Le Canadien aimerait bien pouvoir divorcer de Jeff Petry, mais comme on l’écrit parfois dans un statut Facebook : c’est compliqué.

C’est compliqué pourquoi ? Pour une foule de raisons. La première est financière ; qui, au juste, voudra d’un défenseur de 34 ans, avec encore trois ans de contrat dans la petite poche de son sac d’équipement, à un impact de 6,25 millions de dollars par année sur la masse salariale ?

Ensuite, c’est compliqué parce que Kent Hughes, au fond, aime bien Jeff Petry, un défenseur droitier comme le Canadien en possède bien peu. La dernière chose que veut le directeur général montréalais, c’est de refiler Petry en retour d’un choix de septième tour et de « considérations futures », ce qui signifie souvent rien, juste rien.

Enfin, dans le grand ordre des choses, il y a ça, justement : un ordre. Il se trouve qu’un autre défenseur au profil plus attrayant, John Klingberg, se cherche lui aussi un emploi ces jours-ci, et que personne ne voudra se lancer dans un derby Petry pendant que le Suédois de 29 ans est encore disponible.

Compliqué, disions-nous…

« On travaille encore et on discute avec certaines équipes à propos de Jeff, a répondu le DG par Zoom jeudi après-midi. C’est vraiment la priorité pour nous, si on peut l’échanger dans le cadre d’un échange qui fonctionne pour nous aussi.

C’est sûr que Jeff est un défenseur important à nos yeux. Ce n’est pas un joueur qu’on cherche à échanger à cause de son jeu, c’est à cause de ses circonstances familiales. Si on va l’échanger, c’est pour gagner de l’espace sous le plafond salarial, ou encore pour obtenir un espoir qui pourrait nous aider dans le futur.

Kent Hughes, directeur général du Canadien

Selon Hughes, le Canadien a bel et bien reçu des offres pour le vétéran défenseur au moment de l’ouverture du marché aux joueurs autonomes, mercredi. Mais rien de sérieux, et il a tenu à rappeler que le Canadien devra recevoir une offre qu’il ne peut pas refuser avant d’appuyer sur le bouton rouge. Aussi, le Canadien ne compte pas imiter les Sharks de San Jose, qui ont retenu 33 % du salaire de Brent Burns, et qui, si ça se trouve, lui ont peut-être aussi envoyé un camion du Clan Panneton à leurs frais.

Alors, pour tout résumer, le Canadien n’essaie pas d’échanger Jeff Petry… mais dans la vie, tout peut arriver. « Sans compter que s’il part, il va y avoir un trou à notre ligne bleue du côté des défenseurs droitiers », a noté Kent Hughes.

Le cas Dubois

Ce qui nous mène à la rumeur de la semaine, celle qui implique le Canadien et Pierre-Luc Dubois.

Dubois serait disposé à sortir de Winnipeg – il ne serait pas le premier –, et comme pour les lanceurs gauchers au baseball ou pour les Bordeaux de 1982, il y aura toujours un marché pour les gros joueurs de centre capables de la mettre dedans. Dubois revient d’une saison de 28 buts, un sommet en carrière, et à 24 ans, on peut présumer qu’il n’a pas fini de s’améliorer.

Est-ce que le Canadien présume la même chose, au point peut-être de tenter une transaction avec les Jets ? Kent Hughes n’a pas trop voulu répondre, mais il a brièvement affiché ce petit sourire de gars qui sait des choses.

« Je ne sais pas si je peux répondre à ça… mais je peux répondre ainsi : si on avait les moyens d’obtenir un grand joueur de centre établi dans la LNH, c’est sûr qu’on aurait de l’intérêt », s’est-il contenté de répondre.

Les derniers jours ont été plutôt tranquilles pour le Canadien. Ça ne veut pas dire que les prochains le seront aussi.

Des nouvelles (ou pas) de Price

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Carey Price

Kent Hughes a parlé d’une « situation difficile », et c’est sans doute la meilleure façon de tout résumer Carey Price en ce moment. Le gardien doit revoir les médecins de l’équipe au cours du mois, un rendez-vous qui était déjà prévu. Ensuite ? Mystère. « On pense qu’on aura une meilleure idée au sujet de son état de santé d’ici l’automne, a répondu le DG. Mais est-ce que ce sera en août, en septembre, en octobre ou en novembre ? On ne le sait pas, et c’est difficile d’agir sans avoir des certitudes de Carey. Je ne crois pas qu’il soit de retour à l’entraînement en ce moment… Dans son cas, les problèmes, ç’a toujours été sur la glace. Dans le gymnase, son genou a toujours bien répondu, mais sur la glace, quand il fait des gestes de gardien de but, c’est là que l’inflammation revient. »