Le hockey féminin connaît un regain de popularité sensationnel depuis quelques années. Le Secret Dream Gap Tour, de passage à Montréal ce week-end, le confirme.

C’est au Centre 21.02 de Verdun, une institution qui fait partie intégrante de l’histoire de l’arrondissement, que les meilleures joueuses de hockey nord-américaines se sont donné rendez-vous.

Organisé par l’Association des joueuses de hockey professionnelles (PWHPA), cet évènement est d’abord passé par Ottawa, Toronto, Washington et Truro. Quatre équipes s’affrontent : Harvey’s (Montréal), Banque Scotia (Calgary), Bauer (Boston) et Adidas (Minnesota). Il s’agit d’un mini-tournoi qui couronnera l’équipe gagnante ce dimanche après-midi. Les demi-finales avaient lieu samedi.

  • Dans les gradins du Centre 21.02, on pouvait facilement reconnaître les équipes de hockey mineur dont les joueurs arboraient les mêmes chandails que leurs coéquipiers.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Dans les gradins du Centre 21.02, on pouvait facilement reconnaître les équipes de hockey mineur dont les joueurs arboraient les mêmes chandails que leurs coéquipiers.

  • C’est au Centre 21.02 de Verdun que les meilleures joueuses de hockey nord-américaines se sont donné rendez-vous, samedi.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    C’est au Centre 21.02 de Verdun que les meilleures joueuses de hockey nord-américaines se sont donné rendez-vous, samedi.

  • L’équipe Harvey’s, représentant la ville de Montréal, était l’une des quatre formations à prendre part à ce mini-tournoi disputé sur deux jours.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    L’équipe Harvey’s, représentant la ville de Montréal, était l’une des quatre formations à prendre part à ce mini-tournoi disputé sur deux jours.

  • Les trois autres équipes qui participaient aux demi-finales : l’équipe Banque Scotia (Calgary), l’équipe Bauer (Boston) et l’équipe  Adidas (Minnesota).

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    Les trois autres équipes qui participaient aux demi-finales : l’équipe Banque Scotia (Calgary), l’équipe Bauer (Boston) et l’équipe Adidas (Minnesota).

  • Les joueuses de l’équipe Banque Scotia prennent d’assaut le filet des Montréalais en première période.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Les joueuses de l’équipe Banque Scotia prennent d’assaut le filet des Montréalais en première période.

  • Réplique des Montréalaises en troisième période

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Réplique des Montréalaises en troisième période

  • Célébration dans le camp des Montréalaises

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Célébration dans le camp des Montréalaises

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En arrivant dans ce complexe presque entièrement rénové, il y avait un groupe de jeunes filles. Sûrement les membres d’une même équipe mineure, parce qu’elles arboraient les mêmes chandails blanc, rouge et noir. Elles tenaient toutes des pancartes avec le nom de leurs joueuses favorites inscrit en majuscules et de différentes couleurs. La joie sur leur visage se voyait. Non pas grâce à leur sourire, caché par le masque, mais plutôt par leurs yeux pétillants et admiratifs. Elles ne tenaient pas en place.

Les premiers partisans à arriver ont pris place dans l’aréna au cachet rustique, mais extrêmement moderne. Des gradins en bois, pour conserver le cachet d’antan, et des installations ultramodernes qui permettent d’accueillir ce genre d’évènements.

Championnes et modèles

Le premier duel, en début d’après-midi, mettait aux prises les équipes de Boston et du Minnesota.

Lors de la mise en jeu protocolaire, Ann-Renée Desbiens, gardienne de but du Canada aux Jeux olympiques de Pékin, Isabelle Melançon, députée provinciale du Parti libéral dans Verdun, ainsi que quatre joueuses de Stingers de Concordia étaient présentes.

Alexandra Boulanger, Arianne Roy, Jessymaude Drapeau et Ariane Julien ont aidé les Stingers à remporter leur premier championnat canadien en 23 ans, grâce à une victoire en finale disputée à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, le 27 mars.

« Je pense qu’on commence à réaliser un petit peu ce qui est arrivé. On est vraiment contentes d’avoir gagné et on est aussi heureuses de pouvoir partager et célébrer notre victoire lors de ce week-end », a souligné Ariane Julien.

