Le Canadien va quitter Vancouver avec une défaite, une autre, mais ce n’est pas ce que l’on va retenir de ce voyage dans les terres de Bryan Adams.

Ce que l’on va retenir de cette défaite de 5-3 face aux Canucks, c’est qu’Artturi Lehkonen a récolté 2 buts et une passe lors de ce match. Ça lui fait 6 buts et 2 aides à ses cinq derniers matchs, ce qui, on l’admettra, n’est pas mauvais du tout.

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Ça tombe bien, parce que ce match de Lehkonen s’est déroulé alors que l’état-major du Canadien était en ville. Ce n’est pas bien compliqué, ils étaient tous ici. On veut bien croire que les charmes de Vancouver ne sont plus un secret, de ses montagnes à ses parcs en passant par ses restos, mais on peut présumer que messieurs Gorton, Hughes et compagnie ne sont pas tous venus à Vancouver seulement pour aller faire du vélo au parc Stanley, une activité que l’on vous recommande chaudement par ailleurs.

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Artturi Lehkonen célèbre son deuxième but de la rencontre avec Jake Evans.

Avec tout ça, on en profite pour rappeler que la date limite des échanges est le 21 mars…

« Ce n’est pas la première fois que mon nom circule dans les rumeurs de transaction, a commenté Lehkonen en fin de soirée. Je connais cette réalité, mais c’est quelque chose qui est hors de mon contrôle, et je n’y peux rien. Je vais continuer à bien jouer et aussi essayer d’aider l’équipe à gagner des matchs… »

L’attaquant finlandais n’y peut rien, en effet, mais ce qu’il peut faire, par contre, c’est de continuer à faire grimper sa valeur sur le marché. Cela est bon pour le Canadien, cela est bon pour lui.

« Je ne vais pas vraiment essayer de ne pas penser aux rumeurs de transaction… Je n’ai pas à agir de cette façon. Je sais comment ça fonctionne, je suis à Montréal depuis six ans maintenant, je connais les règles du jeu ! »

PHOTO BOB FRID, USA TODAY SPORTS

Thatcher Demko (35) bloque un tir de Nick Suzuki (14).

Avant de penser que la direction du Canadien est sur le bord d’échanger la moitié du club, il faut bien comprendre que la nouvelle direction qui est en place estime que le portrait d’ensemble n’est pas si pire que ça.

Le match de mercredi en est un bon exemple : le Canadien a perdu, oui, mais il n’a pas été déclassé. « On s’est donné une chance », a expliqué Martin St-Louis.

L’entraîneur en a aussi profité pour parler de Lehkonen, parfois la cible de blagues faciles dans notre ville où tout le monde connaît ça plus que Scotty Bowman et Toe Blake réunis.

Voyez un peu ce qu’il a eu à dire sur le numéro 62 : « Quand tu regardes les équipes de championnat, tu retrouves généralement des gars comme lui dans leur formation. C’est le genre de joueur que les entraîneurs aiment avoir avec leur équipe. »

Lehkonen fait partie de ces décisions difficiles qui devront être prises au cours des prochains jours.

C’est facile d’identifier ceux qui doivent partir pour des raisons contractuelles (bonjour Ben Chiarot), c’est facile d’identifier ceux qui doivent partir parce que ça commence à bien faire (bonjour Jeff Petry), mais ce sera moins facile d’échanger des joueurs qui plaisent au nouveau coach. Des joueurs qui sont, de toute évidence, très utiles aux yeux du coach. Comme Artturi Lehkonen.

D’ailleurs, s’il faut un peu lire entre les lignes, on comprend que Martin St-Louis est lui aussi un adepte du « ce n’est pas si pire que ça ». Car il y a des signes encourageants dans cette équipe, il y a un peu de lumière, et il y a des joueurs qui ont profité des dernières semaines pour se refaire une nom.

Comme Samuel Montembeault, fort solide hier avec 28 arrêts, qui commence lui aussi à trouver que le futur ne sera peut-être pas si gris.

