, explosif, l’attaquant de 5 pi 10 po a toujours mis beaucoup d’accent sur son patin.

Merci à mes parents, qui ont déboursé beaucoup d’argent sur le power skating !

Anthony Richard

« On était chanceux à Trois-Rivières, dans le sport-études, on avait toujours un coach de power skating. J’ai toujours été ultra-rapide, mais travailler sur sa technique, ça fait qu’on peut avoir une deuxième vitesse, comme on dit. Souvent, c’est ça qui fait la différence. »

Selon le capitaine du Rocket, Alex Belzile, qui a disputé 13 matchs avec le Tricolore, « même dans la Ligue nationale, [Anthony] serait un des gars très vite ».

« Je pense que si [je joue dans la LNH], je pourrais m’ajuster plus rapidement, être moins désorienté côté vitesse parce que l’exécution est plus vite, croit Richard. Je pense qu’après un certain moment d’adaptation, ma vitesse pourrait faire que je me démarque éventuellement sur le long terme. »