(Winnipeg) Le Canadien a excédé les attentes pour son premier bloc de 10 matchs. Voilà qu’il pourrait obtenir un coup de pouce à l’amorce du deuxième segment.

Joel Edmundson pourrait en effet revenir au jeu ce jeudi face aux Jets, dans son Manitoba natal.

Edmundson a participé à l’entraînement optionnel de mercredi, et il portait un gilet rouge comme plusieurs de ses coéquipiers, signe qu’il peut désormais encaisser de la violence physique comme Ricky Martel au Centre Paul-Sauvé.

Edmundson n’a pas rencontré les médias, mais Martin St-Louis l’a fait. Et l’entraîneur-chef a parlé d’une « grosse possibilité » de retour au jeu pour le grand numéro 44.

Quand un joueur comme ça travaille fort pour revenir, il est enthousiaste, il amène de l’énergie et c’est contagieux.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Ça amène de l’énergie, mais plus concrètement, ça amène un surplus de joueurs. Le Tricolore compte en effet le maximum de 23 joueurs en santé dans son effectif. Pour faire une place à Edmundson, Kent Hughes devra en céder un, que ce soit à Laval ou dans une transaction.

Un ajout sur la liste des blessés aurait permis de reporter le problème, mais Evgenii Dadonov semble remis du mal qui l’affligeait, quel qu’il soit, puisqu’il a patiné mercredi. Bousculé en fin de match mardi, Juraj Slafkovsky était également sur patins. Idem pour Jake Evans, dont la soirée mardi a pris fin avec un combat contre Mason Shaw.

Si la solution passe par Laval, il faut que ce soit un joueur qui n’a pas à passer au ballottage, car un joueur demeure au sein de la formation tant qu’il n’a pas passé 24 heures au ballottage. C’est seulement après cette période qu’il peut être envoyé dans la Ligue américaine.

Les attaquants Cole Caufield et Juraj Slafkovsky de même que les défenseurs Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj sont les seuls joueurs du Canadien qui peuvent être rétrogradés à Laval sans passer par le ballottage. Si Hughes est incapable de conclure une transaction d’ici là, il devra donc céder un de ces cinq jeunes. Divulgâcheur : ça ne sera pas Caufield. Ni Harris, joueur le plus utilisé par St-Louis depuis cinq matchs.

Une équipe compétitive

Après 10 matchs, on connaît mieux cette édition 2022-2023 du Canadien. Une édition qui a dépassé les – très faibles – attentes jusqu’ici, avec une fiche de 5-5-0, et des performances dans des aspects du jeu qui n’étaient pas vus comme des forces en début de saison.

Ainsi, le Tricolore est 13e dans la LNH en désavantage numérique (80,7 %) malgré la perte ou l’absence de nombreux piliers dans cette facette ces derniers mois, d’Artturi Lehkonen à Paul Byron, en passant par Ben Chiarot et Joel Edmundson.

L’équipe vient en 7e place pour les mises au jeu (53,2 %), même s’il n’y a pas de Patrice Bergeron ou de Ryan O’Reilly dans ses rangs.

C’est aussi un club qui a remporté trois victoires dans les sept matchs où il a accordé le premier but. L’an passé, accorder le premier but équivalait à une condamnation à mort, comme en faisait foi sa fiche de 6-38-8 quand l’adversaire ouvrait la marque.

Ce qui plaît le plus à St-Louis ? « Je trouve qu’on est organisés. Les entraîneurs, cet été, on a travaillé fort là-dessus, a-t-il fait valoir. Les meilleures équipes sont organisées. Ça part des mises au jeu, de l’avantage numérique, du désavantage, des concepts en zone offensive, de comment se défendre. Je suis content qu’on soit organisés, je suis content de notre niveau de travail. On se bat à tous les matchs. On a une mentalité de meute.

L’autre chose qui m’impressionne, c’est l’engagement mental. Être organisé, c’est beaucoup de meetings, de vidéo. On essaie de ne pas faire de trop longues sessions. Aujourd’hui, on a fait un entraînement optionnel, parce qu’on leur en demande beaucoup.

Martin St-Louis

« D’un point de vue externe, des partisans ou des médias, il n’y avait pas tant d’attentes, mais nous, on savait qu’on avait du talent, qu’on formait une bonne équipe », a estimé Jake Evans.

L’équipe conclura ce jeudi un voyage de quatre matchs. Grâce à ses victoires à Buffalo et à St. Louis, le Canadien est déjà assuré de rentrer à Montréal avec quatre points sur une possibilité de huit. Le coach a beau répéter que le processus a préséance sur les résultats, il sait que son groupe pourrait accomplir quelque chose de bien en battant Winnipeg.

« En anglais, on dit que good is the enemy of great. Le bon, c’est l’ennemi de l’excellence. Être bon, c’est dur, mais pas autant que l’excellence. Avant de partir, une fiche de 2-2 aurait été un bon voyage. Là, on a la chance d’avoir un excellent voyage. »

Un départ pour Montembeault

PHOTO JEFFREY T. BARNES, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Samuel Montembeault

L’entraînement de mercredi étant optionnel, 14 joueurs y ont pris part. Impossible, donc, de savoir si St-Louis prévoit apporter des changements. La seule confirmation, c’est que Samuel Montembeault défendra le filet du Canadien. Il s’agira de son quatrième départ de la saison. Le Québécois présente une fiche de 2-1-0, une moyenne de 2,32 et une efficacité de ,931.