« On conclut ce voyage (amorcé à Ottawa) avec trois victoires en cinq matchs, et je pense que ça en dit beaucoup sur nous, a ajouté le gardien. Les quatre équipes qu’on vient d’affronter dans l’Ouest pourraient toutes participer aux séries. On a battu Calgary, l’équipe de l’heure dans la ligue. On a bien joué à Edmonton. Je ne suis pas inquiet pour la suite des choses… »

Dans le détail

Byron de retour

Après avoir été blessé à la suite d’une mise en échec de Mattias Samuelsson lors du passage des Sabres de Buffalo au Centre Bell, le 23 février, Paul Byron était de retour face aux Canucks, mercredi soir à Vancouver. Byron, qui avait déjà raté les 43 premiers matchs du Canadien cette saison en raison d’une opération à la hanche, a donc été employé pendant 9 minutes et 14 secondes de temps de jeu, le joueur le moins souvent employé par Martin St-Louis mercredi soir à Vancouver. Au final, il n’a pas récolté de point ni de tir au but en patinant au sein du quatrième trio, complété par Ryan Poehling et Joel Armia. En plus de Byron, Jake Evans était lui aussi de retour dans la formation, alors que Michael Pezzetta et Mathieu Perreault étaient laissés de côté.

Shea Weber de retour… enfin, presque

Eh bien oui, Shea Weber est de retour avec le Canadien ! Enfin, de retour, mais pas avec son uniforme de hockey, juste son uniforme de la vie de tous les jours. Le capitaine a assisté à l’entraînement du Canadien mercredi matin à Vancouver, et il a salué les membres des médias, tout en refusant toutefois les demandes d’entrevue. Martin St-Louis était bien heureux de le voir à l’aréna. « Il a toujours été un professionnel, a répondu l’entraîneur du Canadien. Il a eu une très bonne carrière, et j’ai pu jouer un peu avec lui avec Équipe Canada. C’est un gars qui était le fun à avoir de ton bord, mais qui n’était pas aussi le fun quand tu devais aller jouer contre lui ! » Quant à la possibilité de revoir Weber un jour avec le Canadien, par exemple dans un rôle de conseiller ou d’assistant, St-Louis n’a pas voulu se mouiller, préférant rappeler que ce genre de décision ne relève pas de lui.

Les faux pas des Canucks

Les Canucks ont connu un bon match sur la glace, mais ils ont connu une soirée un peu plus difficile à l’extérieur de la glace. En premier, la chanteuse de l’hymne national, dont nous tairons le nom, n’a pas été capable de chanter un seul mot de français lors de son interprétation de l’hymne national. Ensuite, l’imitateur de Bryan Adams, en charge du divertissement entre les périodes, a commencé le classique Summer of 69 en faussant comme ça ne devrait pas être permis. Et pour bien finir le tout, deux « humoristes » ont tenté un sketch au deuxième entracte, avec l’une des « humoriste » qui essayait de jouer un personnage de partisan québécois qui a du mal à parler anglais, le tout avec un accent pour le moins insultant. On a même entendu des huées à la fin.

En hausse

Artturi Lehkonen

Un gros match de deux buts de sa part, et une valeur qui continue d’être à la hausse à l’approche du 21 mars.

En baisse

Jeff Petry

Un affreux revirement qui a mené au troisième but des Canucks, et un rôle de spectateur sur le quatrième but.

Le chiffre

5

Artturi Lehkonen a récolté au moins un point à chacun de ses cinq derniers matchs, dont 6 buts.

Ils ont dit

Artturi Lehkonen

« Je sens que j’ai toujours eu des occasions de marquer. Parfois, ça ne rentre pas, mais là, ça rentre. J’essaie de trouver les espaces libres sur la glace et Jake (Evans) a fait de très bons jeux. »

Samuel Montembeault

« Ils se battent pour une place en séries. On savait qu’ils sortiraient fort, ils ont joué un bon match, ils étaient intenses, ils se sont créé des chances de marquer et ils ne nous ont pas laissé beaucoup d’espace. »

Rem Pitlick

« Martin (St-Louis) a ce feu en lui, il est intelligent et il dit les choses telles qu’elles sont. Il est positif, il nous montre du vidéo. C’est un bon enseignant. Renverser des poubelles dans le vestiaire, il y a un moment pour ça. Il nous montre des choses au lieu de nous crier après. »

Martin St-Louis

« Si tu regardes le voyage dans son ensemble, c’est un bon voyage. Pour moi aussi, et pour tout notre personnel… on a pu passer du temps ensemble, apprendre à se connaitre. C’est beaucoup de bonnes choses à mon avis. »