Une enquête indépendante commandée par l’Association des joueurs de la LNH a révélé que le directeur Don Fehr et d’autres collègues n’étaient pas responsables d’actes répréhensibles lorsqu’ils n’ont pas donné suite à un rapport selon lequel un joueur des Blackhawks de Chicago avait été agressé sexuellement par un membre du personnel de l’équipe, en 2010.

Un cabinet d’avocats engagé pour enquêter sur les actions de Fehr et du syndicat en 2010 et 2011 a conclu qu’une mauvaise communication et un malentendu étaient à l’origine de l’absence d’action, après que Kyle Beach eut signalé avoir été agressé par l’entraîneur vidéo Brad Aldrich.

« Ultimement, l’incapacité à donner suite aux rapports de Beach découle d’un manque de communication, a écrit la firme Cozen O’Connor, vendredi, dans un rapport de 20 pages publié par l’Association des joueurs (AJLNH). Nous ne pouvons identifier aucun acte répréhensible individuel ou aucun échec institutionnel par Fehr, le personnel de l’AJLNH ou le (Programme de toxicomanie et de santé comportementale de la LNH et de l’AJLNH) concernant le traitement des rapports de Beach. »

Le conseil d’administration de l’AJLNH a vu le rapport la semaine dernière. Les joueurs ont voté en faveur de sa publication.

Le syndicat a lancé l’enquête en novembre, après qu’une enquête indépendante sur la mauvaise gestion des allégations par les Blackhawks eut soulevé des questions sur ce que Fehr et d’autres savaient à l’époque et pourquoi ils n’ont pas agi. Aldrich avait dit aux enquêteurs que la rencontre était consensuelle, mais le scandale a secoué les Blackhawks et a entraîné des changements radicaux dans les opérations de l’équipe. Il a aussi eu des effets d’entraînement à travers la LNH.

La dernière enquête comprenait des examens d’environ 20 000 courriels et enregistrements téléphoniques, datant de 2010 et 2011, et comprenait des entretiens avec 11 témoins, dont le médecin Brian Shaw, du programme de toxicomanie et de santé comportementale. Beach et un joueur non identifié, qui a déclaré avoir eu des conversations inappropriées avec Aldrich, ont tous deux refusé d’être interviewés.

La firme a reconnu la difficulté de reconstituer des évènements d’il y a 11 ans et a affirmé que les conclusions étaient basées sur « des souvenirs manifestement imparfaits et incomplets de quelques individus, non corroborés par des preuves documentaires ». Le rapport a également reconnu la probabilité que les souvenirs des témoins soient « inévitablement influencés » par un rapport distinct qui examinait le rôle de l’équipe.

L’agent Ross Gurney a indiqué aux enquêteurs qu’il était sûr d’avoir décrit Aldrich comme un « pédophile » ou un « prédateur sexuel » lors d’une conversation avec Fehr pour l’avertir du comportement d’Aldrich, après que l’entraîneur eut été embauché par USA Hockey afin de travailler lors d’un tournoi.

Fehr a insisté sur le fait qu’il s’en serait souvenu, si ça s’était produit. Il a mentionné à plusieurs reprises aux enquêteurs qu’il ne se souvenait pas d’avoir été informé de l’incident au moment où il s’est produit. Les enquêteurs ont également déterminé que les quelques commentaires de Fehr concernant les allégations « étaient cohérents avec son affirmation ».

Shaw a fait valoir aux enquêteurs qu’il pensait que sa conversation avec Beach était « une communication privilégiée entre un patient potentiel et un thérapeute » et qu’il n’était pas en mesure d’en révéler le contenu sans le consentement du joueur, qu’il prétendait ne pas avoir reçu.

La firme a exprimé avoir fourni à l’avocat général de l’AJLNH une série de recommandations concernant des mesures supplémentaires, qui pourraient être mises en place pour mieux gérer des situations similaires à l’avenir. L’AJLNH n’a pas immédiatement répondu à un message demandant des informations sur ces recommandations, qui ne figuraient pas dans le rapport.