Le commissaire Gary Bettman s’est exprimé sur la décision controversée des Bruins de Boston d’offrir une deuxième chance à Mitchell Miller. À son avis, le défenseur n’est pas « éligible à jouer dans la LNH. »

Vendredi, les Bruins se sont entendus avec Miller. Un choix qui en a fait sourciller plusieurs.

Il avait été repêché, puis libéré par les Coyotes de l’Arizona en 2020 après qu’une histoire d’intimidation envers un jeune Noir en retard de développement avait fait surface. Le joueur de 20 ans se rapportera à leur club-école en premier lieu.

Sauf qu’à en croire les propos du commissaire Gary Bettman, Miller n’est pas près de faire le saut dans la LNH.

Nous n’avons pas été consultés par les Bruins lorsqu’ils ont décidé de le mettre sous contrat. J’ai parlé à Cam Neely depuis la signature. Il ne vient pas dans la LNH.

Gary Bettman, commissaire de la LNH

« Il n’est pas éligible à jouer dans la LNH et je ne peux pas vous dire qu’il le sera un jour », a-t-il ajouté.

Selon lui, les actes commis par Miller dans le passé sont « répréhensibles » et « inacceptables ».

Il croit que le jour où Miller cognera aux portes de la LNH, il faudra que la ligue et l’organisation trouvent un terrain d’entente.

Il a précisé que les Bruins étaient « libres de le mettre sous contrat, tant qu’il joue ailleurs. »

Bettman a aussi affirmé que l’organisation bostonnaise comprenait la situation.

Bergeron aux aguets

Dans le vestiaire des Bruins, il y en a un qui n’a pas l’intention de rester les bras croisés : le capitaine et leader incontesté de l’équipe, Patrice Bergeron. D’autant plus qu’il a lui-même allongé quelques dizaines de milliers de dollars pour appuyer des organismes du Québec luttant contre le racisme.

PHOTO WINSLOW TOWNSON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Patrice Bergeron

« La culture implantée ici s’oppose à ce type de comportements. Nous sommes une équipe bâtie sur le caractère, avec des gens de caractère. Ce qu’il a fait est inaceptable et nous ne l’acceptons pas. Dans ce vestiaire, nous défendons l’inclusion, la diversité et le respect.

« Ce sont des mots importants et c’est au cœur de nos valeurs. Nous attendons des gens qui portent ce chandail qu’ils soient de la plus haute intégrité. Nous espérons qu’il a grandi et changé. Si nous voyons dans ce vestiaire le même jeune de 14 ans qui a commis ces actes, il ne sera pas le bienvenu.

Notre culture d’équipe ne changera pas. J’en suis fier. Elle ne changera pas. Les changements doivent venir des personnes elles-mêmes.

Patrice Bergeron

Miller avait été le tout premier choix des Coyotes lors du repêchage de 2020. Par la suite, un article-choc de l’Arizona Republic avait révélé la teneur de l’intimidation qu’avait fait subir Miller à Isaiah Meyer-Crothers, quatre ans plus tôt.

Le journal écrivait ceci : « Il y a quatre ans, Miller a reconnu devant une cour de la jeunesse de l’Ohio avoir intimidé Isaiah Meyer-Crothers, notamment en lui faisant lécher un bonbon qui avait été frotté à son insu dans un urinoir. Meyer-Crothers a aussi dit que Miller l’interpellait constamment en utilisant le mot qui commence par la lettre N et le frappait à répétition. D’autres élèves ont confirmé aux policiers les allégations que Miller utilisait des insultes à caractère raciste. »

Sous pression, les Coyotes avaient fini par libérer le joueur.

Vendredi après-midi, le directeur général des Bruins, Don Sweeney, a tenté d’expliquer sa décision. Décision qu’il a qualifiée de « très difficile, autant personnellement que professionnellement ». Il a dit croire en la « rédemption » du joueur, même s’il avance dans la foulée que le choix de son organisation pourrait s’avérer le « mauvais ». Le DG a souligné avoir longtemps analysé les pour et les contre de cette signature.

« On savait que ça allait nous amener beaucoup de négativité dont nous n’avions pas besoin, bien honnêtement. Mais chaque fois qu’on voulait rebrousser chemin, on revenait au fait qu’il a fait ces gestes lorsqu’il avait 14 ans. »

Selon Sweeney, « ç’aurait été beaucoup plus facile de ne rien faire ».

« Les bottines devaient suivre les babines [we had to walk the walk] », a-t-il illustré.