Elle a aussi insisté sur le fait que le hockey féminin n’est pas populaire seulement le temps d’un week-end. Lors de leur finale provinciale, il y avait 650 personnes dans les gradins. C’était salle comble et les joueuses ont été agréablement surprises de voir que les partisans étaient au rendez-vous. « C’est spécial, surtout lorsque tu grandis sans avoir la chance de jouer devant beaucoup de monde. Toutes les filles de l’équipe ont trouvé ça spécial d’être à ce point soutenues. »

Ce showcase est aussi une bonne manière de mettre le sport féminin en lumière et de montrer qu’il est possible de réussir et de connaître du succès dans ce milieu qui n’est pas encore reconnue à sa juste valeur. Alexandra Boulanger est heureuse de pouvoir participer à cette fin de semaine tout à fait unique : « C’est un honneur, surtout qu’il y a aussi des olympiennes et qu’on signe des autographes en compagnie de plein de femmes qui font avancer le hockey féminin. C’est un gros week-end de célébrations. »

La popularité et la crédibilité du hockey féminin sont en hausse et les joueuses de Concordia sont à même de le constater lors de leurs matchs. Non seulement les amateurs sont au rendez-vous plus que jamais, mais les joueuses peuvent aussi espérer atteindre les plus hauts sommets. Les enfants présents à Verdun en ont eu la preuve, en ayant eu la chance de rencontrer les championnes universitaires et olympiques.

« Ça permet de faire réaliser que c’est juste l’étape avant d’atteindre l’équipe nationale et ultimement les Olympiques. Il y a une mère tantôt qui nous a demandé comment ça fonctionnait pour jouer à Concordia », a précisé Jessymaude Drapeau.

« C’est le fun de voir des petits gars aussi nous demander des autographes. C’est rare et c’est encourageant », a ajouté Boulanger.

De nombreux groupes de jeunes hockeyeuses ont assisté aux matchs des Stingers à Concordia. L’équipe laissait même les jeunes partisanes accéder au vestiaire et prendre des photos avec les joueuses. Néanmoins, la visibilité du hockey féminin est encore réduite, mais les joueuses sentent que les choses changent peu à peu.

Arianne Roy note que leur finale est diffusée sur les ondes de TVA Sports 2 et que c’est de cette manière que le sport va réussir à grandir : « Il faut augmenter notre visibilité et les cotes d’écoute prouvent qu’il y a un intérêt. Si on nous voyait davantage sur les télévisions et les téléphones, c’est sûr que ça nous aiderait. »

En attendant, les joueuses sont fières de pouvoir contribuer à l’avancement de la cause et de prouver à leurs cadettes qu’il n’est pas fou de rêver mieux.

Une jeunesse inspirée

Les jeunes joueuses de hockey étaient nombreuses au Centre 21.02. Elles portaient soit l’uniforme de leur équipe civile, soit celui de l’unifolié canadien avec le numéro 29 de Marie-Philip Poulin dans le dos.

Des joueuses des Canadiennes de Montréal M18 étaient emballées de voir des joueuses évoluer à un si haut niveau, devant autant de gens, parce qu’elles ont pu toucher à une partie de leur rêve.

Lili-Rose était impatiente de prendre une photo avec Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens, Mélodie Daoust et Laura Stacey, médaillées d’or aux derniers Jeux olympiques, présentes au Centre 21.02 pour une séance de dédicaces : « C’est inspirant. C’est fou d’être ici. C’est tellement impressionnant. » Elle n’en revenait pas d’avoir la chance de rencontrer ses héroïnes qu’elle regardait avec son père à la télé il y a quelques semaines à peine. Sa coéquipière, Salma, a même dit que c’était « intimidant ».

De jeunes joueuses des Mystiques de Laval étaient aussi en pâmoison devant le spectacle. Lorsqu’on leur a demandé qui elles avaient le plus hâte de rencontrer, elles ont crié en chœur : « Marie-Philip Poulin ! » À noter qu’elles n’étaient même pas nées lors du premier triomphe olympique de leur idole en 2010, à Vancouver.

D’autres joueuses des Canadiennes de Montréal, du M11, étaient conscientes de la chance qu’elles avaient d’assister à l’évènement. Violette était sans équivoque : « C’est super cool de voir jouer des filles pour une fois ! Les filles n’ont pas encore de ligue nationale comme les garçons et on veut que ça arrive. On aime les voir jouer. »

Le nombre de partisans a pu se compter par centaines lors de la première de deux journées samedi. L’action reprendra dimanche avec une finale qui risque d’attirer beaucoup de curieux, puisque l’équipe de Montréal affrontera celle du Minnesota en finale.