À moins d’un revirement de situation, Pierre-Olivier Joseph devrait jouer pour la première fois de sa carrière devant parents et amis au Centre Bell ce lundi soir.

Comme c’est le cas pour presque tous les Québécois qui voient ce moment approcher, le défenseur des Penguins de Pittsburgh a exprimé à quel point il était fébrile et ému à la veille du match opposant son équipe au Canadien. Or, il a pris soin de préciser aux journalistes de la ville de l’acier que même s’il s’agira d’une première comme joueur, ce ne sera pas une première tout court.

La première (et dernière) fois qu’il a patiné au Centre Bell, c’était en effet à titre de porte-drapeau pendant une cérémonie d’avant-match. Joseph évalue qu’il devait être à l’époque en sixième année. C’était justement contre ces mêmes Penguins, « peut-être même en séries éliminatoires », a-t-il ajouté.

Précision ici : comme il est né en juillet 1999, l’une des deux informations pourrait être erronée. Soit il était bel et bien en sixième année et c’était plutôt avant un match de saison. Soit c’était au deuxième tour des séries de 2010, auquel cas il était alors en cinquième année.

Nous n’aurons d’autre choix que de vivre dans l’incertitude, car pour valider l’information exacte, il faudrait consulter « la vidéo sur un CD », dixit le défenseur aujourd’hui âgé de 23 ans. On se doute que cet artéfact se cache quelque part au sous-sol du domicile familial des Joseph.

« En grandissant, tout ce que je faisais revenait au Canadien », a-t-il encore raconté, dimanche, quelques heures avant que son équipe ne s’envole vers la métropole.

L’anecdote du drapeau demeure pour lui un « fait saillant » de sa jeunesse dans cet édifice qu’il a visité à d’innombrables reprises comme spectateur, que ce soit pendant son enfance ou, plus récemment, pour encourager son frère Mathieu, qui s’alignait avec le Lightning de Tampa Bay en finale de la Coupe Stanley en 2021.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Mathieu Joseph pose en compagnie de sa mère France, de son père Frantzi, de son frère Pierre-Olivier et de la coupe Stanley lors d’une visite à Saint-Hyacinthe en août 2021.

C’est aussi des gradins du Centre Bell qu’il a applaudi les exploits de son idole P.K. Subban. « Je voulais être aussi bon que lui et, un jour, jouer contre lui. » Le rêve ne s’est hélas jamais réalisé, puisque Subban a annoncé sa retraite avant que Joseph puisse l’affronter.

« Instinct »

Le Québécois souhaite que cette saison soit la bonne pour lui. Au terme du camp d’entraînement des Penguins, il s’est taillé un poste régulier.

Ainsi, après avoir disputé la majorité des trois dernières campagnes dans la Ligue américaine, obtenant seulement 20 matchs avec le grand club, il espère poser ses valises pour de bon à Pittsburgh.

Les choses roulent drôlement bien pour les Penguins jusqu’ici. Menée par un Sidney Crosby en état de grâce (6 points en 2 matchs), la formation a signé des victoires convaincantes de 6-2 contre les Coyotes de l’Arizona et contre le Lightning.

Au sein du troisième duo de défenseurs, Joseph a chaque fois joué une quinzaine de minutes à la gauche de Jan Rutta. Il s’est surtout senti à l’aise contre Tampa, samedi.

Je tente de jouer avec instinct sans être trop nerveux. C’est un défi que d’affronter de bonnes équipes comme ça, et je pense l’avoir relevé.

Pierre-Olivier Joseph

Vantant la qualité de son « exécution », l’entraîneur-chef Mike Sullivan a notamment apprécié l’apport de Joseph au but de Jeff Carter, en troisième période. Immédiatement après une mise en jeu en zone défensive, le défenseur a dégagé son territoire par l’arrière de son filet, ce qui a lancé Kasperi Kapanen en surnombre avec Carter.

Poehling

Sullivan a aussi eu de bons mots pour Ryan Poehling, dimanche. Flanqué de Josh Archibald et de Brock McGinn, l’ancien du Canadien pilote le quatrième trio des Penguins.

PHOTO CHARLES LECLAIRE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Ryan Poehling (25) et Lawrence Pilut (20) tentent de prendre le contrôle de la rondelle lors d’un match préparatoire entre les Penguins et les Sabres de Buffallo, le 7 octobre.

Il a été blanchi en deux matchs, mais son travail n’est pas passé inaperçu. Poehling a jusqu’ici remporté 61,5 % de ses mises au jeu (17 en 26), si bien que son unité s’est vu confier plusieurs mises en jeu en zone défensive à forces égales.

« C’est un trio qui apporte beaucoup de tempo, et on a une grande confiance en eux vu leur responsabilité défensive, a détaillé Sullivan. Ils apportent de la vitesse et mettent de la pression sur les défenseurs adverses pour contrer la relance. C’est la contribution qu’on attend d’eux. »

Poehling s’est retrouvé à Pittsburgh avec Jeff Petry, pendant l’été, en retour de Mike Matheson et d’un choix au repêchage. L’attaquant américain tente de donner un nouveau souffle à sa carrière, après avoir été incapable de se trouver une niche chez le Tricolore.

Si la formation des Penguins demeure intacte, Petry et lui affronteront leur ancienne équipe lundi soir au Centre Bell.