Il y a toujours un danger à effectuer des transactions en réaction à d’autres évènements.

Le DG des Flames, adversaires du Canadien jeudi soir à Calgary, a été placé dans cette position cet été.

La star de l’équipe Johnny Gaudreau venait de quitter de son propre chef sur le marché des joueurs autonomes, après une saison de 115 points, sa meilleure en carrière.

L’autre compteur de 100 points du club, Matthew Tkachuk, avait exigé un départ et on l’a exaucé en l’échangeant aux Panthers de la Floride pour Jonathan Huberdeau et le défenseur MacKenzie Weegar.

La grogne était palpable à Calgary. Et après une saison de 111 points, et le sixième rang au classement général, Brad Treliving avait envie de tout, sauf d’une reconstruction. Et ses patrons voyaient probablement la même chose que lui.

PHOTO JEROME MIRON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

MacKenzie Weegar et Jonathan Huberdeau

Sous pression comme Treliving l’était cet été, on risque de prendre les mauvaises décisions. On ne prend pas le risque d’attendre si Sean Monahan a bien récupéré de ses interventions chirurgicales, on cède un choix de première ronde au Canadien pour se débarrasser de son contrat et boucher un trou au centre en acquérant l’un des joueurs les plus convoités sur le marché des joueurs autonomes, Nazem Kadri.

Mais à moins d’être sous pression, mettre sous contrat pour sept ans et 49 millions un attaquant de 32 ans après sa meilleure saison en carrière, et de loin, ne constitue pas l’idée la plus géniale. Surtout qu’il a fallu se départir d’un choix de première ronde en 2024 pour faire de la place à ce contrat sous le plafond salarial.

Monahan, 28 ans, se pointe à Calgary aujourd’hui au poste de deuxième centre du CH, entre Josh Anderson et Joel Armia, avec 14 points, dont 5 buts, en 22 matchs, 55 % de succès lors des mises en jeu et un temps d’utilisation de 17 : 25.

Kadri, de quatre ans son aîné, a amassé 15 points, dont 8 buts, en 22 matchs, joue en moyenne 17 : 01 et présente un taux de succès de 46 % lors des mises en jeu.

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Nazem Kadri

L’entraîneur des Flames Darryl Sutter a d’ailleurs vanté Monahan mercredi dans ce texte de Guillaume Lefrançois.

On ne blâme pas Treliving, placé dans une situation difficile, et peut-être, aussi, Monahan avait-il besoin de ce changement d’air pour relancer la carrière, mais les résultats ne sont pas à l’avantage des Flames pour l’instant.

Quand on est sous pression, et qu’on vient d’échanger sa jeune vedette de 24 ans, Tkachuk, pour deux joueurs de 29 ans (Huberdeau) et 28 ans (Weegar) à un an d’obtenir l’autonomie complète, on s’assure de retenir ceux-ci à long terme, peu importe le prix.

Même si Huberdeau nous est éminemment sympathique, qu’il rend une province très fière, il s’agit d’un très bon contrat pour lui, mais d’un très mauvais pour les Flames, malgré tout son talent. Huberdeau aura 30 ans lorsqu’il entamera l’an prochain la première année de cette entente de huit ans pour 10,5 millions par saison. Il aura 39 ans à la conclusion de son entente.

Weegar, lui, a émergé comme défenseur de premier plan à 26 ans, avec les puissants Panthers de la Floride. Il a signé un contrat de huit ans lui aussi, qu’il entamera à 29 ans, à une moyenne annuelle de 6,25 millions, presque le double de son salaire annuel.

Où en sont les Flames en ce quart de saison ? Au cinquième rang de la section Pacifique avec une fiche de 10-9-3 (23 points, comme le CH), dernier club qualifié pour les séries, un point devant Minnesota et Nashville, avec un match de moins à disputer.

Tyler Toffoli, 30 ans, obtenu du Canadien à la date limite des échanges en retour d’un choix de première ronde en 2022 (Filip Mesar), d’un choix de cinquième ronde en 2023 et du jeune Emil Heineman, 21 ans, deux buts en cinq matchs à Leksands, en première division suédoise (SEL), est le premier compteur du club avec 16 points en 22 matchs.

PHOTO JAMES GUILLORY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Tyler Toffoli

Jonathan Huberdeau vient au cinquième rang avec 12 points en 19 rencontres, mais sept points à ses neuf derniers matchs, au sein du premier trio avec Elias Lindholm et Tyler Toffoli.

Malgré leurs ajouts à l’attaque, les Flames se classent au 19e rang de la LNH avec une moyenne de trois buts marqués par match. Ils sont 22es en supériorité numérique.

L’avenir ? Les Flames ont repêché seulement trois fois en 2022, au deuxième, cinquième et septième tour. Ils ont sacrifié leur choix de première ronde en 2025 (ou 2024), mais récupéré un choix de première ronde en 2025 des Panthers de la Floride.

Le club-école des Flames, mené par les jeunes Jakob Pelletier, Connor Zary, Jérémie Poirier et Cole Schwindt, tous âgés de 21 ans ou moins, va bien.

L’été 2022 définira le règne de Brad Treliving à Calgary. Pour le meilleur et pour le pire.

Les Ducks ont l’entraîneur parfait pour gagner la course !

Anaheim domine la course au dernier rang de la LNH, mais commence à avoir de la compétition en queue de classement avec les huit défaites consécutives des Blackhawks de Chicago. Les Ducks sont à deux points des Hawks, avec un match de moins à disputer. Les Blue Jackets, ravagés par les blessures, sont à égalité avec Chicago, avec un match de plus à jouer. Les Sénateurs, contre toute attente, et les Coyotes de l’Arizona, ont 17 points, trois de plus que les Ducks. Un sixième club, San Jose, n’est pas très loin devant, avec un peu plus de points, 20, mais 26 matchs déjà de disputés.

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Dallas Eakins, en haut au centre

Anaheim a intérêt à ne pas changer d’entraîneur s’il veut rester dernier. On se demande comment le coach actuel, Dallas Eakins, en est à une sixième saison dans la LNH. On lui a offert un club en transition en Californie, certes, mais ses résultats, à Edmonton et Anaheim, sont catastrophiques : fiche de 119-178-48 en carrière, et évidemment aucune participation en séries éliminatoires. Son bref passage chez les Oilers n’a pas été glorieux, il a été chassé un an et demi après avoir fait disparaître les vestiges du passé dans le vestiaire des Oilers pour éviter à ses jeunes joueurs de la pression supplémentaire. Il pourrait bien en être à son dernier tour de piste.

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