Le hockey féminin prend des propensions de plus en plus importantes au pays. Les athlètes au sud de la frontière veulent emboîter le pas aux joueuses canadiennes, même si ça implique de collaborer avec leurs rivales.

Hilary Knight, Abby Roque et Megan Keller ont toutes les trois perdu la médaille d’or face au Canada lors de la dernière finale olympique. Elles ont toutefois mis de côté l’animosité naturelle qui définit la rivalité entre les deux nations pour promouvoir le hockey féminin.

C’est à Verdun, au Centre 21.02, qu’avait lieu samedi la première rencontre du Showcase de hockey féminin de la Professional Women’s Hockey Players Association (PWHPA). Quatre équipes s’affrontent au cours du week-end et la formation gagnante sera couronnée ce dimanche soir.

Les meilleures joueuses au monde s’étaient donc donné rendez-vous, devant des centaines de spectateurs, pour montrer ce qu’il se fait de mieux en hockey féminin.

  • L’Américaine Abby Roque célèbre un but de ses coéquières.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    L’Américaine Abby Roque célèbre un but de ses coéquières.

  • Marie-Philip Poulin

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    Marie-Philip Poulin

  • Mélodie Daoust (15) tente de rejoindre une coéquipière.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Mélodie Daoust (15) tente de rejoindre une coéquipière.

  • L’Américaine Alex Carpenter cogne à la porte du filet adverse.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    L’Américaine Alex Carpenter cogne à la porte du filet adverse.

  • Hilary Knight

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    Hilary Knight

  • Mélodie Daoust prend le temps de saluer les partisans après la rencontre.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Mélodie Daoust prend le temps de saluer les partisans après la rencontre.

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Si des joueuses canadiennes comme Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens et Mélodie Daoust étaient présentes, plusieurs membres de l’équipe nationale américaine ont aussi enfilé leurs patins pour s’impliquer.

Faire mieux et faire plus

Les joueuses américaines ont la même ambition que les Canadiennes. Elles veulent elles aussi que le hockey féminin soit reconnu à sa juste valeur, et même si une part considérable du travail est effectué au Canada, les États-Unis ne sont pas en reste.

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Megan Keller

Nous avons un but, mais surtout une responsabilité. Il faut déjà penser aux petites filles qui nous regardent.

Megan Keller

De son côté, Knight a expliqué que la PWHPA faisait aussi un excellent travail aux États-Unis pour atteindre le plus de jeunes joueuses possible. L’association est « primordiale » au pays de l’Oncle Sam.

Roque aussi est heureuse que la fédération américaine de hockey emboîte le pas et que ce désir de faire mieux se répande partout en Amérique du Nord : « La plupart des joueuses s’impliquent aussi dans la communauté. On veut créer des plateformes, des programmes. Nous voulons, nous aussi, toucher le plus de gens possible. »

Manque de visibilité

Le nombre d’inscriptions augmente, des groupes se rassemblent pour créer des ligues, les amateurs répondent présents aux différents rendez-vous et le calibre est impressionnant. Presque tout est réuni pour que le hockey féminin soit enfin reconnu à sa juste valeur. Les Américaines croient qu’une seule pièce manque pour compléter le casse-tête : la visibilité.

Keller, l’une des meilleures joueuses de défense au monde, trouve dommage que l’exposition du hockey féminin soit défaillante, compte tenu du fait qu’il y a un public pour cette discipline.

Il faut nous faire voir de plus en plus. C’est la seule manière de populariser notre sport.

Megan Keller

Sa compatriote Abby Roque croit cependant que d’avoir une structure plus stricte pourrait favoriser la croissance du sport et le développement des jeunes joueuses. Dans un monde idéal, dans une ligue viable, les joueuses pourraient s’entraîner ensemble quotidiennement, alors qu’actuellement, c’est plus disparate.

Les Américaines et les Canadiennes main dans la main

Il est rare de voir une telle cohésion entre des joueuses qui se sont si souvent détestées lors de rencontres internationales, mais « on le fait pour le hockey », a lancé Knight.

L’étoile du hockey américain connaît bien le marché canadien et québécois, ayant évolué pour les Canadiennes de Montréal de 2017 à 2019. Ayant été des deux côtés de la frontière, elle est à même de constater que malgré leur rivalité, les deux nations peuvent cohabiter pour faire avancer leur sport. C’est ce que les joueuses cherchent à prouver pendant cette tournée.

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Hilary Knight

Dans ce contexte, il faut être ensemble, pas les unes contre les autres. On le voit moins du côté des hommes et pourtant, nous avons une très grande rivalité.

Hilary Knight

« Ça en dit long sur la cause qu’on défend », a dit Roque. Elle pense que les joueuses de tous les pays méritent un meilleur sort.

Idem pour Keller, qui laisse entendre que dans ce genre de contexte, la seule équipe qui compte est celle qui souhaite aider à promouvoir le hockey féminin, et samedi, toutes les joueuses jouaient dans la même équipe.

« Peu importe d’où on vient, si on rassemble les meilleures joueuses au monde, le calibre sera plus élevé et c’est ce qui importe », a renchéri l’athlète de 26 ans.